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Dernières Infos - Liban

La polémique s'envenime entre Ahmad Hariri et Bou Saab

La polémique opposant le ministre libanais de la Défense, Élias Bou Saab, au secrétaire général du Courant du Futur, Ahmad Hariri, concernant le jugement rendu jeudi dans le procès de l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure, Suzanne el-Hajj, continuait de s'envenimer samedi.

Mme el-Hajj, en procès après avoir été accusée d'avoir fabriqué de fausses preuves pour incriminer le réalisateur Ziad Itani de collaboration avec Israël, avait été acquittée vendredi et toutes les poursuites contre elle abandonnées. M. Hariri avait estimé que ce jugement était "politisé, répondant à une volonté judiciaire vindicative et revancharde, et portant la signature d’un juge qui règle des comptes personnels au prix de la justice". Il a accusé le ministre Bou Saab d'avoir "fait pression sur la justice", lors d'une visite au Tribunal militaire quelques jours avant la remise du jugement.

Réagissant à ces accusations, le ministre de la Défense, a affirmé dans un premier communiqué qu'une telle tournée au Tribunal militaire faisait partie de ses prérogatives, se défendant de toute pression exercée sur la justice militaire. Il a demandé par ailleurs l'ouverture d'une enquête "transparente" sur la fuite d'enregistrements entre Mme el-Hajj et le pirate informatique Élie Ghabach, jugé dans le cadre de la même affaire, enregistrement que M. Bou Saab a qualifié de "preuves incomplètes visant à impacter l'opinion publique". Le ministre a conclu son long communiqué en appelant Ahmad Hariri à respecter le principe : "si la parole est d'argent, le silence est d'or".

M. Hariri a aussitôt rétorqué, également via un communiqué, que le ministre Bou Saab avait reconnu dans ses propos que "les pressions exercées sur la justice sont légales et justifiées, permises par les lois et les coutumes".

Réagissant à nouveau, Élias Bou Saab a répondu que "la campagne" d'Ahmad Hariri à son égard était "malheureusement basée sur une méconnaissance des faits ou une volonté de les ignorer".

La polémique entre M. Hariri, membre du Courant du Futur, et le ministre Bou Saab, ministre du Courant patriotique libre (fondé par le chef de l’État, Michel Aoun) s'inscrit notamment dans le cadre du bras de fer qui oppose le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire Peter Germanos à la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure, un service considéré comme proche du Futur et contre lequel le CPL mène une guerre larvée depuis un certain temps.

Suzanne el-Hajj avait été arrêtée le 2 mars 2018, aussitôt suivie par celle d'un pirate informatique, Élie Ghabach, pour « fabrication de fausses preuves » contre Ziad Itani ainsi qu’en raison de « piratages et cyberattaques visant des sites de ministères, de services de sécurité et de banques libanaises, ainsi que d’autres sites au Liban et à l’étranger ». Ils étaient tous deux accusés d’avoir dénoncé M. Itani auprès de la direction générale de la Sécurité de l’État au moyen de documents falsifiés selon lesquels le dramaturge aurait commis des actes criminels, alors qu’ils le savaient innocent. Le comédien avait été arrêté le 23 novembre 2017 pour collaboration avec Israël. Il a avoué les faits avant de se rétracter, soutenant que ses aveux avaient été extorqués sous la contrainte. Il a été relâché quatre mois plus tard, le 13 mars 2018.

La polémique opposant le ministre libanais de la Défense, Élias Bou Saab, au secrétaire général du Courant du Futur, Ahmad Hariri, concernant le jugement rendu jeudi dans le procès de l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure, Suzanne el-Hajj, continuait de s'envenimer samedi.Mme el-Hajj, en procès après avoir été accusée...