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Économie - Immobilier

Prêts subventionnés : l’EPH tente de trouver de nouvelles issues

Moins de 200 nouveaux dossiers ont été validés cette année sous le couvert de la circulaire n° 515.

La dernière mise à jour des mécanismes de subventions des prêts au logement est entrée en vigueur fin janvier. Photo P.H.B.

Alors que le marché immobilier libanais continue sa descente aux enfers, avec un nombre de transactions en forte baisse, que ce soit en nombre (-20 % en glissement annuel à fin juin à 21 957) ou en valeur (-30 %, à 2,7 milliards de dollars), l’Établissement public de l’habitat (EPH) tente, de son côté, de trouver des solutions alternatives pour relancer l’activité à son niveau. Son directeur, Rony Lahoud, s’est entretenu hier à Beyrouth avec le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, et avec le président de l’Association des banques, Salim Sfeir, afin d’aborder la question.

L’organisme public dont la mission consiste à aider les ménages modestes à acquérir une résidence principale en aménageant, sous certaines conditions, le coût sur plusieurs années des prêts au logement contractés auprès des banques, dépend en effet largement des mécanismes de subventions des intérêts sur les prêts au logement mis en place par la BDL, il y a plusieurs années.

Or les deux mécanismes existants ont été suspendus temporairement entre fin 2017 et début 2018 notamment pour limiter les pressions inflationnistes liées à l’injection de liquidités dans une conjoncture alors défavorable et absorber la hausse des taux d’intérêt sur le dollar – la livre y étant arrimée depuis 1997. L’un des deux mécanismes, les plans de relance, a ensuite été réactivé mais avec des conditions plus restrictives, ce qui lui a valu d’être boudé par les banques.


(Pour mémoire : Prêts subventionnés : la BDL publie un rapport sur son dernier plan de relance)



Taux à 5,5 %

La dernière mise à jour des plans de relance est entrée en vigueur fin janvier avec la publication de la circulaire n° 515 de la BDL. Les modalités étaient les mêmes que celles appliquées depuis début 2018 (circulaire

n° 485) : la banque centrale paye après coup la différence entre les intérêts du prêt au taux fixé par la circulaire et ceux du marché, au lieu de prêter les fonds aux banques en amont et à taux réduit.

L’enveloppe de 790 milliards de livres libanaises (525 millions de dollars), réservée pour financer des prêts subventionnés au logement dans le cadre de ce dispositif, a été relevée par la suite à 864 milliards de livres (573 millions de dollars). « Sur ce total, 90 milliards de livres (60 millions de dollars) étaient réservés pour financer les subventions sur les prêts au logement en livres contractés via l’EPH », rappelle à L’Orient-Le Jour Rony Lahoud.

« Or, depuis la publication de la circulaire n° 515, seuls 163 dossiers pour un montant global de 32 milliards de livres (21,2 millions de dollars, soit environ 130 000 dollars par dossier en moyenne) ont été pris en charge », regrette le directeur de l’organisme, sans préciser le montant des subventions absorbées par ces dossiers. Avant 2018, l’organisme validait plusieurs milliers de dossiers par an.

Le taux d’intérêt applicable à l’emprunteur est quant à lui fixé à 5,5 % par la circulaire n° 515. Le taux indicatif de référence sur la livre (Beirut Reference Rate) est de 13,49 % pour le mois d’août, selon le portail d’indicateurs économiques Brite (celui sur le dollar est à 9,89 %).C’est dans ce contexte que le directeur de l’EPH s’est entretenu avec le gouverneur de la banque centrale. Selon le communiqué relayé par l’Agence nationale d’information, plusieurs pistes ont été évoquées lors de ces entretiens pour tenter de relancer l’activité de l’EPH, dont la possibilité de transférer les quotas annuels de subventions accordés à certaines banques peu intéressées à financer des prêts au logement accordé via l’EPH vers d’autres plus enclines à le faire. Le transfert de dossiers souscrits par des emprunteurs qui se sont révélés défaillants à d’autres désireux et capables d’assumer le crédit, le tout sous certaines conditions garantissant la sécurité des transactions et les intérêts des parties, a également été évoqué avec le gouverneur.

La réunion avec le président de l’ABL a été consacrée au « renforcement de la coopération » entre les banques et l’EPH en vue de permettre à ce dernier de remplir sa mission à vocation « sociale ». Salim Sfeir s’est engagé à trouver « rapidement » des solutions pour permettre à l’organisme de recommencer à fonctionner normalement.

Enfin, les grands absents sur ce dossier restent les dirigeants libanais. En septembre 2018, le Parlement a bien voté le déblocage de 100 milliards de livres (66 millions de dollars environ) dans le budget pour 2018 afin de subventionner les intérêts d’un nombre limité de prêts accordés via l’EPH en attendant la mise en place d’une véritable politique de soutien au logement. Mais les fonds n’ont toujours pas été utilisés, confirme Rony Lahoud.


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