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Liban - Les réactions

Sanctions US : Aoun se désole, Berry s’insurge, Hariri temporise

Le commandant en chef de l’armée s’entretenant hier à Yarzé avec le nouveau chargé d’affaires iranien. Photo ANI

Le président Michel Aoun, relayé énergiquement et avec plus de virulence par le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est « désolé » des nouvelles sanctions américaines annoncées la veille, qui ont visé pour la première fois deux députés du Hezbollah, Mohammad Raad et Amine Cherri, ainsi que le responsable de l’appareil de sécurité du parti, Wafic Safa. Le président Berry a dénoncé une atteinte à la souveraineté du Parlement, des propos que le Premier ministre Saad Hariri a cherché pour sa part à minimiser.

La présidence de la République a fait remarquer dans un communiqué que « ces mesures chroniques contredisent certaines prises de position antérieures des États-Unis admettant le respect par le Liban et le secteur bancaire local des accords internationaux de lutte contre le blanchiment d’argent et son usage à des fins de terrorisme ou d’autres activités répréhensibles par la loi ».

« Le Liban se désole du recours des États-Unis à ces mesures, notamment à l’égard de deux députés élus », a ajouté le communiqué de la présidence, en précisant toutefois que Beyrouth « suivra l’affaire avec les autorités américaines compétentes pour décider de ce qui va suivre ».

Le président de la Chambre Nabih Berry a été le seul à dénoncer en bonne et due forme dans un communiqué les sanctions, y voyant une « agression contre le Parlement et certainement contre le Liban, tout le Liban ». « C’est pourquoi, au nom du Parlement libanais, je me demande si la démocratie américaine implique et impose désormais des agressions contre les démocraties à travers le monde », s’est demandé M. Berry, en annonçant qu’il s’adressera à l’Union parlementaire internationale « afin qu’elle adopte la position nécessaire face à cet acte irrationnel ».

Pas d’impact sur le Parlement ni le gouvernement

Pour le Premier ministre Saad Hariri, « ces sanctions sont semblables à celles déjà en vigueur, mais il est indéniable qu’elles ont pris une nouvelle tournure car elles visent des députés ». « Il s’agit d’une nouvelle situation que nous allons traiter de la manière que nous jugerons adéquate. Nous exprimerons notre position à ce sujet », a ajouté M. Hariri, en parrainant une cérémonie organisée en l’honneur de l’ancien président de l’Association des banques Joseph Torbey. Il a toutefois minimisé l’impact de ces sanctions sur les institutions. « Il n’y aura d’impact ni sur le Parlement ni sur le travail que nous effectuons au sein du gouvernement », selon lui. « Il ne fait pas de doute que le Parlement s’oppose (aux sanctions américaines), car il est souverain et représente la volonté du peuple. Mais il ne faut pas perdre le nord sur ce dossier », a-t-il dit. « L’important, c’est que nous préservions le secteur bancaire et l’économie libanaise. Cette crise sera surmontée tôt ou tard, si Dieu le veut, et nous espérons que cette question ne sera pas amplifiée (…). Nul besoin de se lancer dans des conjectures, qui ne feront que compliquer la situation politique », a encore estimé le chef du gouvernement.

L’ambassadeur d’Iran à Yarzé

Entre-temps, les instances religieuses chiites se sont mobilisées pour condamner les sanctions, se joignant ainsi à des figures politiques du parti chiite.

Le président du Conseil supérieur chiite (dont des membres sont également visés par les sanctions), le cheikh Abdel Amir Kabalan, a estimé que les nouvelles mesures contre des députés du Hezbollah « portent atteinte à la souveraineté libanaise, défient la volonté du peuple qui a choisi ses élus, et sont donc contraires aux valeurs démocratiques ».

Un dîner donné par le vice-président du CSC, le cheikh Ali Khatib, en l’honneur du conseiller culturel iranien au Liban Mohammad

Mehdi Chrehtmdar a été l’occasion de réaffirmer implicitement la solidarité de l’Iran avec le Hezbollah, sans faire une mention claire des sanctions américaines contre Téhéran et le parti chiite. « L’Iran ne se rétractera pas ni ne sera déçu, mais réalisera ses objectifs », a assuré le dignitaire chiite, avant que son invité iranien n’affirme l’engagement de son pays « en faveur des causes justes ».

Sur un autre plan, le chargé d’affaires nouvellement nommé à l’ambassade d’Iran, Ahmad el-Husseini, s’est rendu hier à Yarzé pour un entretien avec le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, dans l’objectif déclaré d’engager un premier contact.

Le président Michel Aoun, relayé énergiquement et avec plus de virulence par le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est « désolé » des nouvelles sanctions américaines annoncées la veille, qui ont visé pour la première fois deux députés du Hezbollah, Mohammad Raad et Amine Cherri, ainsi que le responsable de l’appareil de sécurité du parti, Wafic Safa. Le...

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