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Économie - Agroalimentaire

Sécurité alimentaire : la chambre de Zahlé veut développer davantage son laboratoire

L’USaid et les responsables de la structure dressent un bilan positif de la dernière phase de modernisation finalisée il y a un an.


Le laboratoire compte six employés permanents à plein temps et accueille régulièrement stagiaires et étudiants. Photo P.H.B.

Si les produits issus de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire libanaises sont généralement appréciés par les consommateurs, la question de leur conformité aux standards internationaux de qualité dans les domaines sanitaires et environnementaux revient souvent sur la table.

Une situation qui a poussé la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Zahlé (CCIAZ) à se doter d’un laboratoire d’analyses en sécurité alimentaire. Une structure qu’elle développe progressivement depuis 2007 avec notamment l’aide de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USaid), à l’origine de plusieurs projets visant à soutenir les agriculteurs et industriels locaux dans cette région riche en terres agricoles et où de nombreuses usines de transformation alimentaire sont implantées.

Un an après le déploiement de nouveaux équipements lors de la dernière phase de modernisation, les représentants de la Chambre et de l’agence étasunienne ont convié, vendredi dernier, un groupe de journalistes à visiter les installations, situées non loin de la municipalité de la ville.

« Nous avons réalisé auprès des entreprises de la région une enquête qui nous a confirmé qu’il y avait bien une demande pour ce type de services. Les investissements réalisés pour aboutir à la structure actuelle, qui possède désormais son propre étage au sein des locaux de la Chambre, gravitent autour de 2 millions de dollars, travaux d’aménagements du bâtiment inclus », indique à L’Orient-Le Jour Saïd Gédéon, directeur du département agriculture au sein de la CCIAZ. « C’est désormais l’une des rares structures de ce calibre, exclusivement dédiée à ce type d’analyses au Liban avec celles situées à Beyrouth et Tripoli », assure-t-il.



(Pour mémoire : Les normes de l’hygiène alimentaire respectées par 86 % des établissements du secteur)



Cofinancement
Le spécialiste en gestion de projet dans les domaines de l’agroalimentaire et du développement rural, Charbel Hanna, précise pour sa part que la dernière phase finalisée entre août et septembre dernier a coûté à elle seule 680 000 dollars, dont 514 000 ont été financés par l’USaid. « Nous encourageons ce modèle de cofinancement, qui implique davantage les acteurs dans les projets », relève-t-il. Il indique en outre que l’USaid prépare actuellement un partenariat de ce type avec l’entreprise Go Baladi, un producteur de produits à base de lait de chèvre établi à Qab Élias, à quelques kilomètres de Zahlé, et qui souhaite acquérir de nouveaux équipements pour continuer son développement sur le marché local mais aussi à l’étranger. L’agence indique avoir également assisté au développement de la société Agrifresh, basée à Zahlé et dont les produits agricoles frais ont intégré les catalogues du distributeur Americana Group, basé à Koweït.

Le laboratoire d’analyses a, pour sa part, obtenu en 2010 la certification ISO 17025, un standard qui permet d’évaluer ses compétences techniques dans le cadre des services de mise à l’essai et d’étalonnage. Dirigé par Aida Farah, il est accrédité par l’américain ANAB (ANSI National Accreditation Board) et propose aujourd’hui plusieurs types d’analyses pour mesurer la qualité des produits alimentaires et de l’eau – potable ou non. « Nous sommes équipés pour effectuer les tests de microbiologie (détection d’agents pathogènes), les analyses de risques physiques et chimiques (détection de métaux, par exemple), ou encore la détection de toxines, entre autres procédures de tests de produits », expose la responsable lors de la visite du laboratoire qui compte six employés permanents à plein temps et accueille régulièrement stagiaires et étudiants. « Nos clients sont des producteurs établis dans la Békaa et les régions environnantes, mais aussi les ministères de l’Agriculture, de l’Économie et du Commerce, de l’Industrie et de la Santé, qui peuvent nous envoyer des prélèvements de produits locaux ou importés », poursuit-elle.

Selon Saïd Gédéon, le laboratoire reçoit 40 à 50 prélèvements à analyser en moyenne par jour et génère suffisamment de revenus pour financer ses coûts. L’USaid évoque, de son côté, le fait que ces services ont bénéficié en un an à pas moins de 180 petites entreprises, dont des exportateurs, 50 industries agroalimentaires, et plus de 500 fermiers, dont les chiffres d’affaires ont pu significativement progresser en partie grâce aux services offerts par le centre (l’agence revendique des hausses de 1 million de dollar sur le marché local et de 3 millions pour les exportations). Des perspectives qui encouragent la CCIAZ à se projeter sur une nouvelle phase de développement de son laboratoire afin de lui permettre de se spécialiser dans la détection de résidus de pesticides, conclut Saïd Gédéon.Outre l’USaid, plusieurs organisations internationales ont lancé ces dernières années des programmes de soutien au développement à destination des agriculteurs ou du secteur agroalimentaire. Ces programmes sont généralement bien reçus par leur bénéficiaires direct – même si certains projets n’aboutissent pas –, mais sont parfois jugés inefficaces par certains acteurs, qui estiment que les bénéfices qu’ils dégagent sont trop marginaux par rapport aux enjeux de leur secteur d’activité.

Si les produits issus de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire libanaises sont généralement appréciés par les consommateurs, la question de leur conformité aux standards internationaux de qualité dans les domaines sanitaires et environnementaux revient souvent sur la table.Une situation qui a poussé la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Zahlé (CCIAZ) à...

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