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Campus - TÉMOIGNAGE

« Faire de sa différence une force »

Parce qu’un handicap ne devrait pas empêcher une personne d’aller au bout de ses ambitions, Anthony Nahoul a souhaité partager son expérience de vie avec les étudiants de l’Université Sainte-Famille de Batroun.

Déterminé à profiter de la vie, Anthony Nahoul a appris à jouer du piano, à nager, à utiliser seul un ordinateur et n’hésite pas à sortir avec ses amis et même à travailler à temps plein.

Une salle comble et un public visiblement conquis ont applaudi chaleureusement sur le campus de l’Université Sainte-Famille à Batroun, le 17 avril, Anthony Nahoul, un jeune homme de 24 ans, atteint du syndrome de tetra-amélie, devenu un modèle de courage, de persévérance et de réussite pour la nouvelle génération libanaise. Né sans bras et sans jambes à cause d’une maladie congénitale autosomique récessive extrêmement rare, Anthony Nahoul, qui a bravement tracé son chemin et s’est fait le porte-parole des personnes souffrant de handicaps physiques, s’est livré avec simplicité et sincérité en acceptant de revenir sur ses parcours personnel, académique et professionnel devant des étudiants issus des facultés de santé, gestion et pédagogie.

Ayant grandi au sein d’une famille qui l’a toujours soutenu et encouragé à vivre le plus normalement possible, il a appris, dès son plus jeune âge, à acquérir une certaine forme d’autonomie, notamment en répondant seul à ses besoins vitaux comme boire et manger. C’est depuis son domicile qu’il sera scolarisé, d’abord grâce à l’intervention de professeurs particuliers, puis par le biais de cours du Collège des sœurs du Rosaire de Jbeil qu’il suivra en direct de chez lui. En choisissant de suivre des études supérieures, il devra sortir de sa bulle protectrice pour se rendre tous les jours à l’université. Sa vie d’étudiant sera l’occasion idéale pour lui de s’imposer dans la société et surtout d’aller à la rencontre de l’autre. « Souvent, les personnes que je rencontre sont d’abord focalisées sur mon handicap, mais je ne crains pas de prendre moi-même l’initiative de leur faire découvrir qui je suis vraiment », confie Anthony qui, à chaque fois qu’il en a l’occasion, prend la parole en public, et en particulier devant les jeunes, pour parler de sa différence et inciter les personnes qui souffrent de handicaps à prendre leur vie en main.

Un modèle de réussite

Déterminé à profiter de la vie, le jeune homme a appris à jouer du piano, à nager, à utiliser seul un ordinateur et n’hésite pas à sortir avec ses amis et même à travailler à temps plein. « Abandonner ses études, sa vie sociale, ses rêves n’est pas une solution pour une personne handicapée qui doit, plus qu’une autre, se battre pour réussir à changer sa vie pour le meilleur. Le handicap est certes un problème qui rend difficile la gestion du quotidien, mais il faut garder à l’esprit qu’il n’est pas insurmontable, puis se battre et se fixer des objectifs tout en s’autorisant à rêver », confie le jeune homme à son public attentif. De sa différence, Anthony a fait une force, et son acharnement à être productif lui a permis, après avoir obtenu une licence en sciences informatiques de la LAU, de pouvoir créer sa propre entreprise nommée A.M.N. International for software developpement destinée à la conception de sites web et d’applications.

Cette réussite inspire les étudiants qui sont venus à sa rencontre et en particulier Joëlle Fadel, en 3e année de pédagogie, qui déclare : « C’est impressionnant de voir comment ce jeune homme cherche, au quotidien, à dépasser les difficultés liées à son handicap. Son énergie et son sourire sont communicatifs et son propos nous laisse réfléchir sur le fait que nous sommes bien souvent moins courageux que lui. » Lorena Nahas, en 3e année de laboratoire médical, acquiesce : « L’intelligence, la force et la foi d’Anthony font de lui un être exceptionnel. À l’occasion de cet échange, nous avons pris conscience de toutes les situations de discrimination qu’il a vécues au quotidien et nous ne pouvons qu’être admiratifs face à son attitude positive. »

Une admiration partagée par Andréina Kosseifi, inscrite en 3e année d’orthopédagogie à l’USF, qui confie : « Comme de nombreuses personnes de mon entourage, j’avais entendu parler d’Anthony Nahoul. C’est une chance de l’écouter nous faire part de son vécu qui prouve que, par la volonté et le travail, il est possible d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. En tant que future orthopédagogue, j’apprécie le fait qu’il soit si actif dans la société alors que beaucoup de personnes, n’assumant pas leur différence physique, préfèrent rester dans l’ombre. »

Le public a été réceptif au discours du jeune homme qui les incite à s’ouvrir aux autres, à l’instar de Charbel Abboud, en première année de gestion : « La société a tendance à sous-estimer une personne en situation de handicap, et le fait qu’Anthony vienne à notre rencontre nous permet de découvrir le potentiel que ces personnes peuvent avoir », dit-il.


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