Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Coolitude

Visites parfumées au One World Trade Center et au Louvre

Aux « Correspondances » beaudelairiennes répondent aujourd’hui les parfums, les couleurs et les sons des villes dans différentes destinations.

Dimension olfactive pour des chefs-d’œuvre du Louvre. Photo tirée du site Officine Universelle Buly

Voir les lieux historiques mais aussi humer le parfum de leurs œuvres d’art et événements marquants, afin de mieux s’y plonger et saisir leur grandeur : ce nouveau concept flotte dans l’air du temps sous plusieurs latitudes. Ainsi, on peut à présent s’imprégner des effluves du sommet du One World Trade Center de New York ou de celles de chefs-d’œuvre du musée du Louvre et du Festival annuel de Sydney. Partout, c’est la recherche, non pas du temps perdu, mais de la dimension olfactive d’une expérience visuelle qui, néanmoins, n’est pas sans rejoindre le processus de la madeleine de Proust.

Aujourd’hui en particulier, on parle beaucoup de la sensation olfactive vécue après une visite au One Trade Center à New York, ce haut lieu de Big Apple et de la tragique mémoire du 11 septembre 2001. Il s’agit de la tour de 104 étages érigée en 2014 à la place de celle dont elle porte le nom et qui avait été la cible du terrible attentat terroriste, il y a bientôt 18 ans.


Vue imprenable sur Manhattan aux senteurs des bois

Du haut de son observatoire, les visiteurs profitent d’une vue imprenable sur Manhattan et ses environs avec, en prime cette année, une légère senteur d’arbres émanant autour d’eux qui est, en réalité, diffusée à travers le système d’air conditionné. L’intention n’est pas de purifier l’air, mais de titiller les sens devant l’étendue offerte au regard. Keith Douglas, l’un des directeurs du One World Observatory, précise : « Les visiteurs vont ainsi vivre une expérience à la base impossible dans un building où les fenêtres sont en principe fermées : une senteur distincte. » À comprendre, celle des bois, rafraîchie par un accent citronné. « Rien à voir avec les effluves new-yorkaises du métro, des falafels, des dim sum et du whisky des bars irlandais », a confié au New York Times David Laven, un touriste britannique déçu, professeur d’histoire, qui privilégie les odeurs « vraies ». Par contre, pour Paolo Righi, professeur italien de chimie, « ce délicat complément aromatique rajoute une agréable ambiance à la visite ». Pour trouver l’essence qui sied à ce lieu porteur de plus d’un symbole, les responsables se sont adressés à IFF, la compagnie qui avait notamment développé l’eau de Cologne Fierce pour Abercrombie & Fitch. L’un de ses parfumeurs, Laurent Le Guernec, s’est rendu en premier au sommet du One World Trade Center. Fasciné par la vue, il s’est demandé « comment vais-je créer quelque chose qui soit plus “wow” ? ». En y réfléchissant longuement, il a opté pour une concoction moderne, subtile et élégante.


Le Louvre fleure le musc, la bergamote et la myrrhe

Même dilemme, outre-Atlantique pour les « nez » choisis par le musée du Louvre qui a récemment voulu illustrer certains de ses chefs-d’œuvre en parfums, cette fois mis en bouteilles. Pour cela il a fait appel à la marque L’Officine universelle Buly, pour sa grande qualité esthétique et son attachement au patrimoine. Ses laboratoires ont créé les arômes de cinq toiles de maîtres et trois magistrales sculptures, concoctés par différents artistes : La baigneuse d’Ingres, interprétée par Daniela Andrier (Maison Givaudan) fleure l’eau fraîche aux écorces de citronnelle de Java tempérées et du lavandin. Pour La grande odalisque de Jean-Auguste-Dominique Ingres, interprétée par Domitille Michalon-Bertier (Maison IFF), ce sont des accords d’encens et de poivre rose rehaussés de notes musquées intenses. Conversation dans un parc (Thomas Gainsborough) a été interprétée par Dorothée Piot (Maison Robertet) dans une ronde florale de menthe poivrée, de bergamote et essence de rose. Saint Joseph charpentier de Georges de la Tour par Sidonie Lancesseur (Maison Robertet) dans un parfum forestier et Le verrou de Jean-Honoré Fragonard, par Delphine Lebeau (Maison IFF) est épicé et capiteux. Côté sculptures, La victoire de Samothrace revue par Aliénor Massenet (Maison Symrise) brandit la myrrhe, le jasmin et la bergamote, La nymphe au scorpion de Lorenzo Bartolini, aux bons soins de Annick Menardo (Maison Symrise) sent les amandes et l’héliotrope, et enfin La Vénus de Milo grâce au talent de Jean-Christophe Hérault (Maison IFF) est nimbée de nuances piquantes de mandarine intense et d’une note ambrée.


Les arômes de Sydney

Ces huit flacons enfermant à leur manière subtile l’art universel sont une première dans l’histoire de la parfumerie française. Ils se trouvent depuis le 3 juillet et jusqu’au 6 janvier prochain en vente à 150 euros la pièce et placés dans le décor d’une échoppe du XIXe siècle de l’allée du Grand Louvre où transitent des flots de touristes du monde entier. Ils ont également été reproduits en cartes postales parfumées. Pour Adel Ziane, directeur des relations extérieures du musée le plus visité au monde, « c’est une expérience qui éveille tous les sens et une manière de découvrir les œuvres autrement ».

À l’autre bout du monde, plus précisément en Australie, place au Scent of Sydney, dans le cadre du Festival annuel qui s’y tient. Haut en couleurs et en sons, il lui manquait un certain arôme. Cat Jones, artiste conceptuelle et experte en science olfactive l’a fait en 2017. Explorant la cité en fête à travers ses odeurs, elle a composé, avec plusieurs participants, une série de senteurs groupées sous le nom de Sydney Fragance. Chacune décrivant à sa manière les composantes du melting pot de ce continent, elle les a baptisées : Icons of a Lost Economy, Dharawal, Everyday Braveries, Landscape, Democracy, Resistance, Diversity, Competition, Extravagance et… Zaatar Wah Zait. À comprendre, notre « manouché » nationale, débarquée dans les bagages de la diaspora du pays du Cèdre.


Dans la même rubrique

Ne plus laver son linge sale, ni en public ni en privé !

Quand sourire sur une photo empêchait de paraître intelligent

« Flytographer », un service de photos spécialisé en lunes de miel

La tenue des femmes au pouvoir revisitée

Fashionistas en mode Airbnb

Voir les lieux historiques mais aussi humer le parfum de leurs œuvres d’art et événements marquants, afin de mieux s’y plonger et saisir leur grandeur : ce nouveau concept flotte dans l’air du temps sous plusieurs latitudes. Ainsi, on peut à présent s’imprégner des effluves du sommet du One World Trade Center de New York ou de celles de chefs-d’œuvre du musée du Louvre et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut