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À La Une - Liban

Nouvelle passe d'armes sur Twitter entre le PSP et Hariri

Le leader druze Walid Joumblatt et le Premier ministre et chef du courant du Futur Saad Hariri. Photo d'archives OLJ

Une nouvelle passe d'armes a opposé dimanche plusieurs responsables du Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt au Premier ministre et chef du courant du Futur Saad Hariri, alors que les tensions entre les deux formations politiques, traditionnellement alliées, se sont accrues ces dernières semaines.

En fin de matinée, le ministre libanais de l'Industrie, Waël Bou Faour, membre du directoire du PSP, a affirmé que les relations de son parti avec le Futur "ne sont pas au beau fixe". "Les relations avec le courant du Futur ne sont pas au beau fixe. Nous avons une vision critique et nous contestons le processus politique actuel", a affirmé M. Bou Faour lors d'une réunion avec les présidents des municipalités de la région de Rachaya. Le ministre a appelé à ouvrir "un dialogue et un débat" entre les deux partis, afin de "séparer le bon grain de l'ivraie" et de trouver un terrain d'entente. Selon lui, ces divergences sont notamment liées "aux fondements du système politique libanais, dont notamment l'accord de Taëf" (qui a mis fin à la guerre civile, 1975-1990). "Le PSP et le bloc parlementaire de la Rencontre démocratique contestent ce qui a été qualifié de +compromis politique+ et ses conséquences" (allusion à l'accord conclu entre le Futur et le Courant patriotique libre et qui a permis l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République). 

Plus tard dans l'après-midi, Saad Hariri a estimé que "le problème du PSP est qu'ils ne savent ce qu'ils veulent". "Lorsque vous saurez ce que vous voulez, faites-le nous savoir", a-t-il souligné.



"Notre problème avec vous, c'est que nous savons ce que vous faites, surtout lorsqu'il s'agit de choses qui ne vous appartiennent pas, et comment vous vous efforcez tous les jours à affaiblir les vôtres au nom de la protection de la Nation ; alors que la vérité est ailleurs", a écrit Bilal Abdallah, député PSP.


 

"Il est clair que vous savez ce que vous faites", a écrit M. Hariri dans un autre message sur Twitter, ajoutant : "Que ceux qui tentent de jeter de l'huile sur le feu sachent que cela ne fonctionne pas avec moi".


"Ce serait bien que vous répondiez de la sorte à ceux qui rognent tous les jours sur vos prérogatives", a ajouté M. Abdallah dans un deuxième tweet, faisant allusion à un "contrat sur l'électricité signé la semaine dernière en Grèce".



Le député PSP fait référence au compromis scellé en 2016 entre le Futur de M. Hariri et le Courant patriotique de Gebran Bassil, qui a permis au fondateur du CPL, Michel Aoun, d'être élu à la tête de l'Etat et au leader sunnite d'être désigné Premier ministre.

Une passe d'armes a également opposé M. Abdallah avec le député sunnite du Chouf, Mohammad Hajjar, membre du Futur.

"Le PSP qui parle de fidélité...la blague du jour", a renchéri le chef du Futur sur Twitter.



L'ancien ministre Wi'am Wahhab, rival traditionnel du leader du PSP, Walid Joumblatt, sur la scène druze, a répondu avec ironie au message de M. Hariri. "Le seul qui savait ce que voulait Walid Beik (le surnom de M. Joumblatt), c'était votre père (l'ancien Premier ministre Rafic Hariri), il avait le remède. Le problème aujourd'hui, c'est que le remède n'existe plus aujourd'hui (allusion aux moyens financiers). Tout le monde est confronté à des problèmes financiers. Vous devez donc supporter cela", a écrit M. Wahhab sur son compte Twitter.



Au début du mois, le Futur et le PSP s'étaient écharpés au sujet de la crise qui secoue la municipalité de Chehim, un gros village sunnite de l’Iqlim el-Kharroub. Après les municipales de 2016, les deux parties s'étaient entendues pour que l’actuel président de la municipalité, Zeidan Saghir, proche du courant du Futur,  démissionne en milieu de mandat pour laisser la place à un candidat soutenu par le PSP, Mohammad Fawaz. Or ce dernier, qui était vice-président du conseil municipal, a démissionné de ce poste en mai 2018 tout en restant membre du conseil, laissant la place à Jamal Saab, un candidat de la Jamaa Islamiya, opposée au courant du Futur. L’élection de ce dernier à la vice-présidence a été contestée dans les milieux haririens qui estiment que l’accord initial était de faire parvenir M. Fawaz à la présidence et d’attribuer la vice-présidence à un candidat du Futur et non de la Jamaa Islamiya. Passée la troisième année, M. Saghir refuse aujourd’hui de rendre le tablier, l’accord initial ayant été, aux yeux des haririens, « sabordé ».

Dans la soirée, Walid Joumblatt a tenté de mettre un terme à cette passe d'armes. "Je m'adresse à l'ensemble des camarades et des partisans en leur demandant de ne pas tomber dans le piège des passes d'armes et des réactions publiques avec le courant du Futur", a écrit le leader druze sur Twitter.



Selon des sources proches du PSP et du Futur citées par la chaîne locale LBCI, M. Bou Faour s'est entretenu avec Ghattas Khoury, l'un des conseillers de M. Hariri, et se sont accordés pour faire fin à cette passe d'armes.



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commentaires (2)

C'est le Liban tribal . On ment on insulte puis on s 'embrasse.

Antoine Sabbagha

20 h 07, le 23 juin 2019

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Commentaires (2)

  • C'est le Liban tribal . On ment on insulte puis on s 'embrasse.

    Antoine Sabbagha

    20 h 07, le 23 juin 2019

  • AINSI NOUS SOMMES GOUVERNES PAR L,ABRUTISSEMENT ZIGZAGANT AVEC DES SKIS SUR DES PENTES NON ENNEIGEES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 39, le 23 juin 2019

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