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Culture - Exposition

Simone Fattal : son œuvre à l'honneur, à New York et au-delà

Le prestigieux MoMA PS1 consacre une grande rétrospective à l’artiste libano-américaine de renommée internationale.

Une rétrospective est consacrée à l'oeuvre de Simone Fattal actuellement au MoMA PS1.

Simone Fattal a le vent en poupe. Outre la première grande rétrospective américaine consacrée à son œuvre au MoMA PS1, à Long Island City, dans le Queens à New York, l’artiste libano-américaine de renommée internationale « participe à plusieurs grandes expositions ce mois-ci, qui ont toutes commencé, on peut dire, en même temps », dit-elle. « Ainsi, je me trouve à Mykonos où s’ouvre une exposition intitulée The Palace at 4 A.M, au musée archéologique de Mykonos, d’après un titre de Giacometti et dont le thème est Délos. À Venise, les œuvres que j’avais faites pour le musée Yves Saint Laurent de Marrakech, l’année dernière, font partie de l’exposition Pinault à la Punta Della Dogana. À Doha, une porte monumentale en bronze, de trois mètres de haut, accompagne le nouveau musée national du Qatar, de Jean Nouvel. Et puis, j’en viens finalement à cette grande rétrospective qui s’est ouverte au MoMA PS1 », un écrin dédié à l’art contemporain le plus expérimental et le plus stimulant, indique-t-elle dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. Dans le cadre de cette rétrospective, précise-t-elle, sont présentées 247 pièces, principalement des sculptures, mais aussi des peintures dont certaines des années 1970, des collages, des dessins et des aquarelles.

Étendards dans les rues

De grands étendards « Simone Fattal » flottent au vent dans toutes les rues qui jouxtent le musée, signalant l’importance de l’événement. Intitulée Simone Fattal: Works and Days, la rétrospective, qui s’étale sur plusieurs galeries, est le fruit de cinquante années de travail. Abordant des thèmes d’inspirations diverses, notamment des récits de guerre, conflits politiques, peintures de paysages, histoire antique, mythologie et poésie soufie, les œuvres de Simone Fattal construisent un monde issu de l’histoire et de la mémoire, et ses répétitions rythment le temps qui passe. Ses créations émergent comme une œuvre inachevée de récits d’histoire antique à partir de personnages héroïques, épiques et mythologiques tirés de l’Épopée de Gilgamech, de l’Odyssée ou encore Dhat al-Himma… Ses réalisations sont à la fois intemporelles et spécifiques, contemporaines et mythiques.


Son expérience

L’œuvre de Simone Fattal puise sa source de sa propre expérience de la diaspora. Née à Damas, en Syrie, et élevée à Beyrouth, elle s’installe à Paris pour étudier la philosophie à la Sorbonne. De retour à Beyrouth, en 1969, elle commence à travailler comme artiste plasticienne et y expose ses œuvres jusqu’en 1975, au début de la guerre civile libanaise. Elle fuit le pays en 1980 et s’installe en Californie où elle fonde « Post-Apollo Press », une maison d’édition dédiée aux œuvres littéraires novatrices expérimentales. En 1988, elle s’inscrit à l’Art Institute de San Francisco, où elle reprend son activité artistique et se consacre de nouveau à la sculpture et à la céramique. Simone Fattal vit actuellement à Paris. La rétrospective Simone Fattal: Works and Days est organisée par la conservatrice Ruba Katrib, en collaboration avec l’assistante conservatrice Josephine Graf. Le livre Simone Fattal Watercolours, publié par le MoMA PS1, Artbook, accompagne cette rétrospective qui se déroule jusqu’au 2 septembre.

