Le Liban est plongé dans des polémiques et des conflits qui, loin de faiblir, augmentent de jour en jour. Selon un politicien chevronné, cette soudaine multiplication des rumeurs pour alimenter un malaise social, sur fond d’austérité économique, n’est pas innocente. Elle vise essentiellement à détourner les Libanais de l’essentiel. Et cet essentiel est, toujours selon le même politicien, ce qui se prépare pour la région à travers l’annonce attendue des points du fameux « deal du siècle ». Désormais, les grandes lignes de ce plan américain pour le règlement du conflit israélo-palestinien sont connues et elles se résument à une équation concrète : l’argent et la prospérité contre la terre. Autrement dit, il s’agit d’un plan économique avec des montants impressionnants pour réinstaller les Palestiniens dans des enclaves inoffensives pour les Israéliens, sans possibilité de souveraineté réelle ni de lien géographique entre elles, soumises au contrôle israélien direct ou non, tout en permettant aux Palestiniens de vivre décemment dans ces enclaves, mais aussi dans les pays d’accueil, dont le Liban et la Jordanie. Dans ce contexte, le politicien chevronné estime que la crise économique et financière dans laquelle se débat actuellement le Liban est sans doute le fruit d’années de gaspillage et même de pillage systématique des ressources du pays, sans parler de l’incompétence économique et financière de la plupart des forces existantes qui ont préféré reporter sans cesse les solutions utiles et radicales.
Mais elle est aussi alimentée par les États-Unis sous couvert de lutte contre le Hezbollah, classé parmi les organisations terroristes, qui placent l’économie libanaise dans une situation compliquée. Selon ce politicien, les sanctions et l’exigence de mesures strictes financières et économiques viseraient aussi à placer le Liban officiel dans une situation d’endettement qui ne lui permettrait pas de refuser le plan qui lui sera soumis. Toujours selon le même politicien, il y a actuellement, dans le cadre des débats sur le projet de loi de budget, une course entre un courant qui veut procéder à des réformes sur le long terme de nature à assainir l’économie et les finances libanaises, et un autre qui veut se contenter de petits arrangements rassurants pour la communauté internationale, sans toucher aux problèmes qui sont la création d’emplois pour relancer l’économie à travers les investissements dans les projets et non dans les rentes. Toujours selon la même personnalité, il est plus que probable que le second courant l’emportera et, finalement, il y aura des améliorations momentanées qui maintiendront le Liban sous la coupe de la communauté internationale et en particulier des Américains. Dans cette logique, la crise financière et économique que traverse actuellement le Liban serait donc exploitée à des fins politiques, tout comme le malaise social qui touche désormais toutes les couches de la population. Le premier objectif serait de pousser le Liban à accepter l’implantation des Palestiniens moyennant des sommes d’argent alléchantes annonciatrices de prospérité et le second consisterait à neutraliser le Hezbollah en l’empêchant de mener la moindre action contre le plan américain de règlement du conflit israélo-palestinien. En effet, le politicien précité estime que l’administration américaine, bien plus que l’Iran, craindrait essentiellement les protestations et les réactions des organisations palestiniennes et surtout celles du Hezbollah, dont les capacités militaires ont été déterminantes dans le changement des rapports des forces en Syrie.
Mais, toujours selon le politicien chevronné, jusqu’à présent, le Hezbollah assure qu’il se tient derrière l’État. Des milieux officiels libanais précisent à cet égard que la formation se serait engagée à ne pas entreprendre la moindre action contre les Israéliens sans coordination avec les autorités libanaises. Le Hezbollah n’aurait d’ailleurs aucune raison de le faire à partir du moment où les autorités, et en particulier le président de la République, adoptent des positions dans toutes les discussions internationales soucieuses des droits et de la souveraineté du Liban. C’est ce qui s’est passé lorsque le Premier ministre israélien avait soulevé, à partir du siège de l’ONU à New York (en septembre dernier), la question des dépôts d’armes et des usines de fabrication d’armes installés dans la banlieue sud de Beyrouth, puis celle des tunnels le long de la frontière au Sud. C’est le ministre des Affaires étrangères qui avait pris alors la responsabilité de défendre la position libanaise. Même chose dans le cadre de la construction d’un mur à la frontière par les Israéliens et le souci libanais de respecter les points conflictuels avec les Israéliens laissés en suspens par la ligne bleue provisoire tracée en 2000. Même dans le cadre des négociations à travers les Américains pour le tracé des frontières maritimes et terrestres, le Hezbollah se tient en retrait, laissant les autorités libanaises les mener.Le Hezbollah, qui n’a jamais caché son appui à l’élection du général Michel Aoun à la présidence, a affirmé à plusieurs reprises qu’il est en parfaite harmonie avec sa vision et ses options stratégiques. Sa présence à la tête de l’État le rassure mais, en même temps, l’oblige à rester en retrait pour ne pas lui mettre des bâtons dans les roues. C’est pourquoi, dans ce contexte, il serait difficile pour le Hezbollah de prendre une initiative qui non seulement pourrait plonger le Liban dans la tourmente régionale, mais nuirait à ses alliances internes.
Selon le politicien précité, une fois de plus l’administration américaine se tromperait dans son approche des réalités libanaises en croyant que les pressions économiques et financières favoriseront l’isolement du Hezbollah. Quant au projet d’implantation des Palestiniens, il est en principe rejeté par tous les Libanais.
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Avant la création d'Israél en Palestine en 1948, il était question à l'ONU de leur offrir une patrie en Sibérie, puis à Madagascar, puis au Kenya, puis en Algérie. Devant le refus des Juifs du monde, les grandes puissances à leur tête l'URSS de Staline ont opté pour la Palestine, leur Terre Promise. Des groupes terroristes la Haganah et l'Irgoun commencent leurs massacres ce qui a provoqué l'exode vers le Liban et la Jordanie principalement. La Jordanie, pourtant terre palestinienne avant 1920, nous envoie une bonne partie de même que la Syrie. Aujourd'hui Trump nous les impose pour nous disputer notre petite Patrie de 10425 km2. Le Liban entier refuse toutes les décisions de Trump & Co. Ltd.
13 h 27, le 22 mai 2019