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Culture - Cimaises

Le murmure des villes levantines de Mireille Goguikian

Pour sa seizième exposition individuelle, l’artiste donne à voir trente-cinq huiles, ou « Murmures chromatiques », comme elle les appelle, aux cimaises de la galerie Exode.

« Éclat de lune », de Mireille Goguikian, 80x80cm.

Fidèle à son inspiration première, Mireille Goguikian présente une trentaine de toiles à la galerie Exode, entre abstraction et profil d’un paysage urbain levantin noyé de lumière et calfeutré dans la verdure. Avec quand même une variante et des contrastes nouveaux. Les villes, ces architectures florentino-vénitiennes, flanquées parfois de charmants « mandalouns », ont élu domicile au flanc d’une colline ou d’un escarpement. Les routes sont absentes, l’horizon est souvent escamoté et ne demeure que ce fouillis de couleurs pour suggérer des cités entre émergence des temps modernes et nostalgie des jours écoulés. Comme des voix indistinctes qui s’échappent par-delà des persiennes entrebâillées…

Surgissent alors ces murs faussement lisses car lézardés et rongés par l’usure des années qui passent… De même que ces tons rouille viennent infirmer et confirmer la vision d’une cité fatiguée, un peu lasse de son ronron habituel, mais, dans une étrange quiétude ou torpeur, heureuse quand même de vivre…

En petits carrés, rectangles ou volumes oblongs et longilignes, ces immeubles aux contours imprécis annexent l’espace de la toile dans un fouillis de couleurs aux nuances douces ou parfois heurtées. S’en dégage le parfum des villes alanguies, assoupies ou écrasées de chaleur, avec en sourdine cette petite mélodie de bonheur, du farniente soigneusement caché ou des activités modestes, répercutées par le rayonnement des couleurs exubérantes ou estompées.

Tout est joyeusement dit à travers ces couleurs qui se marient en harmonies particulières et créent une atmosphère méditerranéenne aux reflets changeants et irisés comme de soyeux rubans qui n’en finissent pas de secouer l’air et de rire au nez du vent….

En images vouées au culte de la nuit ou aux occupations diurnes, les toiles de Mireille Goguikian sont une lecture ouverte pour un monde entre sérénité et angoisse, décrépitude et renouveau, élan et abattement, emprisonnement et évasion, servitude aux lieux et besoin de rêve.

Ce ne sont pas seulement les lignes, les tracés, les limites urbaines qui parlent de ce mélange où vie sédentaire et espoir de voyage cohabitent, mais surtout les couleurs, leur étalement, leur élongation et leur phosphorescence qui ont de singulières éloquences. Les pinceaux et la palette sont les maîtres mots de ces œuvres qui décryptent en catimini, pour la transcender, la part secrète de toute prosaïque réalité.

Galerie Exode « Murmures chromatiques » de Mireille Goguikian, jusqu’au 27 juin 2019 à la galerie Exode, Achrafieh, montée Accaoui.


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Fidèle à son inspiration première, Mireille Goguikian présente une trentaine de toiles à la galerie Exode, entre abstraction et profil d’un paysage urbain levantin noyé de lumière et calfeutré dans la verdure. Avec quand même une variante et des contrastes nouveaux. Les villes, ces architectures florentino-vénitiennes, flanquées parfois de charmants « mandalouns », ont...

commentaires (2)

Je découvre de ma part, et je trouve extraordinaire, des tableaux qui appellent à explorer ....à s'y introduire ... Intriguant

Sarkis Serge Tateossian

00 h 59, le 20 juin 2019

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Commentaires (2)

  • Je découvre de ma part, et je trouve extraordinaire, des tableaux qui appellent à explorer ....à s'y introduire ... Intriguant

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 59, le 20 juin 2019

  • Fan du travail de Mireille. Une valeur artistique sûre !

    Abdallah TAMBEY

    12 h 16, le 19 juin 2019

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