Après une interruption de trois jours de l'approvisionnement de l'armée libanaise en denrées alimentaires, en raison d'un retard prolongé en ce qui concerne le paiement des fournisseurs, la troupe devrait à nouveau recevoir, dès demain, les vivres nécessaires après le déblocage des fonds prévus à cet effet.
C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Défense, Élias Bou Saab, après la réunion du Conseil des ministres. "Le ministre des Finances Ali Hassan Khalil m'a assuré que la somme de 15 milliards de livres libanaises a été débloquée aujourd'hui et une somme supplémentaire de 16 milliards de livres libanaises sera allouée demain aux fournisseurs de denrées alimentaires de l'armée", a écrit M. Bou Saab sur son compte Twitter.
اكد لي وزير المالية @alihasankhalil انه تم اليوم تحويل مبلغ ١٥ مليار ليرة الى متعهدي الأغذية لصالح #الجيش_اللبناني وان غدا سيتم تحويل مبلغ إضافي بقيمة ١٦ مليار ليرة @LebarmyOfficial
— Elias Bou Saab (@EliasBouSaab) September 12, 2019
La chaîne LBCI avait plus tôt rapporté que la responsable du département du Trésor a signé le déblocage des crédits. Ces fonds seront versés dès lundi, mais les fournisseurs se sont engagés à assurer l'approvisionnement dès demain, avait-elle ajouté.
De son côté, le ministre des Finances a démenti sur son compte Twitter "toutes les informations qui circulent au sujet de l'approvisionnement de l'armée libanaise en denrées alimentaires", appelant les parties concernées à "vérifier ces informations auprès des autorités compétentes pour s'assurer que ces rumeurs sont infondées". "Les crédits sont alloués normalement et la requête de certains fournisseurs portait sur des crédits relevant du passé et qui nécessitaient (l'application) de certaines procédures selon les normes", a-t-il ajouté.
La veille, M. Khalil s'était entretenu à ce sujet avec le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, lui promettant de trouver une solution à cette affaire.
خلافاً لكل ما يتم تداوله حول اموال تغذية الجيش، على المهتمين مراجعة الادارات المعنية ليكتشفوا ان الأمر غير صحيح. الأموال تحوّل بشكل طبيعي، ومطالبة بعض التجار تتعلق بأموال سابقة احتاجت الى إجراءات وفق الأصول.
— Ali Hassan Khalil (@alihasankhalil) September 12, 2019
Les fournisseurs avaient annoncé mercredi avoir cessé de livrer leurs denrées alimentaires à la troupe "depuis trois jours", car ils ne sont pas payés depuis novembre 2018, une décision qui a fait réagir de nombreux responsables politiques. Dans un communiqué, ils avaient indiqué avoir cessé de livrer notamment "du pain libanais, des légumes et de la viande", précisant avoir envoyé une lettre à tous les responsables concernés par le dossier, le 29 août dernier.
"Il est indécent et honteux que l'on en arrive là", avait réagi jeudi matin le député et général à la retraite Chamel Roukoz. "Le plan a commencé en frappant les militaires à la retraite. Maintenant, on s'en prend aux soldats en exercice (...) Si l'austérité budgétaire et les pressions étrangères ont abouti à priver l'armée d'équipements appropriés, il n'y a aucune justification au retard du paiement des fournisseurs en nourriture", poursuit-il.
Chamel Roukoz, gendre du président Michel Aoun et membre du groupe parlementaire du Courant patriotique libre dont il boycotte les réunions hebdomadaires, a fait partie des députés signataires du recours en invalidation préparé par ces derniers contre la loi de finances 2019, votée par le Parlement le 19 juillet dernier, et qui impose des taxes aux militaires à la retraite.
"Ligne rouge"
Tout au long de l'examen du budget de l’État pour l'exercice 2019 par le gouvernement, la commission parlementaire des Finances et la Chambre, les militaires à la retraite ont manifesté contre toute atteinte à leurs droits et diminution de leurs avantages. Leur mobilisation n'aura eu qu'un effet partiel, le Parlement n'ayant en effet pas touché aux émoluments versés aux familles des victimes tombées au combat et aux invalides, mais prélevant une ponction mensuelle de 1,5 % sur les pensions de retraite (censée financer la couverture médicale) au lieu des 3 % prévus initialement.
L'ancien ministre druze Wi'am Wahhab avait également réagi à l'affaire jeudi. "Ne pas assurer de financement à l'armée nuit à l’État dans sa globalité, avant de nuire à l'armée libanaise", a écrit M. Wahhab sur son compte Twitter. "L'armée est la garantie, la dignité et la sécurité des Libanais. L'armée est notre ligne rouge. L’État devrait avoir honte et doit assurer le financement pour nourrir les soldats", a-t-il conclu.
Le député de Baalbeck, Jamil Sayyed, a lui aussi rebondi sur cette affaire. "Pas d'argent pour nourrir l'armée, ni pour les municipalités, les hôpitaux ou les écoles publiques ; mais nous pouvons acheter l'immeuble du siège de Touch à 106 millions de dollars, donner des bien-fonds maritimes à Naamé presque gratuitement, effectuer la maintenance d'un tunnel pour 10 millions de dollars et nourrir les délégations qui voyagent à l'étranger", a écrit M. Sayyed sur Twitter, avant de conclure : "Armée ! C'est vrai, tu ne peux t'ingérer dans la politique, mais il est interdit que la politique te mange".
commentaires (7)
Toutes ces voix qui s'élèvent pour appuyer l'armée sont les mêmes qui au déclenchement de la guerre contre les palestiniens s'étaient élevées pour demander la dislocation de cette même Armée pour grossir leurs rangs de traitres. L'histoire se répète mais avec un seul ennemi de la république cette fois-ci. L'Iran.... Alors assez palabrer et unissez-vous. La stratégie de cette guerre contre l'autorité et le peuple est toujours la même. On désarme, On tue tout opposant On affame, On assoiffe et à la fin on se présente comme un sauveur... Le,pire c'est qu'il y en a qui croit dur comme fer que c'est vrai. Et pas de LOL Le problème merite plus de sérieux
Sissi zayyat
19 h 49, le 12 septembre 2019