Le géant de l’énergie des Émirats arabes unis, Abu Dhabi National Oil Co (Adnoc), a annoncé hier avoir attribué des contrats pour des travaux de forage à trois sociétés, d’une valeur de 3,6 milliards de dollars, afin de développer la production de pétrole et de gaz. Les contrats ont été accordés à Consolidated Suppliers Establishment représentant le luxembourgeois Tenaris, Abu Dhabi Oilfield Services Company, représentant le français Vallourec, et Habshan Trading Company, représentant le japonais Marubeni Corporation.
Ces contrats portent sur la fourniture d’un million de tonnes de matériel de tubage de puits pour les cinq prochaines années afin de soutenir les activités de forage d’Adnoc, a indiqué la société dans un communiqué. Il s’agit des premiers contrats conclus dans le cadre d’un plan d’approvisionnement de matériels de forage qui s’étend sur cinq ans et qui se monte à 15 milliards de dollars.
Les accords s’inscrivent plus largement dans un programme d’investissement de l’ordre de 132 milliards de dollars destinés à renforcer la capacité de production du pays. Adopté en novembre 2018 par le Conseil suprême du pétrole des Émirats arabes unis, le programme vise à porter la capacité de production pétrolière de l’émirat à quatre millions de barils par jour (mbj) en 2020 et à cinq mbj en 2030. La capacité actuelle est de 3,3 mbj. Le plan comprend également une stratégie gazière dans le but de « devenir autosuffisant et exporter ».
(Pour mémoire : L’émirati Adnoc signe un accord de 4 milliards avec les américains BlackRock et KKR)
Tensions régionales
Adnoc, l’entreprise publique émiratie, est l’un des plus grands conglomérats pétroliers nationaux. Elle a signé ces dernières années une série d’accords avec de grandes compagnies pétrolières internationales de différentes régions afin d’attirer des fonds et des compétences puis stimuler la production de pétrole brut et de gaz naturel, ainsi que la capacité de raffinage. Derniers en date les plus marquants : des accords avec la société étatique indonésienne Pertamina, mais également avec l’entreprise chinoise Wanhua Chemical Group, signés par Mohammad ben Zayed lors d’une tournée du prince en Asie la fin du mois dernier.
Adnoc avait également annoncé, lors d’une visite à Séoul du prince héritier en février dernier, avoir conclu un accord avec la société sud-coréenne SK Engineering pour la construction d’importantes installations d’entreposage souterraines sur la mer d’Arabie. Le site de stockage est situé dans l’émirat oriental de Fujaïrah, évitant ainsi le détroit d’Ormuz, que l’Iran menaçait déjà de bloquer. Les tensions entre le pays, victime de sévères sanctions américaines, soutenues par Abou Dhabi et son principal allié, l’Arabie saoudite, n’ont fait qu’augmenter ces derniers mois avec les États-Unis et les puissances de la région.
Les Émirats arabes unis doivent en effet gérer plusieurs dissenssions régionales et misent sur leur compagnie Adnoc pour trouver des solutions techniques. Abou Dhabi, l’un des sept émirats, détient plus de 90 % des réserves de pétrole de la fédération, estimées à 98 milliards de barils de pétrole brut. Mais à ce jour riches en pétrole, les Émirats importent encore une partie de leurs besoins en gaz du Qatar, un autre voisin avec lequel ils sont en froid, les relations diplomatiques entre les deux pays étant rompues depuis deux ans.
Bâti sur du sable mouvant. Saddam avait pris Koweït en 6 heures. Le seul pays du golfe qui pourrait défendre ses ressources reste l'Iran NPR. L'ignorer est une grave maladie des neurones.
11 h 44, le 22 août 2019