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Liban - Communautés

Raï invite les Libanais à se réconcilier avec leur diversité

Le patriarche revient à la charge sur les « faux témoignages » obtenus « sous les coups et la torture ».

Les membres dirigeants de la Fondation maronite dans le monde remettent aux jeunes de la diaspora des attestations de participation. Photo ANI

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a invité hier les Libanais à se réconcilier avec « la diversité religieuse et culturelle qui caractérise le Liban ».

« Sortir de soi vers l’autre est la clé du dialogue et du vivre-ensemble, aussi bien dans la vie familiale que dans la vie sociale ou nationale », a-t-il dit.

Le chef de l’Église maronite, qui s’exprimait dans le cadre de son homélie dominicale au siège patriarcal de Dimane (Liban-Nord), a affirmé que sans cette ouverture, « la vie sociale se désagrège » et demeure livrée « aux antagonismes des appartenances partisanes et politiques ».

Sur le plan national, a-t-il ajouté, « les inimitiés se multiplient » et le pays s’enfonce dans la crise, tandis que « des discours accusateurs occupent toute la place dans les médias et le réseaux sociaux ».

Plus concrètement, le patriarche a formulé l’espoir que le gouvernement sera capable de mettre en œuvre le plan de relèvement économique et financier développé lors de la rencontre de Baabda. « À condition, a-t-il ajouté, que l’État contrôle la contrebande à travers le port et l’aéroport, ainsi qu’aux postes-frontières, réalité que les dirigeants ne connaissent que trop bien. »

Les six échelons aux enseignants

En outre, le patriarche a demandé à l’État d’assumer le paiement des six échelons dus aux enseignants du secteur privé, de par la loi 17/46, sachant que les familles sont incapables d’assumer une augmentation des frais scolaires, « augmentation que les écoles n’ont pas voulue ».

Le patriarche a mis aussi en garde contre les licenciements que les écoles seraient contraintes d’effectuer et de la crise sociale qui en résulterait.

« Comme chrétiens et Libanais, nous sommes tenus de répandre la culture du dialogue (…), la culture de la justice dans la vérité, loin de l’oppression, de la contrainte par les coups et la torture, en vue d’extorquer de faux témoignages », a-t-il ajouté, relançant par ses propos une grave accusation qu’il avait adressée la semaine dernière aux Forces de sécurité intérieure. La ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan, avait démenti cette accusation, à l’issue d’un déplacement à Dimane.

Enfin, le patriarche a invité les dirigeants à « dialoguer face à face ». « Nous bénissons toute initiative en ce sens », a-t-il dit.

La Fondation maronite dans le monde

Samedi, le patriarche avait parrainé le dîner de clôture à l’Université Saint-Esprit de Kaslik, offert par la Fondation maronite dans le monde en l’honneur d’une centaine de jeunes maronites venus après concours de 16 pays différents de la diaspora, à l’invitation et aux frais de la Fondation pour découvrir le Liban dans le cadre d’un programme d’immersion intellectuelle et culturelle de plusieurs semaines intitulé Académie maronite.

Avant le dîner, l’assemblée s’était retrouvée dans l’amphithéâtre principal de l’USEK en présence du patriarche, du nonce apostolique Joseph Spiteri, du supérieur de l’Ordre libanais maronite Nehmetallah Hachem, du président et de la vice-présidente de la Fondation, Charles Hage et Rose Choueiri, du député Neemat Frem, et de Hyam Boustany, directrice de la Fondation. Plusieurs courtes allocutions avaient été prononcées à cette occasion, dont celles de trois personnalités maronites offertes en modèle de réussite aux jeunes de la diaspora : Tom Barrack, conseiller du président américain, Gilbert Chaghouri, grand entrepreneur au Nigeria, et Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban. Les allocutions ont toutes mis l’accent sur l’exception culturelle et politique qu’est le Liban.

Trump « connaît bien le Liban »

« Le Liban est une oasis de liberté et les maronites sont à l’origine du Liban. Pas de Liban sans maronites », a dit M. Hage, qui a donné à la promotion actuelle de l’Académie maronite, la septième, le nom de Ramez Chaghouri, du nom du fils prématurément disparu du grand homme d’affaires.

« Je viens d’une famille modeste contrainte de s’expatrier à la recherche d’une vie digne, a dit de son côté M. Barrack, conseiller du président américain. Je m’en suis rappelé les épreuves dans l’avion survolant ce beau pays, qui jouit de qualités uniques dans cette partie du monde ; il s’y trouve comme une oasis de paix et un message de coexistence entre toutes les religions. Le président Trump connaît très bien cette caractéristique du Liban et affirme que les Libanais sont un peuple qui sait très bien comment vivre ».

Pour sa part, après avoir rendu hommage au président de la Fondation maronite dans le monde pour l’extraordinaire effort déployé dans l’organisation de l’Académie maronite, M. Chaghouri a dit : « Mais je souhaite lui demander ce qui est encore plus grand, à savoir tenter de ramener au Liban ce potentiel extraordinaire. »

Comme à son habitude, Riad Salamé devait rassurer ses auditeurs sur la solidité de la monnaie nationale et définir trois secteurs prometteurs au Liban : la technologie, le pétrole et l’informatique.


Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a invité hier les Libanais à se réconcilier avec « la diversité religieuse et culturelle qui caractérise le Liban ». « Sortir de soi vers l’autre est la clé du dialogue et du vivre-ensemble, aussi bien dans la vie familiale que dans la vie sociale ou nationale », a-t-il dit.Le chef de l’Église...

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