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À La Une - Israël

Benny Gantz, le général en mission pour chasser Netanyahu du pouvoir

Le leader du parti centriste "Bleu-Blanc" propose une vision plus libérale de la société mais comme son rival, il soigne son image de faucon.

Des ouvriers installant une affiche électorale à l'effigie de Benny Gantz, le 9 septembre 2019 à Tel Aviv. REUTERS/Ammar Awad

Benny Gantz, le principal rival de Benjamin Netanyahu aux élections législatives, est un ancien chef de l'armée israélienne qui s'est donné pour mission de restituer un sens de "l'honneur" à la fonction de Premier ministre.

L'ex-militaire de carrière n'avait aucune expérience politique lorsqu'il s'est jeté dans l'arène en décembre dernier pour former un nouveau parti centriste, "Kahol Lavan" en hébreu, "Bleu-blanc" en français, les couleurs du drapeau israélien. Cette "start-up politique", qui a fédéré des voix anti-Netanyahu, s'est rapidement imposée, terminant ex-aequo aux législatives d'avril avec le Likoud du Premier ministre. Ce dernier n'ayant pas réussi à former une coalition gouvernementale, de nouvelles élections ont été convoquées. Et le général Gantz est retourné au combat, plus aguerri.

Son message est clair : le but est de chasser Benjamin Netanyahu, au pouvoir sans discontinuer depuis dix ans, qu'il accuse de mettre en péril les institutions du pays.

M. Gantz propose une vision plus libérale de la société et souhaite mettre en place un gouvernement laïc favorable au mariage civil, ce qui n'est pas d'usage en Israël. Mais comme M. Netanyahu, il soigne son image de faucon, affirmant vouloir conserver le contrôle militaire israélien sur la majeure partie de la Cisjordanie occupée.



(Lire aussi : Le "magicien" Netanyahu refera-t-il le coup ?)



Dur à cuire
Pur "sabra" - terme qui désigne les juifs nés en Israël - ce fils d'immigrants rescapés de la Shoah est né le 9 juin 1959 à Kfar Ahim, un village du sud d'Israël. Le jeune Gantz a rejoint l'armée en tant que conscrit en 1977. Parachutiste, il gravit les échelons et obtient le grade de général en 2001 avant de prendre la tête de l'armée de 2011 à 2015.

Lors de la dernière guerre à Gaza, c'est lui qui est aux commandes. Dans une vidéo de campagne au printemps dernier, il se targuait d'ailleurs du nombre de "terroristes" palestiniens tués durant cette opération en 2014, sans évoquer les victimes civiles.

Dans son manifeste, le parti "Bleu-blanc" prône une séparation entre Israéliens et Palestiniens, sans toutefois nommer spécifiquement la solution à "deux Etats", qui prévoit la création d'un Etat Palestinien coexistant avec Israël.

Sur le programme nucléaire iranien - qu'Israël considère comme une menace pour sa sécurité - tout comme sur le Hezbollah, ou encore le Hamas qui contrôle la bande de Gaza, difficile de discerner les différences entre le programme de M. Gantz et les vues de M. Netanyahu, explique à l'AFP Jonathan Freeman.

Selon le politologue de l'Université hébraïque de Jérusalem, cela n'a rien de surprenant, compte tenu du fait que beaucoup des cadres de "Bleu-blanc" ont "pendant plusieurs années travaillé sur ces questions de sécurité avec Netanyahu".  Benny Gantz a d'ailleurs fait alliance avec deux autres anciens chefs d'état-major, Moshe Yaalon, qui a été ministre de la Défense de M. Netanyahu, et Gaby Ashkenazi, qui était en poste au cours du second mandat de M. Netanyahu en 2009.



(Pour mémoire : Duel Netanyahu/Gantz : « Si quelqu’un veut te tuer, frappe d’abord »)



Tolérance zéro
"Je ne prévois aucun changement réel en termes de politique de sécurité" en cas de victoire de "Bleu-blanc", précise le politologue, ajoutant que les dirigeants de ce parti bénéficient du respect de la population pour l'armée, institution vénérée en Israël.

"Ils incarnent des valeurs morales supérieures", tandis que Benjamin Netanyahu est dépeint "comme quelqu'un de corrompu et qui ne pense qu'à lui", résume-t-il. M. Netanyahu doit être entendu en octobre par la justice qui décidera ou non de son inculpation pour "corruption", "fraude" et "abus de confiance". La tête haute, le regard droit, Benny Gantz préconise la "tolérance zéro" contre la corruption et s'affiche en rassembleur.

Grand fan de football, ce père de quatre enfants se fait discret à la télévision. "Il pourrait s'agir d'une décision tactique de ses conseillers", estime Assaf Shapira, chercheur à l'Israel Democracy Institute, un centre d'analyse. "Honnêtement, il ne passe pas très bien à la télévision (...) Il a été général, ce n'est pas un politicien, comme Netanyahu et les autres", ajoute-t-il.

Gantz est titulaire d'une licence d'histoire de l'université de Tel-Aviv, d'un master en sciences politiques de l'université de Haïfa et d'un master en gestion de ressources nationales de la National Defense University aux Etats-Unis.



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