Maintenant que dans la maison Liban tout est rentré à nouveau dans le désordre, on attend impatiemment la prochaine réunion gouvernementale pour que les rigolos ministériels commencent à se balancer de visu des parpaings dans les mandibules. Que dalle pour l’instant, c’est dommage, mais ça va viendre ! Faut croire que la farandole saoudo-iranienne a bien rempli son rôle, répartissant le boulot entre les roitelets locaux, qui continuent à s’échanger des mandales twitteriennes par-dessus leurs terres et dépendances. Il faut savoir gré à Ryad et Téhéran, qui chaque quelque temps nous renouvellent gratos le bail du cirque local. Dans la série « le Liban est un pays indépendant », on est gâté.
Bref, les citoyens d’en bas et du milieu crèvent la dalle pour joindre les demi-bouts, les finances du pays subissent une cure d’amaigrissement, le gouverneur de la Banque du Liban invente de nouvelles gesticulations financières pour renflouer son bas de laine, et le Trésor, ce cache-misère public, patine dans la mouise… Et pendant ce temps, on a 30 ministres et 128 députés, déjà au départ très peu comestibles, qui tantôt se crêpent les tifs et la touffe, tantôt se bécotent et se pelotent à grands renforts de rires gras.
On dit merci qui ? À cette débilité profonde appelée démocratie consensuelle, au demeurant plus con que sensuelle, dans la mesure où avant toute décision, aussi farfelue soit-elle, il faut absolument aligner les stratégies de guignols décolonisés trop tôt, et dont on se demande ce qu’ils trouvent encore à voler dans cet État-poubelle.
Résultat : la République, cet objet politique non identifié, est au chômage, tirée de temps à autre par trois présidents qui dans leurs discours ont l’art de transvaser du creux dans le vide… Et dire qu’il reste encore des ahuris, haletant comme des gorets en rut, pour savoir lequel des trois fait la gueule aux deux autres… Avant que, suspense insoutenable, un commis iranien ou saoudien vienne les remonter d’un tour de manivelle.
Cordonnier pas plus haut que le soulier, dit l’adage ! Sauf qu’à chaque fois, la semelle devient plus dure à avaler.
gabynasr@lorientlejour.com
Delirant ce matin mais a en pleurer en verite Mais comment faisons nous Libanais a toujours reelire les memes quand nous savons a quel sauce ils vont nous manger
13 h 11, le 19 juillet 2019