Barrage de Bisri : un militant écologiste agressé

Un étudiant qui milite contre la construction du barrage controversé de Bisri, dans la vallée entre Jezzine et le Chouf, a été agressé dimanche, selon une note interne partagée par un professeur à l'Université américaine de Beyrouth (AUB) et qui a été publiée sur les réseaux sociaux, notamment par la page Facebook STOP Cultural Terrorism in Lebanon.

Selon le professeur assistant au département de géologie Tony Nemer, le jeune militant agressé est Roland Nassour, étudiant en génie et "coordinateur de la campagne "Save the Bisri Valley". Il explique que dimanche, lors d'un sit-in contre le projet du barrage, Roland Nassour, qui servait de guide à des visiteurs, a été "harcelé, piégé, et attaqué par un groupe de gangsters".

Le jeune homme a réussi à échapper à ses agresseurs, après avoir encaissé plusieurs coups, selon le professeur Nemer. Il souligne qu'il a été hospitalisé et qu'il souffrait de plusieurs blessures et ecchymoses qui ont nécessité une intervention chirurgicale.

Des militants écologistes s'opposent depuis des semaines, en organisant des sit-in, au projet du barrage de Bisri, conçu pour stocker 125 millions de mètres cubes d’eau. Le projet devrait être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) sur six millions de mètres carrés, pour un budget de plus de 1,2 milliard de dollars assurés par un prêt de la Banque mondiale. Il rencontre une vive opposition de la part des écologistes comme des habitants de la région : les détracteurs du barrage font valoir qu’il s’agit d’une vallée d’une grande beauté, dotée d’une biodiversité impressionnante et renfermant des vestiges historiques de première importance. De plus, ils invoquent le fait que la vallée est traversée par l’une des failles géologiques les plus importantes du pays, mais aussi qu’elle possède un système d’eau souterraine qui aurait permis une exploitation différente, moins coûteuse pour l’environnement.