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À La Une - tensions

Iran : Londres rejoint la mission américaine dans le Golfe

Mohammad Javad Zarif a affirmé avoir refusé une invitation à rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche, ce qui selon lui, lui a valu des sanctions.

Le Destroyer birtannique HMS Duncan, le 23 avril 2018 au large de la Crète en Méditerranée. Photo AFP / CROWN COPYRIGHT 2019

Le Royaume-Uni a annoncé lundi sa participation à une "mission de sécurité maritime" aux côtés des Etats-Unis afin de protéger les navires marchands dans le détroit stratégique d'Ormuz, au cœur de tensions avec l'Iran, au moment même où Téhéran raillait l'isolement de Washington.

"Le Royaume-Uni est déterminé à protéger ses navires contre des menaces illégales et c'est pourquoi nous avons rejoint aujourd'hui la nouvelle mission de sécurité maritime dans le Golfe", a déclaré le ministre de la Défense, Ben Wallace, dans un communiqué.

Cette annonce marque un tournant de la position du gouvernement britannique, dirigé depuis fin juillet par le conservateur Boris Johnson. Londres avait auparavant dit vouloir mettre en place une mission de protection avec les Européens, en réponse à l'arraisonnement par l'Iran d'un pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit d'Ormuz.

Les Etats-Unis cherchent à mettre sur pied une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le Golfe mais celle-ci ne semble pas attirer beaucoup de pays, de nombreux alliés paraissant soucieux de ne pas se laisser entraîner dans un conflit ouvert dans cette région par laquelle transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime au monde. Elle ne modifie toutefois en rien la politique britannique vis-à-vis de l'Iran, a assuré le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, dans le communiqué. "Nous restons engagés à œuvrer avec l'Iran et nos partenaires internationaux pour désamorcer la situation et maintenir l'accord nucléaire", a-t-il insisté.

Les tensions ne cessent de monter dans la région depuis le retrait américain de l'accord nucléaire iranien, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran. Elles se sont intensifiées ces dernières semaines avec des attaques contre des pétroliers dans le Golfe, imputées par Washington à Téhéran, qui dément toute implication. Et l'Iran a annoncé dimanche avoir saisi un pétrolier étranger dans le Golfe, le troisième en moins de trois mois.


(Lire aussi : Crise des tankers : Londres exclut un échange avec Téhéran)



"Honte"

Cette annonce intervient peu après que le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, eut estimé lundi que les Etats-Unis agissaient seuls contre l'Iran et que leurs alliés avaient "honte" de les rejoindre dans une coalition pour accompagner les pétroliers dans le Golfe.

L'idée de Washington est que chaque pays y escorte militairement ses navires marchands avec le soutien de l'armée américaine, qui assurerait la surveillance aérienne de la zone et le commandement des opérations. Les Européens notamment ne veulent pas s'associer à la politique de "pression maximale" sur l'Iran du président américain Donald Trump, car ils cherchent à préserver l'accord limitant les activités nucléaires iraniennes, conclu en 2015 avec l'Iran et dont Washington s'est retiré en 2018. La chancelière allemande Angela Merkel exclut en l'état une participation de son pays à une telle mission, a indiqué lundi la porte-parole du gouvernement Ulrike Demmer.


(Lire aussi : En Iran, des caricatures d'Elisabeth II en "pirate" après la saisie d'un pétrolier)


"Violence, guerre et massacre"

"Un pyromane ne peut être un pompier", a dit M. Zarif, soutenant que depuis l'arrivée des Américains dans la région il n'y a plus "que violence, guerre et massacre".

Alors que l'un des trois pétroliers saisis par l'Iran bat pavillon britannique, Londres a dit lundi avoir déjà escorté à ce jour 47 navires civils battant pavillon britannique dans le Golfe.

Malgré la politique de sanctions et l'animosité entre Washington et Téhéran, l'administration Trump avait lancé des appels au dialogue à l'Iran.

