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Lifestyle - Coolitude

La tenue des femmes au pouvoir revisitée

Elles s’étaient essayées à moult versions de looks masculins pour accéder à l’univers fermé des hommes. Aujourd’hui, ces femmes de décision imposent elles-mêmes le choix de leurs tenues.


Hillary Clinton, du style et de la personnalité. Brendan McDermid/Reuters

C’est une nouvelle tendance qui vient d’être révélée par une étude publiée par le site électronique Bustle, dont la cible est la gent féminine parmi les « millenials » : les femmes de grande influence se sont libérées des diktats du « paraître stricte », sans pour autant perdre de leur professionnalisme et de leur crédibilité. À ce sujet, Giorgio Armani, le granddaddy (grand-père) de ce style, a déclaré : « Les femmes ont bien consolidé leurs acquis égalitaires dans le monde. Aujourd’hui, elles n’ont pas besoin de porter une veste pour prouver leur autorité. » Alors, ces femmes de pouvoir ont laissé tomber la veste. Échappant donc à l’uniforme qu’au départ, elles pensaient nécessaire pour accéder au Boy’s Club , elles se sont elles-mêmes créé un style et une image, tout en restant plutôt strictes.Certes, souvent aidées par des experts et des designers, chacune y est allée de son style personnalisé selon sa perception et les besoins de son job. Ainsi, la chancelière fédérale allemande, Angela Merkel, a choisi d’arborer un même blazer interprété dans différentes couleurs et porté sur un pantalon sombre à la coupe inamovible. En se battant pour arriver, mais en vain, à la Maison-Blanche, Hillary Clinton était toujours en complet-veston du même ton. Quant à Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, elle a su coordonner une palette de vêtements gris se mariant parfaitement avec ses cheveux courts argentés. Sa touche finale étant un châle différemment noué chaque fois. Les cheveux argentés sont aussi le point d’orgue des tenues vestimentaires de l’ancienne Première ministre du Royaume-uni, Theresa May, préférant, elle, pour se rendre au Parlement, le tailleur au pantalon, un tailleur toujours agrémenté de gros colliers.


Et au Liban

Les femmes ministres de l’actuel gouvernement libanais ne sont pas en reste côté garde-robe officielle, déclinée selon divers concepts mais toujours avec l’accent « fonction ». La ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Raya el-Hassan, est toujours en tailleur pantalon classique (en raison de ses déplacements sur le terrain), égayé de foulards et de blouses à col ruban. Pour la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, c’est l’ensemble pantalon veste courte aux couleurs claires. La ministre d’État pour le Développement administratif, May Chidiac, favorise la féminité avec robes du soir (le soir), ou veste et blouse avec juste ce qu’il faut de fantaisie et de couleurs pâles sur un pantalon strict en journée. La ministre d’État pour l’Insertion sociale et économique de la jeunesse et des femmes, Violette Khaïrallah Safadi, est une personne de l’ombre qui, quand on la croise, dessine une silhouette d’une élégance discrète.


Chanel, Rochas, Saint Laurent, Armani et la griffe libératrice

Selon l’étude du site Bustle, souvent appuyée par des détails historiques de la Smithsonian Institution, tout a commencé avec les suffragettes qui, dès 1903, pour revendiquer le droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni et aux États-Unis, ont défilé dans les rues tout de blanc vêtues puis de noir. En fait, selon la revue de mode américaine Allure, « elles ont lancé le premier ensemble féministe composé d’une veste portée sur une blouse et une jupe quelque peu fendue dans le bas pour leur permettre d’effectuer de grandes foulées ».Puis est arrivée la grande Coco Chanel avec sa mode libératrice pour toutes dans les années 30, inspirée de la garde-robe masculine et qui a accompagné le nouveau mode de vie de la femme moderne à ses heures de travail et de loisir. À la même époque, le célèbre couturier français Marcel Rochas s’était mis de la partie. Il a crée, en 1932, le premier tailleur à épaulettes pour refléter la capacité des femmes à être elles-mêmes hors de leur foyer. Allant plus loin, il a remplacé la jupe du tailleur par un pantalon. Le lancement en 1966 du smoking féminin d’Yves Saint Laurent coïncidait avec la montée du féminisme politique. Plus tard, de Milan, Giorgio Armani a pris le train en marche avec une note plus fluide.

Ensuite, Donna Karan a débarqué dans l’arène de cette mode. En 2010, les labels des vêtements féminins affichant une certaine idée de puissance se sont effacés derrière les jeans assagis et autres tendances sportswear au bureau, au même titre que le blazer et les hauts talons. Selon la journaliste de mode Christina Binkley, « l’ensemble pantalon pourpre, autrefois réputé essentiel pour une directrice exécutive, est le reflet d’une ère où les femmes essayaient maladroitement d’entrer dans le moule masculin ». À présent, les femmes revisitent elles-mêmes leur « bleu de travail », dans un juste mélange de touches féminine et personnelle. Parfois austère, mais pas trop…


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