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À La Une - Liban

Fuites au palais Bustros : Bassil demande la levée de l'immunité de diplomates

Le ministre des Affaires étrangères balaie les critiques qu'il a essuyées suite aux perquisitions inédites dans les locaux du ministère la semaine dernière.

Le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, lors d'une conférence de presse lundi 13 mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a annoncé lundi avoir demandé la levée de l'immunité de certains diplomates au sein de son administration dans le cadre de l'enquête en cours sur l'affaire des fuites de procès-verbaux diplomatiques confidentiels à l'ambassade du Liban aux États-Unis.

"Depuis que j'ai pris la tête de ce ministère en 2014, j'ai découvert qu'il y avait des fuites émanant de cette administration, et cela a provoqué une remise en question de tout le corps diplomatique, allant même jusqu'à des accusations de trahison", a affirmé M. Bassil, lors d'un discours tenu à l'occasion d'une cérémonie en honneur des nouveaux diplomates libanais.

Le ministre a indiqué avoir transmis un memorandum à la justice dans lequel il a autorisé des poursuites à l'encontre de n'importe quel fonctionnaire au sein de son ministère et la levée de l'immunité de certains fonctionnaires, notamment son directeur de bureau, le secrétaire général du ministère et le directeur des affaires politiques du palais Bustros.

Gebran Bassil a ensuite balayé les critiques qu'il a essuyées suite aux perquisitions inédites dans les locaux du ministère la semaine dernière. "Je me suis réuni avec les fonctionnaires et leur ai présenté mes excuses pour les mesures que je me suis vu contraint de prendre, et je souhaite qu'aucun d'entre eux ne soit impliqué dans cette affaire", a-t-il dit, affirmant être "attaché à la vérité". "J'ai assez de preuves qui montrent que ce n'est pas une seule personne qui est derrière ces fuites, mais plusieurs, et c'est pour cela que j'ai demandé à ce que l'enquête soit élargie", a expliqué le ministre.



(Lire aussi : « L’État policier » pointé du doigt après les perquisitions au Palais Bustros et à al-Akhbar)



Fuites "planifiées et programmées"
La semaine dernière, le procureur général près la cour d'appel de Beyrouth, le juge Ziad Abi Haïdar, avait porté plainte contre l'ambassadeur A. A., dans le cadre de l'enquête en cours.

L'affaire est survenue après la fuite le 19 mars de procès-verbaux diplomatiques confidentiels rédigés et signés par l'ambassadeur du Liban à Washington, Gaby Issa, portant sur les compte-rendus de réunions du secrétaire adjoint américain au Trésor pour la lutte contre le financement du terrorisme, Marshall Billingslea, avec des responsables libanais à Washington. Ces documents ont été publiés par le quotidien libanais proche du Hezbollah al-Akhbar.

A également été divulgué le procès-verbal de la rencontre du 12 avril entre David Satterfield, sous-secrétaire d’État américain aux Affaires du Proche-Orient, et la délégation composée des députés Yassine Jaber et Ibrahim Kanaan, et du conseiller du président de la Chambre, Ali Hamdan, qui s’était rendue à Washington dans un contexte de durcissement des sanctions américaines contre le Hezbollah.

Le ministère des Affaires étrangères avait expliqué que "suite à la plainte déposée par le ministre des Affaires étrangères auprès du juge Abi Haïdar, ce dernier a chargé la Direction générale de la Sécurité de l’État de mener l’enquête dans l’affaire de la fuite de missives diplomatiques (…). C’est à cette fin qu’une équipe de la Sécurité de l’État s’est rendue sur place", avait expliqué le ministère. Les agents de la Sécurité de l’État ont procédé sur place à des interrogatoires avec des fonctionnaires et diplomates du ministère, une opération inédite. Les locaux d'al-Akhbar ont également été perquisitionnés lundi dernier. Ces perquisitions ont fait polémique, plusieurs responsables libanais dénonçant un "État policier" et des méthodes "mafieuses".

"La fuite de câbles diplomatiques est inacceptable, surtout lorsque ces fuites sont planifiées et programmées, que ce soit à travers des médias ou des parties externes", a jugé M. Bassil aujourd'hui. "Nous n'avons pas de problème avec un quotidien ou avec les médias, notre problème se situe au sein du ministère, et nous voulons mettre un terme aux fuites", a-t-il expliqué.

S'adressant aux nouveaux diplomates libanais qui ont prêté serment, le chef de la diplomatie leur a affirmé : "Votre loyauté doit aller au Liban, et non pas à une personne, une partie ou une communauté".


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Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a annoncé lundi avoir demandé la levée de l'immunité de certains diplomates au sein de son administration dans le cadre de l'enquête en cours sur l'affaire des fuites de procès-verbaux diplomatiques confidentiels à l'ambassade du Liban aux États-Unis."Depuis que j'ai pris la tête de ce ministère en 2014, j'ai...

commentaires (4)

PRIERE DANS MA REACTION LIRE BIEN AVANT LA DISCUSSION ETC... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 23, le 14 mai 2019

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Commentaires (4)

  • PRIERE DANS MA REACTION LIRE BIEN AVANT LA DISCUSSION ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 23, le 14 mai 2019

  • Il faut du temps pour comprendre le nouveau courant de la diplomatie libanaise nous les habitués de F. Boutros ou de C . Malek .

    Antoine Sabbagha

    18 h 31, le 13 mai 2019

  • LA PREMIERE FUITE FUT CELLE DES 15PCT DE REDUCTION SUR LES SALAIRES ET LES RETRAITES QUI A RESULTE EN GREVES BIEN AVANT LA DISCISSION DU BUDGET DE L,ETAT. TOUT COMME LE PLUS GRAND SCANDALE EST CELUI DES BARGES TURQUES. CHARITE... POURSUITE... BIEN ORDONNEE COMMENCE PAR SOI-MEME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 36, le 13 mai 2019

  • On ne peut que saluer cette initiative que peu de politiciens auraient osé, reconnaissons le, entreprendre. Il faut des fois avoir le courage de nommer les choses telles qu’elles sont et oublier dans l'interet supérieur du pays les querelles et mauvaises fois partisanes.

    Cadige William

    12 h 57, le 13 mai 2019

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