Deux axes en apparence contradictoires, mais qui se rejoignent dans une même déconfiture. Il y a d’un côté les niaiseux qui croient dur comme titane qu’en alignant les lieux communs et les solutions qui ne mangent pas de pain, le pays va se reconstruire malgré sa dette stratosphérique et son million de fonctionnaires feignasses; et de l’autre les excités de la gâchette qui veulent libérer les fermes de Chebaa, le Golan, l’ensemble de la Palestine, Bahreïn et le Yémen… jusqu’au dernier Libanais. Et sans doute aussi le rocher de Gibraltar, Mayotte et les îles Kouriles, si on leur en donne l’occasion.
Le vrai pouvoir, dit-on, c’est le pouvoir de choisir… ou alors de moisir. Donc si l’on se comprend bien, nous sommes tous là figés, bouche ouverte et glandes au vent, ballottés entre deux lubies pour le moins surréalistes : mendier du pognon en s’endettant jusqu’au trognon, ou déguster des missiles en collectionnant les moignons.
Ces deux stratégies ont pour dénominateur commun la densité pileuse variable des individus qui les pilotent. À savoir, le Mollasson du Sérail avec sa barbe taillée en rase-mottes et l’Homo barbudens poivre et sel de la banlieue sud. Le premier nous fait miroiter le paradis à très long terme, le second nous promet l’enfer pour tout de suite. Interminable bobine d’un film qui se dévide à reculons.
Alors, aux Libanais de choisir. Soit ils donnent au Futuroscope le temps de convaincre les quelques imbéciles qui accepteraient d’éponger les milliards de dettes de l’État, afin que ce dernier puisse continuer à payer des fonctionnaires qui seront chargés de prospecter de nouvelles dettes auprès d’autres imbéciles… et il nous pleuvra du caviar dans 150 ans ! Soit ils se livrent pieds et poings liés au Barbu flingueur qui veut tout casser pour libérer la planète, ses cuisines et dépendances. Voilà au moins un mec qui a une idée derrière la tête. Très loin derrière, toujours.
« La politique c’est une certaine façon d’agiter le peuple avant de s’en servir. » Talleyrand doit tressauter de joie sous sa pierre tombale.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (8)
Le jeu de mots est facile, et ça fait le jeu de pas mal de personnes. Mais c'est pas toujours bien joué! Lol
Tina Chamoun
10 h 00, le 14 septembre 2019