Art et littérature « Post-Apollo Press »

Dans son entretien avec L’OLJ, Simone Fattal se défend d’avoir au départ favorisé la littérature aux dépens de l’art. « Avant de partir aux États-Unis en 1980, j’avais déjà dix ans de travail de peinture derrière moi, puisque j’ai commencé à peindre en 1969/70 », précise-t-elle. « La littérature a toujours été une quête personnelle, une passion, mais pas une activité professionnelle. En fait, elle l’est devenue aux États-Unis, puisque une fois là-bas, j’ai interrompu la peinture et fondé une maison d’édition, « The Post-Apollo Press », consacrée à la littérature. D’ailleurs, bizarrement, cette année également deux conservatrices préparent une exposition du « Post-Apollo Press » au Beirut Art Center en juillet », poursuit-elle, avant de lancer, étonnée : « Mais pourquoi tout le monde pense à moi cette année ? »


Une « communauté d’esprits » avec Etel Adnan

Interrogée sur l’impact d’Etel Adnan sur sa carrière d’artiste, Simone Fattal assure que l’artiste, philosophe, essayiste et poète de grand renom « n’a pas été un mentor ». « J’étais installée, je vivais dans mon atelier et je peignais déjà quand je l’ai rencontrée en 1972. Notre amitié repose sur une communauté d’esprits, puisque nous partagions la peinture, la littérature et la politique. Il se fait que nous pensons de la même manière sur tous ces sujets », souligne Simone Fattal.

Quel impact le déracinement, la politique, la guerre, l’archéologie, la mythologie et la poésie ont-ils sur son art? « Tous ces thèmes se retrouvent dans mon travail. Avant guerre, ma peinture à Beyrouth était plutôt abstraite et reflétait des préoccupations formelles. Mais quand j’ai repris une activité artistique, en 1988, aux États-Unis, et cette fois en sculpture, le déracinement a dû jouer, puisque j’ai radicalement changé de thème. Ma première pièce a été un marbre, un torse, comme ceux que l’on trouve, abandonnés, dans les différents sites archéologiques de nos pays, que ce soit à Baalbeck, à Jerash, ou ailleurs, et je l’ai intitulé Torse trouvé dans la ville de Beyrouth aujourd’hui (Torso found in today downtown Beirut). Ma réaction à la guerre avait trouvé son expression, celle d’une forme archaïque sur le sujet pressant de l’actualité, qui me tenait à cœur, qui était mon quotidien. Et ainsi, toutes les sculptures qui ont suivi ont ce même caractère. La poésie, l’archéologie, la mythologie font partie de mes lectures quotidiennes, et donc forcément mon travail a exprimé tous ces thèmes à la fois. Ce ne sont pas des lectures seulement, mais de véritables recherches », précise-t-elle.

Son œuvre porte-t-elle un message en particulier ? « L’œuvre d’art n’est pas là pour envoyer des messages, rétorque l’artiste. Elle est faite pour donner à voir, pour offrir une nouvelle sensibilité. D’ailleurs, la critique n’a pas manqué de le souligner », affirme-t-elle.Alors que la rétrospective que lui consacre le MoMA PS1 fait déjà tâche d’huile, quels sont les projets de l’artiste ? « J’ai une exposition qui démarre le 5 juin au Mudam Luxembourg et une autre, en octobre, au musée de Lille, en France », révèle-t-elle. Deux expositions qui vont être conjointes avec Etel Adnan.


Pour mémoire

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Simone Fattal a le vent en poupe. Outre la première grande rétrospective américaine consacrée à son œuvre au MoMA PS1, à Long Island City, dans le Queens à New York, l’artiste libano-américaine de renommée internationale « participe à plusieurs grandes expositions ce mois-ci, qui ont toutes commencé, on peut dire, en même temps », dit-elle. « Ainsi, je me trouve...

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JE N,AIME PAS CE GENRE DE PRETENDUES OEUVRES D,ART.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 42, le 22 mai 2019

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Commentaires (1)

  • JE N,AIME PAS CE GENRE DE PRETENDUES OEUVRES D,ART.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 42, le 22 mai 2019

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