Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Poutine veut « tourner la page » avec Londres après le départ de May

Le président Vladimir Poutine a appelé hier à « tourner la page liée aux espions » dans les relations avec Londres. Alexey Nikolsky/Sputni/AFP

Vladimir Poutine dit vouloir un nouveau départ après le départ de Theresa May : le président russe a appelé hier à « tourner la page liée aux espions » dans les relations avec Londres, au plus bas depuis l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal. La Grande-Bretagne, qui traverse une crise politique avec une Première ministre conservatrice sur le départ pour avoir échoué à mettre en œuvre la sortie de l’Union européenne, a répliqué froidement qu’une autre relation ne sera possible avec la Russie que si elle change d’attitude.

« Il faut, en fin de compte, tourner cette page liée aux espions et aux attaques », a estimé M. Poutine lors d’une rencontre avec des responsables d’agences de presse, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. Sergueï Skripal, ex-colonel du renseignement russe condamné pour espionnage au profit du Royaume-Uni puis échangé contre d’autres agents doubles, avait été retrouvé inanimé avec sa fille Ioulia sur un banc public, le 4 mars 2018 à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre.

Les autorités britanniques ont accusé le renseignement militaire russe (GRU) d’avoir tenté de l’empoisonner à l’aide d’un puissant agent innervant. Moscou dément pour sa part toute responsabilité dans cette affaire, qui a provoqué une profonde crise diplomatique entre les deux pays. Sergueï Skripal et sa fille ont tous deux survécu après un séjour à l’hôpital. « Ce n’est pas nous qui vous avons espionnés avec ce personnage qui a soi-disant été empoisonné à Salisbury. C’est votre agent, pas le nôtre. Ce qui veut dire que c’est vous qui nous avez espionnés », a expliqué M. Poutine. Un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May a rétorqué que « le modèle de comportement de la Russie, d’agression et déstabilisation, sape ses prétentions à constituer un partenaire international responsable ». Londres continuera certes à discuter avec Moscou de questions de sécurité internationale car « c’est dans l’intérêt du Royaume-Uni », a poursuivi le porte-parole, « mais la Première ministre a signifié à plusieurs occasions que nous ne pourrons avoir une relation différente que si la Russie change son comportement ».

« Période très compliquée »

Avant l’affaire Skripal, les relations entre Londres et Moscou étaient déjà plombées par la mort en 2006 d’Alexandre Litvinenko, ancien agent secret russe empoisonné au polonium-210. Les autorités britanniques accusent également la Russie d’être à l’origine de l’attaque. En 2013, la police britannique avait également enquêté sur la mort de l’ex-oligarque Boris Berezovski, officiellement décédé d’une pathologie cardiaque.

Au-delà des affaires d’espionnage, les deux pays s’opposent sur de nombreux dossiers internationaux, du conflit syrien à la crise ukrainienne. « Les questions globales liées aux intérêts communs à nos deux pays dans les sphères économique, sociale et sécuritaire sont plus importantes que les jeux des services spéciaux », a néanmoins estimé M. Poutine hier. « J’aimerais que la personne qui va diriger le gouvernement (à Londres) prenne en compte les intérêts des 600 entreprises britanniques travaillant en Russie », a-t-il ajouté, disant être convaincu que Londres « fera le choix en faveur du développement de notre relation et de notre coopération » mutuelles. Le Kremlin avait estimé fin mai que le mandat de Theresa May avait été une « période très compliquée » pour les relations entre le Royaume-Uni et la Russie, disant suivre « avec une grande attention les processus liés au Brexit ». Après le référendum, la Russie avait été accusée d’ingérence en faveur d’une sortie britannique de l’UE, pour encourager les divisions entre les Occidentaux.

Le Royaume-Uni avait imposé, aux côtés des autres pays occidentaux, des sanctions économiques à l’encontre de la Russie pour son rôle dans la crise ukrainienne et l’annexion de la Crimée en 2014.

L’affaire Skripal avait également abouti à la plus importante vague d’expulsions croisées de diplomates de l’histoire récente, entre Londres et ses alliés d’une part, et Moscou de l’autre.

Source : AFP

Vladimir Poutine dit vouloir un nouveau départ après le départ de Theresa May : le président russe a appelé hier à « tourner la page liée aux espions » dans les relations avec Londres, au plus bas depuis l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal. La Grande-Bretagne, qui traverse une crise politique avec une Première ministre conservatrice sur le départ...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut