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Liban - Environnement

Bou Faour annonce la fermeture provisoire de 14 usines polluant le Litani

L’objectif du ministre de l’Industrie est d’atteindre un niveau zéro de pollution industrielle dans le fleuve le plus long du pays.

Les eaux du Litani sont particulièrement polluées par les eaux usées des usines et des habitations situées en bordure du fleuve. Archives L’Orient-Le Jour

Le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour, a annoncé hier la fermeture provisoire de 14 usines situées dans le bassin du Litani, dont des usines de production de laitages et de transformation en conserves de fruits et légumes, qui ne remplissent pas les conditions requises d’épuration de leurs eaux usées. Il a espéré que sera atteint le cap de 0 % de pollution industrielle d’ici à la fin du mois de septembre dans le bassin qui représente une superficie de 22 % du territoire libanais.

C’est lors d’une conférence de presse sur les mesures prises par son ministère dans le cadre de l’objectif zéro pollution industrielle dans le bassin du Litani que le ministre Bou Faour a annoncé sa décision. Une décision qui a touché 14 entreprises industrielles dans les cazas de Zahlé, Baalbeck et Békaa-Ouest. « La fermeture de ces entreprises est provisoire, a-t-il précisé. Elle durera le temps que ces usines s’équipent de stations d’épuration de leurs eaux usées. »


(Pour mémoire : Pollution du Litani : plaintes contre deux ONG internationales et neuf hôpitaux)



Délais de grâce

« Pas un jour ne passe sans qu’on entende parler d’une nouvelle catastrophe écologique liée au Litani », a dénoncé Waël Bou Faour. « À tel point que la situation a atteint le stade de catastrophe nationale », a-t-il ajouté. D’où l’initiative du Premier ministre Saad Hariri de former un comité de pilotage qui travaille de pair avec les différents ministères concernés.

Insistant sur la nécessité de « nettoyer le fleuve Litani » et de « responsabiliser les Libanais », le ministre a fait part de sa volonté de « donner l’exemple aux autres ministères » et ambitionne de transformer le bassin en source d’irrigation, zone touristique et de pisciculture. Et d’expliquer que les ministères de l’Industrie et de l’Environnement ont formé un groupe de travail, en coopération avec l’Office national du Litani, pour pousser les entreprises industrielles de la région à cesser toute pollution du fleuve, mais aussi pour identifier et sanctionner les entreprises polluantes. « En mars 2019, nous avons invité toutes les usines de la Békaa et de Baalbeck situées sur les rives du Litani à respecter les normes écologiques requises et à cesser de déverser leurs déchets liquides non traités dans le fleuve », a-t-il souligné, précisant que des conseils ont été donnés dans ce sens aux industriels.

M. Bou Faour a ajouté que « des délais de grâce ont été accordés aux usines, chacune selon la catégorie à laquelle elle appartient, afin de leur permettre de s’équiper selon les normes écologiques requises ». « Sur demande de l’Association des industriels libanais, nous avons prorogé ce délai afin d’accorder aux entreprises le temps de s’équiper correctement », a-t-il ajouté. Mais aujourd’hui, les 14 usines qui n’ont pas répondu aux injonctions du ministère ont été provisoirement fermées. « Notre décision n’a rien de politique, ni de régional ou de confessionnel », a assuré dans ce sens M. Bou Faour, insistant sur l’objectif visé de « protéger le Litani, au même titre que l’industrie ».


Résultats d’études alarmants

Critiquant de son côté une classe politique qu’il estime peu préoccupée de la santé des citoyens, l’ancien député Ismaïl Succariyé a constaté lors d’une déclaration « la mort de la confiance à l’égard des hommes politiques, après la fin de toute vie dans le lac du Qaraoun ». Il a rappelé que « les résultats préliminaires de l’étude effectuée par l’Université américaine de Beyrouth et l’Autorité sanitaire nationale sur le lien entre la pollution du Litani et l’augmentation des cas de cancer étaient particulièrement inquiétants », « de trois à cinq fois plus élevés que la moyenne nationale ». Et de constater que « ces résultats alarmants n’ont pas fait réagir la classe politique ». « Celle-ci n’a réagi qu’au terme de l’annonce par la Banque mondiale d’un prêt d’un milliard et 100 millions de LL et de 50 millions de dollars », a-t-il déploré.

C’est dans ce cadre que la municipalité du village de Yohmor el-Chqif (Nabatiyé) a annoncé « avoir entamé l’application du projet vert financé par l’Agence de coopération allemande ». Un projet qui, soucieux d’effacer toute trace de la guerre de l’été 2006, permet à 300 foyers d’être alimentés en eau du Litani et d’irriguer leurs terres. Le président de la municipalité, Qassem Halleyq, a expliqué à L’Orient-Le Jour que « le village utilise l’eau des puits artésiens pour l’irrigation de ses terres et l’usage ménager ». « L’eau de source du Litani n’est pas chargée de boue dans la région. Elle est propre à l’irrigation et l’usage ménager, comme le confirment les études menées par l’Office des eaux du Litani », a-t-il assuré.


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Le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour, a annoncé hier la fermeture provisoire de 14 usines situées dans le bassin du Litani, dont des usines de production de laitages et de transformation en conserves de fruits et légumes, qui ne remplissent pas les conditions requises d’épuration de leurs eaux usées. Il a espéré que sera atteint le cap de 0 % de pollution industrielle...

commentaires (2)

TRES BIEN FAIT. IL FAUT QUE CES USINES TROUVENT UN MOYEN ECOLOGIQUE DE DISPOSER DE LEURS DETRITUS.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 51, le 24 juillet 2019

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Commentaires (2)

  • TRES BIEN FAIT. IL FAUT QUE CES USINES TROUVENT UN MOYEN ECOLOGIQUE DE DISPOSER DE LEURS DETRITUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 51, le 24 juillet 2019

  • Bravo!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 38, le 24 juillet 2019

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