Quand on voit que des prêtres ou des imams empêchent le mariage civil, leur acte prétendument religieux devient l’irréligiosité et le fanatisme mêmes, ce sectarisme que l’on a bien senti l’autre jour près d’enflammer la montagne.
Il est évident que lorsque des « religieux » se permettent de barrer les chemins des cœurs, tout irresponsable se trouve gratifié d’un aliment pour ses prétentions séculières.
Face donc aux politiciens minables qui vont aux églises prêcher un fanatisme désuet, l’éloignement d’âmes admirables qui pas à pas font le chemin qui rapproche (mariages interconfessionnels, ouverture à l’autre), opposons ce touchant témoignage de Michel Fèbvre, voyageur venu au XVIIe siècle enquêter au Liban pour le pape (que les pères de Kaslik ont eu la magnifique idée de rééditer en offset accessible à tous (1)) : « Les grands guerriers druzes portent un amour et une affection particuliers pour les maronites, leurs compatriotes. » Cette phrase à elle seule est à inscrire à l’intérieur d’un diamant et dans le cœur de chaque Libanais, à l’encontre du mal absolu qui divise, le vrai visage satanique, une entité profondément maléfique dont il n’est plus possible de douter de l’existence. Dans un des derniers films de Robert Bresson, deux personnes (inspirées de la vie réelle) s’interrogeaient sur la cause du malheur de notre civilisation, pour conclure : « C’est le diable, probablement ! » ce qui donna son titre au film. Son prochain et dernier travail cinématographique serait L’argent, ce qui expliciterait mieux encore...
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