Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Entretien

Véronique Aulagnon : La fête de la Musique, « c’est la culture pour tous »

La fête de la Musique revient au Liban du 20 au 23 juin pour une 19e édition. La directrice de l’Institut français du Liban répond aux questions de « L’Orient-Le Jour » sur ces soirées qui s’annoncent très festives.

Véronique Aulagnon, directrice de l’Institut français du Liban. Photo Michel Sayegh

Cela fait 18 ans que l’Institut français du Liban organise la fête de la Musique au Liban. Quel est l’enjeu derrière cette manifestation, pour l’IFL mais aussi pour le Liban ?

La fête de la Musique est un concept lancé en 1982 par Jack Lang, alors ministre de la Culture. L’idée est d’avoir un événement festif autour de la musique le 21 juin pour les professionnels et les amateurs. Il y a cette dimension culturelle, de mixité sociale et politique, et de réappropriation de l’espace public. Depuis 1982, l’événement est devenu planétaire puisqu’il est célébré dans 120 pays. Au Liban, c’est l’Institut français qui en a pris l’initiative et qui le coorganise avec nombre de partenaires. Ce n’est donc pas un événement stricto sensu de l’IFL, même si celui-ci joue un rôle leader. C’est l’un des temps fort de l’année pour l’Institut, car ce n’est pas un festival comme les autres. Il est d’abord entièrement gratuit, ce qui est rare pour une manifestation culturelle au Liban. Mais il y a surtout cette dimension de mixité sociale et d’appropriation de l’espace public, qui est ici très importante car les gens se plaignent de la raréfaction de l’espace public. D’une certaine façon, l’Institut français participe à la résistance culturelle et la défense d’un bien commun, de la mixité sociale, de la culture pour tous et de l’espace public comme espace à préserver devant appartenir à tous.

Pensez-vous que la fête de la Musique, qui puise ses origines en France, prenne une dimension particulière au Liban, le pays comptant beaucoup de Français et de francophones ?

Ce n’est pas une manifestation centrée sur la francophonie, même si des artistes francophones y sont invités. Tous ceux qui veulent chanter le peuvent. Les gens attendent particulièrement cette manifestation parce qu’elle est gratuite, extrêmement festive et il y a ici un très grand sens de la fête. Faire des concerts dans l’espace public n’est pas quelque chose de naturel. Par exemple, il y aura à Saïda, comme lors des années passées, une déambulation dans le vieux centre-ville, et cette dimension d’improvisation est assez peu habituelle au Liban. Cela plaît aussi car il y a peu de moments pour des manifestations mêlant plusieurs générations, c’est assez unique parmi les festivals musicaux qui existent. Des gens viennent en première partie de soirée avec des enfants, et ensuite les profils changent en fin de soirée, ce sont plutôt des jeunes entre 18 et 40 ans. L’année dernière, il y avait approximativement des dizaines de milliers de personnes, on espère avoir cette année autant de monde et de toutes les générations et tous les milieux sociaux. Il y aura plusieurs soirées, entre le 20 et le 23 juin, car le 21 juin tombe un jeudi. Selon les villes, sortir un jeudi soir ne fonctionne pas forcément, et l’enjeu est de s’adapter. Le programme comprend des chorales, des fanfares, de l’électro, du jazz... Selon les lieux et les publics présents, les propositions sont différentes. De plus, tous les artistes libanais qui participent, sélectionnés sur la base d’un appel à candidatures, le font à titre totalement gracieux. Ce sont essentiellement des artistes libanais ou installés au Liban, le but de la fête de la Musique étant de valoriser les talents locaux, y compris les amateurs. C’est donc un événement libanais, bien que porté par l’IFL.

La programmation de l’édition 2019 est-elle particulière ? À quoi pouvons-nous nous attendre ?

La question de la nouveauté est toujours importante. Cette année, nous affichons deux groupes phares : le groupe français Deluxe et la chanteuse franco-tunisienne Nawel Ben Kraiem. Il n’y en a qu’un seul d’habitude, mais Nawel Ben Kraiem fait partie de la programmation afin d’avoir plus de dates en dehors de Beyrouth et une proposition qui parle aux Libanais. Il est important d’avoir des artistes qui chantent en arabe...

Nos attentes, en termes de partenaire, sont en outre très largement remplies. Les artistes sélectionnés sont issus des partenariats avec les municipalités. Par exemple, à Tyr, le contingent français de la Finul, qui aura une fanfare à ce moment-là, a proposé de la mettre à disposition. La municipalité de Zouk Mikhael s’investit également depuis des années dans cette manifestation et en fait un véritable temps fort. Nous travaillons aussi très bien à Saïda, Zahlé ou encore Tripoli. Les partenaires locaux, qui sont plus associatifs que municipaux à Tripoli et Saïda, commencent à s’approprier cet événement. Un jour, peut-être, celui-ci sera totalement libanais et la France se contentera de l’appuyer. D’ailleurs, dans les années à venir, l’équipe de l’Institut souhaiterait qu’une association puisse fédérer afin de coordonner la fête de la Musique et que l’Institut y contribue sans nécessairement en être le grand organisateur. C’est toute l’idée que la scène libanaise se développe et se structure.



Cela fait 18 ans que l’Institut français du Liban organise la fête de la Musique au Liban. Quel est l’enjeu derrière cette manifestation, pour l’IFL mais aussi pour le Liban ? La fête de la Musique est un concept lancé en 1982 par Jack Lang, alors ministre de la Culture. L’idée est d’avoir un événement festif autour de la musique le 21 juin pour les professionnels et les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut