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Liban - Déchets

Fermeture de Costa Brava : on est dans le flou

Le président de la Fédération des municipalités de la banlieue sud fait durer le suspense jusqu’à aujourd’hui. Et les réunions sur les déchets se sont succédé au Grand Sérail.


La décharge de Costa Brava. Photo Nasser Trabulsi.

La surprise venant de la fermeture de la décharge de Costa Brava face aux déchets de plusieurs cazas, de la part de la Fédération des municipalités de la banlieue sud, continuait de secouer hier la scène locale. Une réunion s’est tenue au Grand Sérail, sous la présidence du Premier ministre Saad Hariri, en présence des ministres Ali Hassan Khalil, Mahmoud Qmati (Hezbollah) et Fady Jreissati, ainsi que du président de la Fédération des municipalités de la banlieue sud, Mohammad Dergham, et des présidents des municipalités de toute cette région.

Malgré l’écho « positif » relayé par le ministre Qmati, la réunion s’est terminée par la perspective d’une autre réunion devant être tenue par la fédération le jour même, pour décider de la marche à suivre. Interrogé par L’Orient-Le Jour hier, M. Dergham a assuré que « la décision ne serait pas annoncée avant demain (aujourd’hui) ».

Sur le terrain, hier, les déchets de Beyrouth (200 tonnes dans ce cas), d’une partie du caza de Baabda et de la totalité des cazas de Aley et du Chouf n’ont pas pu atteindre la décharge. Un président de municipalité de la région de Baabda a déclaré à L’OLJ « espérer que la résolution de cette crise soit en bonne voie »: il ne savait toujours pas si sa localité serait desservie aujourd’hui ou pas. Le député Bilal Abdallah, bloc du Rassemblement démocratique (du leader druze Walid Joumblatt), a tweeté hier sur le fait que « la société (privée de ramassage) City Blue a arrêté de collecter les ordures à Aley et au Chouf ». « Avant toute accusation politique, nous demandons au gouvernement de résoudre ce problème, surtout que nous sommes en été et que les alternatives ne sont pas prêtes », a-t-il ajouté.

La Fédération des municipalités de la banlieue sud a donc réussi son coup : mettre le pays en attente de sa décision, « pour attirer l’attention des responsables concernés et des autres municipalités sur la nécessité de trouver une solution durable », comme l’avait déclaré M. Dergham à L’OLJ la veille. Et c’est effectivement de solutions qu’il a été question au cours de la réunion au Grand Sérail, comme l’a annoncé M. Qmati, à sa sortie. Il a affirmé que la réunion avait débouché « sur une feuille de route, en vue d’une solution pour tous les déchets du Liban, y compris ceux enfouis à Costa Brava », démentant par ailleurs toute dimension politique à cette affaire. Le ministre d’État aux Affaires du Parlement a parlé « d’une solution radicale qui nécessite quatre ans », ainsi qu’une solution intermédiaire. Il a précisé que le gouvernement demande à la Fédération de municipalités un délai en vue de mettre en place les solutions en vue, mais que la décision revenait aux municipalités elles-mêmes.

Interrogé sur cette « solution radicale », le ministre a estimé qu’elle serait annoncée ultérieurement, « de peur de manifestations et de protestations sur le terrain, car si l’on parle d’incinération ou de toute autre technique, il y aura des opposants ». Il a cependant noté « une intention sérieuse du gouvernement de résoudre cette question ».



(Lire aussi : Plan de Jreissati pour la gestion des déchets : le ver est-il dans le fruit ?)


