Prêts subventionnés : la BDL publie un rapport sur son dernier plan de relance

L’unité de financement de la Banque du Liban (BDL) a publié hier un rapport sur le dernier plan de relance annuel de l’économie lancé par la Banque centrale, une enveloppe de subventions en livres libanaises accordées aux banques commerciales pour qu’elles proposent des prêts à taux réduits à leurs clients sous certaines conditions, conformément à la circulaire n° 515 publiée le 30 janvier dernier.

Ce dispositif, activé en 2012 et dont la demande dans le secteur immobilier est devenue très dépendante au fil des années, avait été temporairement suspendu en mars 2018, notamment pour limiter la pression inflationniste liée à l’injection de liquidités sur le marché. Le mécanisme mis en place par la circulaire n° 515 était le même que celui lancé début 2018 (circulaire n° 485) : la BDL paye après coup la différence entre les intérêts du prêt au taux fixé par la circulaire avec ceux du marché.

Enveloppe relevée

Selon le communiqué de la BDL, qui n’indique pas explicitement la période de référence de son rapport, l’enveloppe de 790 milliards de livres (525 millions de dollars) réservée pour financer des prêts subventionnés au logement dans le cadre de ce dispositif a été relevée à 864 milliards de livres (573 millions de dollars). Les modalités fixées par la circulaire n° 515 en janvier imposaient initialement que ces prêts soient plafonnés à 450 millions de livres (300 000 dollars) pour les résidents et à 600 millions de livres pour les expatriés (400 000 dollars).

Sur ce total, 490 milliards de livres (325 millions de dollars) étaient réservées pour financer des dossiers validés par les banques en 2018, et dont les montants devaient être déduits des quotas fixés pour 2019, conformément à ce qui avait été prévu par la circulaire n° 487 publiée le 15 mars 2018. Ce texte autorisait les banques à couvrir toutes les demandes validées avant cette date et engageant la BDL à leur rembourser dès 2019 les montants avancés. Les 374 milliards de livres restantes (248 millions de dollars) ont été affectées aux nouveaux dossiers validés cette année.

Les auteurs du communiqué ont ajouté que les banques avaient exprimé « leur intention de mobiliser 25 % du montant réservé pour 2019 » à des prêts au logement accordés via l’Établissement public de l’habitat, qui aide les ménages aux revenus modestes à acquérir leur résidence principale en aménageant le coût du crédit. La part de l’enveloppe réservée pour les prêts accordés via les plans préférentiels réservés à certaines catégories de fonctionnaires (armée, Forces de sécurité intérieure, etc.) est de 34 %. La BDL précise en outre que la Banque de l’habitat – qui propose des crédits au logement à taux réduits aux primoaccédants et dont le capital est détenu à 20 % par l’État – a obtenu son accord pour financer des prêts pour une valeur cumulée de 60 milliards de livres (près de 40 millions de dollars) ou 16 % de l’enveloppe totale de subventions réservées pour 2019. Ces prêts sont plafonnés à 300 millions de livres (200 000 dollars).

En tout, les prêts pour lesquels la BDL a donné son accord sur les quotas de 2019 ont totalisé 380 milliards de livres (252 millions de dollars). Les auteurs du communiqué ajoutent que le total des prêts au logement subventionnés par la Banque centrale (sans préciser là aussi la période exacte de référence) s’est élevé à 19 213 milliards de livres (12,74 milliards de dollars) accordées à près de 128 000 bénéficiaires.

Parmi les autres informations, la BDL a rappelé que 45 milliards de livres (environ 30 millions de dollars) avaient été prévues dans la circulaire n° 515 pour financer des prêts dans l’enseignement supérieur ou encore 500 millions de dollars pour financer d’autres catégories de prêts, notamment pour financer des projets « verts » (énergies renouvelables, efficacité énergétiques, etc.).

Le budget pour 2019 adopté vendredi par le Parlement permet désormais au Conseil des ministres de fixer les secteurs prioritaires devant bénéficier des prêts subventionnés par la BDL, ainsi que les conditions d’éligibilité sur une proposition des ministres des Finances et de l’Économie, et après consultation du gouverneur de la Banque du Liban.

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