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Liban - Liban-Turquie

Ankara prié de « réparer la faute commise » envers Aoun

L’ambassadeur Hakan Cakil convoqué hier au palais Bustros.

L’ambassadeur de Turquie s’est abstenu de toute déclaration à la presse à sa sortie du palais Bustros, hier. Photo Marwan Assaf

Le ministère des Affaires étrangères a demandé hier officiellement à Ankara de « réparer la faute » qu’il lui reproche d’avoir commise, en critiquant le discours prononcé samedi dernier par le président Michel Aoun, à l’ouverture des célébrations du centenaire de l’État du Grand Liban (1920).

La demande a été confiée à l’ambassadeur de Turquie, Hakan Cakil, convoqué hier au palais Bustros, où il a été reçu par le directeur des affaires politiques, Ghadi Khoury. Ce dernier lui a demandé des explications au sujet de la réaction « inamicale » d’Ankara au discours présidentiel. M. Cakil est reparti sans faire de déclaration, mais un peu plus tard, le palais Bustros devait faire paraître un communiqué dans lequel il a indiqué que M. Khoury a demandé à son hôte « des éclaircissements sur la déclaration faite par le ministère turc des Affaires étrangères de Turquie, datée du 01/09/2019 et contenant des expressions et une rhétorique non conformes aux principes diplomatiques et aux relations amicales historiques entre les États et les peuples libanais et turc ».

Selon le communiqué du palais Bustros, M. Khoury a demandé à Hakan Cakil qu’Ankara « répare clairement l’erreur commise, afin d’éviter tout malentendu et de préserver les excellentes relations bilatérales libano-turques ».Dimanche soir, la diplomatie turque avait vivement reproché au discours du président Aoun de « comporter des messages malveillants à l’Empire ottoman » et l’avait « condamné fermement ». « Le discours du président Aoun, prononcé une semaine après la visite à Beyrouth du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, ne représente pas les relations cordiales entre les deux pays. Il s’agit d’un discours extrêmement regrettable et irresponsable », avait écrit le ministère turc des AE dans un communiqué.

La veille, M. Aoun, revenant sur l’histoire du Grand Liban, avait affirmé notamment que « toutes les tentatives de libération du joug ottoman se sont heurtées à de la violence, des combats et des dissensions confessionnelles ».

« Le terrorisme d’État des Ottomans envers les Libanais, surtout lors de la Première Guerre mondiale, a fait des centaines de milliers de victimes, tuées soit par la famine, soit encore par la servitude ou la conscription », avait-il ajouté.

Parallèlement, le ministre de la Défense, Élias Abou Saab, a affirmé au terme d’une visite à Dar el-Fatwa, hier, avoir abordé entre autres ce sujet avec le mufti Abdel Latif Deriane. Selon lui, le président de la République « avait seulement relaté des faits historiques que nul ne peut éluder ». Il a insisté sur « l’occupation ottomane du Liban » ainsi que sur « l’exécution de Libanais à l’époque », mais en estimant que si ce pan de l’histoire est abordé, rien ne justifie qu’il soit « considéré sous un angle confessionnel ». « Nous partageons le même point de vue avec de nombreux États arabes au sujet de l’occupation ottomane », a ajouté Élias Bou Saab.

Le ministère des Affaires étrangères a demandé hier officiellement à Ankara de « réparer la faute » qu’il lui reproche d’avoir commise, en critiquant le discours prononcé samedi dernier par le président Michel Aoun, à l’ouverture des célébrations du centenaire de l’État du Grand Liban (1920). La demande a été confiée à l’ambassadeur de Turquie, Hakan Cakil,...

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