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À La Une - Liban

Budget 2019 : sit-in des militaires à la retraite place des Martyrs

S'exprimant au nom des manifestants, le général à la retraite George Nader a précisé que "le mouvement de protestation dépend de la réaction des députés  à nos demandes".

Les militaires à la retraite manifestant le 16 juillet 2019 dans le centre-ville de Beyrouth contre le budget 2019. Photo Hassan Assal.

Parallèlement à la séance plénière consacrée au vote du budget de l'Etat pour l'année en cours, les militaires libanais à la retraite ont tenu un sit-in, mardi, place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, pour dénoncer les articles du budget portant sur leurs pensions de retraite ainsi que sur les salaires des militaires en exercice.

Les forces de sécurité ont renforcé leurs mesures dans le centre de la capitale en raison du sit-in ainsi que de la séance plénière. Cela a provoqué des embouteillages monstres aux entrées de Beyrouth.

"Nous défendrons nos droits comme nous avons défendu la patrie", pouvait-on lire sur une banderole brandie par les militaires lors de leur mobilisation. Au cours de la manifestation, un militaire handicapé, blessé de guerre, a mis le feu à ses prothèses en signe de protestation.

S'exprimant au nom des manifestants, le général à la retraite George Nader a précisé que "le mouvement de protestation dépend de la réaction des députés à nos demandes". "S'ils ne sont pas coopératifs, nous continuerons notre mouvement dans les prochains jours", a-t-il ajouté, assurant toutefois que les anciens militaires ne tenteront pas d'entrer par la force au Parlement ou de bloquer le passage à quiconque.

Le général à la retraite Maroun Khoreiche a de son côté appelé les députés "à faire face à l'injustice" qui frappe les militaires à la retraite. "Dans quelle législation au monde paie-t-on la taxe sur le revenu à deux reprises et de quel droit prive-t-on les militaires de couverture médicale ?", a-t-il lancé à l'adresse des députés. 

Chamel Roukoz, député du Courant patriotique libre, a quant à lui assuré qu'il s'opposera aux articles qui "portent atteinte au militaires et au secteur public". "Je dis ce que je veux et les militaires sont le nerf du (bloc) Liban Fort", a répondu M. Roukoz lorsqu'on lui a demandé si ses propos représentaient ce bloc dont le CPL est la principale composante. "Nous regrettons de vous voir dans la rue pour réclamer vos droits alors que l'Etat avait pour devoir de les préserver", a-t-il dit aux militaires.


"Le budget est une catastrophe"
Les députés Elias Hankache, Jean Talouzian et Paula Yacoubian ont rejoint les militaires lors de leur manifestation. M. Talouzian, député des Forces libanaises, affirmé que "toucher aux droits des militaires est interdit". "Ils veulent imposer une réduction des salaires des militaires sans arrêter le gaspillage (des fonds) dans le budget", a dénoncé M. Talouzian, lui-même général à la retraite dans une déclaration à la LBCI. 

"Le budget est une catastrophe, malgré le travail acharné en Commission des finances", a de son côté dit Mme Yacoubian. La députée indépendante a souhaité "qu'on ne porte pas atteinte aux personnes à faible revenu". 

M. Hankache, député Kataëb, s'est, lui, dit solidaire avec les militaires et a affirmé qu'il "n'est pas logique de toucher" à leurs droits. "La solution est de ne pas (piocher dans) vos poches, vous qui nous avez défendu et fait des sacrifices, a-t-il dit. Aujourd'hui, lors de la séance, nous prendrons position avec vous et nous n'accepterons pas de voter en portant atteinte à vos droits et à ceux de vos familles". 

"Nous appelons nos frères retraités militaires, les civils (fonctionnaires de l’armée), les familles des martyrs, les blessés de guerre, les handicapés et les familles de militaires en exercice à un sit-in, afin de créer un choc positif chez les parlementaires, dans l’espoir de susciter un éveil de la conscience nationale", indiquait un communiqué des anciens combattants publié lundi pour appeler à la mobilisation d'aujourd'hui.

Plusieurs protestataires ont d'ailleurs entamé leur sit-in dès lundi soir dans le centre-ville de Beyrouth et trois d'entre eux ont annoncé entamer une grève de la faim. Ces vétérans de l'armée libanaise ont installé une tente sur la place des Martyrs et annoncé qu'ils refuseraient de se nourrir jusqu'à la fin de la séance plénière qui doit se terminer jeudi soir.

Les ex-militaires craignent des coupures qui devraient toucher leurs indemnités et pensions de retraite. La ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des anciens militaires qui servira à financer leur couverture maladie a été revue à la baisse et fixée à 1,5 %. Mais cette baisse ne satisfait clairement pas ces anciens soldats.


En fin d'après-midi, des dizaines de militants de mouvements de gauche, notamment du Parti communiste libanais, se sont eux aussi rassemblés devant la mosquée Mohammad el-Amine, dans le centre-ville de Beyrouth, afin d'exprimer leur refus du projet de budget débattu. "Ils (les responsables politiques) continuent à piller les fonds publics qui appartiennent à tous les Libanais. Toutes les personnes à revenus limités sont visées par ce projet de budget. Ils accélèrent l'effondrement du pays en faisant payer aux Libanais le prix de cela", a fustigé le secrétaire général du PCL, Hanna Gharib. "Le mouvement appelle à une conférence national de sauvetage aujourd'hui. Toutes les forces sociales, toutes les classes populaires, tous les partis non confessionnels sont appelés à y participer", a en outre annoncé le chef du PCL.




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commentaires (2)

FAUT ETRE LIBANAIS ET PARTICIPER AU SAUVETAGE DU PAYS. CES GREVES SONT CONDAMNEES.

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 50, le 16 juillet 2019

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Commentaires (2)

  • FAUT ETRE LIBANAIS ET PARTICIPER AU SAUVETAGE DU PAYS. CES GREVES SONT CONDAMNEES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 50, le 16 juillet 2019

  • Dès que j'entends "Armée libanaise" un sentiment de fierté s'empare de moi. En 1990, Pierre Messmer, ancien ministre des Armées du général de Gaulle, ancien de la Légion étrangère, donnait une conférence sur la Bataille de Bir Hakeim (Libye) qui s'était déroulée du 27/5/42-11/6/42 et livrée par la 1ère Brigade française libre commandée par le général Koenig contre Rommel. Pierre Messmer m'avait dit que les volontaires libanais dans la célèbre bataille étaient les plus braves et les plus héroïques. C'est pourquoi, j'appuie les revendications des retraités de l'armée concernant leur retraite intégrale.

    Un Libanais

    18 h 22, le 16 juillet 2019

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