Mais M. Zarif a dit avoir refusé une invitation à rencontrer le président Donald Trump à la Maison Blanche malgré des menaces de sanctions à son encontre, qui ont été au final imposées la semaine dernière. Avant lui, le guide suprême Ali Khamenei, ultime décideur dans les dossiers sensibles en Iran, a été la cible de sanctions américaines. "Ils veulent juste imposer leur volonté à l'Iran. Ils ne doivent pas s'attendre à ce que l'on négocie tant qu'ils sont engagés dans un terrorisme économique", a lancé M. Zarif en allusion aux sanctions américaines qui asphyxient l'économie de son pays. Mais il n'a pas fermé complètement la porte. "A mon avis, les négociations et la diplomatie ne s'arrêteront jamais. (...) Même en temps de guerre les négociations existeront".


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Le Royaume-Uni a annoncé lundi sa participation à une "mission de sécurité maritime" aux côtés des Etats-Unis afin de protéger les navires marchands dans le détroit stratégique d'Ormuz, au cœur de tensions avec l'Iran, au moment même où Téhéran raillait l'isolement de Washington. "Le Royaume-Uni est déterminé à protéger ses navires contre des menaces illégales et c'est ...

commentaires (5)

TITRE : LA MISSION AMERICAINE SVP.

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 29, le 05 août 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • TITRE : LA MISSION AMERICAINE SVP.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 29, le 05 août 2019

  • JUSQU,A MAINTENANT... OUI ! MAIS QUE LES PROVOCS DE L,IRAN CONTINUENT ET UNE COALITION NAITRA DE FAIT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 20, le 05 août 2019

  • Je ne suis pas sûr que les usa ont encore ce qu'on pourrait appeler des alliés , ou alors si ce sont des alliés sincères , ils ne devraient pas subir les sanctions en les insultes comme c'est fait avec les français , les japonais , les anglais , les canadiens les mexicains etc... La frustration est immense vis à vis des "dictatures des mollahs" . Faut pas que la raison nous éloigne du fait que respect et crainte soient confondus , je peux avoir peur d'un fou et me conformer à ses menaces , mais en aucune façon cela devrait être interprété comme du respect . Un ennemi peut être respecté , tandis qu'un allié pourrait être méprisé , faut juste élargir les bouchons qui parasitent son cortex . Et , franchement est ce que ce mot "mirage" de démocratie peut tout excuser ? la folie , le racisme le meurtre et les décisions imbéciles qu'un homme soit disant élu démocratiquement peut brandir comme Don Quichotte ?

    FRIK-A-FRAK

    12 h 56, le 05 août 2019

  • USA meprises par ses allies selon Teheran....et l Iran....quels sont ses allies?elle n en a aucun....la Chine et la Russie se plient a l embargo impose par Trump. L Iran est totalement isolee et n a aucune strategie.

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 58, le 05 août 2019

  • Il n' y a pas que l'Iran NPR qui le dit , d'ailleurs l'Iran ne le dit pas elle le constate de visu . 10h21 L'Australie n'envisage plus d'accueillir des missiles américains , on lit bien en brèves cette dépêche , l'Allemagne a déclaré haut et fort qu'elle n'y prendra pas part , et la France comme d'hab , ils font leur petit fumiste , mais ils n'oseront pas y aller , quant à boris johnson c'est silence radio depuis qu'on lui a chourafé son tanker . Vous savez un drone de 220M de usd volatilisé par une frappe venant de nulle part , ça donne à réfléchir . A ceux qui doutent encore de la capacité de l'Iran à faire très mal aux comploteurs de tous ordres à la solde des nathanmachintruc , je ne dis pas que l'Iran ne prendrait pas de coups terribles , mais une chose est quasi certaine , le pays usurpateur non plus ne ressemblera plus tellement comme il se voit aujourd'hui . Il ressemblera plus à la Syrie ou la Lybie qu'à l'Italie . 2006 a été une victoire , parce qu'une victoire ne se mesure pas aux nombres de morts , sinon , les américains auraient été déclaré vainqueurs au Viet Nam , et les allemands aussi pendant la 2eme guerre mondiale .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 44, le 05 août 2019

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