Washington conditionne ses aides à l'Amérique centrale à des "actes" pour stopper les migrants

Les Etats-Unis ont confirmé qu'ils ne fourniraient pas de nouvelles aides financières aux pays d'Amérique centrale tant qu'ils ne mettront pas en oeuvre des "actes concrets pour réduire le nombre de migrants clandestins qui arrivent à la frontière américaine".

L'administration de Donald Trump avait supprimé en mars ses aides au "Triangle du Nord", qui comprend le Salvador, le Guatemala et le Honduras, à la demande du président républicain qui les accuse de ne "rien" faire pour empêcher les migrants de se rendre aux Etats-Unis.

"Nous avons passé en revue" ces aides, a dit lundi la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus. Certaines d'entre elles, qui correspondent à des programmes prioritaires pour la lutte contre les migrants clandestins, vont finalement se poursuivre, pour un montant de 432 millions de dollars déjà octroyés au titre de l'année budgétaire 2017.

Pour l'année budgétaire 2018, 370 millions de dollars d'aides initialement prévues vont être affectés à "d'autres priorités de politique étrangère", a précisé le département d'Etat. Et toutes les futures aides dépendront des avancées dans le dossier très sensible des migrants.

Des dizaines de milliers de migrants, fuyant la misère et la violence, ont pris la route depuis les pays du "Triangle du Nord" ces dernières années pour tenter d'entrer aux Etats-Unis. Stopper ces "caravanes" humaines est une des priorités de Donald Trump.

En décembre, Washington et Mexico s'étaient pourtant engagés ensemble à réaliser d'importants investissements dans le "Triangle du Nord" et dans le sud du Mexique, dans l'espoir d'endiguer les départs d'émigrés.

Le sénateur démocrate Bob Menendez a critiqué lundi une décision "irresponsable" qui "limite la capacité" américaine à les "aider à faire face aux défis qui poussent les gens à fuir vers les Etats-Unis".