Entre-temps, à Bourj Hammoud…

Si la fermeture soudaine de Costa Brava est de nature à provoquer une crise des déchets dans plusieurs régions, ce nouveau rebondissement vient aggraver la crise principale, qui est celle de la saturation précoce de la décharge de Bourj Hammoud-Jdeidé, au nord de Beyrouth : celle-ci ne pourra plus accueillir d’ordures à partir de fin août. Une autre réunion s’est tenue au Grand Sérail, également présidée par le Premier ministre et en présence du ministre de l’Environnement et des députés du Metn. Les solutions qui ont été débattues sont désormais plus ou moins connues, allant de l’entreposage en hauteur des déchets, à un agrandissement plus ou moins important de la décharge existante, afin d’obtenir un délai supplémentaire. Les députés ont apporté leurs points de vue pour le règlement de ces problèmes de manière durable.

Le ministre de l’Environnement, Fady Jreissati, a annoncé qu’une réunion aura lieu la semaine prochaine afin que davantage d’idées soient apportées au débat. « Nous espérons qu’avec cette discussion autour des idées proposées par les députés, nous pourrons prendre une décision la semaine prochaine », a-t-il dit. Il a qualifié le dialogue de « très positif », même si la solution n’est pas encore au point.

Interrogé sur la réunion par L’OLJ, le député Élias Hankache (parti Kataëb) a réaffirmé « le refus de dégâts supplémentaires apportés au site, que ce soit par l’agrandissement ou par l’entreposage des déchets en hauteur », estimant que la région a assez souffert comme cela. Il a rappelé que, pour son parti, la solution à long terme passe par l’instauration du tri à la source, de centres de tri et de traitement, réitérant l’idée de l’enfouissement des déchets loin de la capitale.


(Lire aussi : Une solution « dans les jours qui viennent », promet Jreissati)


… Et sur le terrain à Fouar

Entre-temps, la crise des déchets dans les quatre cazas du Liban-Nord après la fermeture d’une décharge sauvage – Zghorta, Bécharré, Koura et Minié-Denniyé – continue de s’envenimer. Des fuites sur le possible choix du village de Fouar pour un site de décharge a enflammé cette localité, qui est le théâtre de manifestations depuis plusieurs jours déjà.

Hier, le secrétaire général du parti du Futur, Ahmad Hariri, s’est joint aux manifestants pour les rassurer sur le fait qu’aucune décharge ne sera installée chez eux sans leur consentement. Même son de cloche du côté du député de Zghorta, Tony Frangié. Celui-ci a appelé, sur Twitter, à « arrêter les surenchères parce qu’il est impensable d’imposer une décharge à une population qui n’en veut clairement pas ». Il a pour autant « assuré que les efforts se poursuivent en vue d’une solution à la crise ». Pour sa part, le député de Zghorta, Michel Moawad, a évoqué, également dans un tweet, « les réunions qui s’intensifient avec le ministre de l’Environnement et les députés de Zghorta, ainsi que les différentes forces politiques, pour parvenir à une solution applicable et durable ».





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commentaires (3)

ON S'ETONNE ENCORE / LE FLOU ? ALORS QUE C'EST EXACTEMENT SUR QUOI S'ARTICULE TOUTTE LEUR CULTURE DE CORRUPTION/CORRUPTEURS/CORROMPUS ?

Gaby SIOUFI

14 h 30, le 25 juillet 2019

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Commentaires (3)

  • ON S'ETONNE ENCORE / LE FLOU ? ALORS QUE C'EST EXACTEMENT SUR QUOI S'ARTICULE TOUTTE LEUR CULTURE DE CORRUPTION/CORRUPTEURS/CORROMPUS ?

    Gaby SIOUFI

    14 h 30, le 25 juillet 2019

  • Quel gâchis, ce pays! On nou parle d'une "solution radicale" depuis vingt ans, et on n'aboutit à rien...La solution radicale, la seule: foutre le camp de cette région merdique!

    Georges MELKI

    09 h 36, le 25 juillet 2019

  • TOUT LE PAYS ET EN TOUT EST DANS LE FLOU. LE BROUILLARD DENSE L,ENVELOPPE. PAUVRE LIBAN. PAUVRE PEUPLE LIBANAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 05, le 25 juillet 2019

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