Une image tirée de la vidéo du dîner de gala organisé le 9 mars 2014 au château de Versailles. Une fête dont vertains se demandent si elle était organisée pour célébrer la naissance de l'Alliance Renault-Nissan ou l'anniversaire de Carlos Ghosn.
L'affaire Carlos Ghosn revient aujourd'hui sur le devant de la scène médiatique avec deux éléments. Le premier est rapporté par le Financial Times à qui des sources ont indiqué que c'est l'ordinateur d'une assistante libanaise de M. Ghosn qui a fait tomber le grand patron. L'autre est d'un tout autre genre. Alors que Carlos Ghosn est libre sous caution, à Tokyo, depuis le 25 avril dernier, le magazine français l'Express a en effet mis la main sur une vidéo qui devrait faire couler de l'encre. Sur cette vidéo, les images du dîner de gala organisé le 9 mars 2014 au château de Versailles. Ce jour-là sont censés être célébrés, à Versailles, les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan. Mais voilà, la date du 9 mars ne correspond pas exactement à celle de la naissance de l'Alliance, le 27 mars 1999. Elle correspond, en revanche, à l'anniversaire de Carlos Ghosn, né le 9 mars 1954. Par ailleurs, sur les images de la vidéo d'un peu plus de 8 minutes n'apparaît pas le logo du constructeur automobile.
On y voit en revanche une somptueuse fête, à laquelle les invités sont accueillis par des gardes en costume d'époque. Des invités qui ont eu droit à un dîner concocté par le grand chef Alain Ducasse, un impressionnant feu d'artifice et une visite privée du château. Une fête dont le coût est estimé, selon Le Figaro, à plus de 600.000 euros, payés par RNBV, la holding, installée aux pays-Bas, qui chapeaute l'Alliance Renault-Nissan.
Quand les médias ont commencé, en février dernier, à parler de cette fête et à la lier à l'anniversaire de M. Ghosn, l'un de ses avocats, Jean-Yves Le Borgne, avait souligné le caractère professionnel de l'événement. "L’invitation a été envoyée par Carlos Ghosn en sa qualité de PDG de Renault pour fêter les 15 ans de l’Alliance. Il n’y a pas eu de gâteau d’anniversaire et il a fait un discours sur l’Alliance", avait-il assuré.
A noter que le château de Versailles est au cœur d'une autre affaire liée à Carlos Ghosn.
En mars dernier, le parquet de Nanterre, près de Paris, a ouvert une enquête préliminaire pour déterminer les conditions dans lesquelles a été organisé le mariage de Carlos Ghosn et Carole Nahas au château en octobre 2016. L'ancien patron de Renault avait obtenu la location au château du XVIIe siècle classé au patrimoine mondial de l'humanité et au Grand Trianon, également sur le domaine de Versailles, pour l'organisation de son mariage, une prestation évaluée à 50.000 euros, en contrepartie d'une convention de mécénat signée entre l'établissement public et la marque au losange.
Carlos Ghosn est "prêt" à rembourser les 50 000 euros dont il a bénéficié pour l’organisation de son mariage au château de Versailles le 8 octobre 2016, a répété à plusieurs reprises Jean-Yves Le Borgne. "Il n’a jamais été conscient qu’il les devait puisqu’il n’a jamais été facturé", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il "a cru que c’était gratuit" et évoquant "un malentendu".
En ce qui concerne le volet japonais de l'affaire, Carlos Ghosn est sorti de prison le 25 avril dernier à Tokyo, libéré sous caution mais selon des conditions strictes. Le magnat de l’automobile déchu de 65 ans, qui était retourné dans le centre de détention de Kosuge (nord de Tokyo) début avril après une ré-arrestation surprise, a dû payer une deuxième caution de 500 millions de yens (4 millions d’euros). Carlos Ghosn s’était déjà acquitté d’une grosse somme – un milliard de yens – pour obtenir le droit de quitter le 6 mars la prison, où il avait passé 108 jours dans la foulée de son interpellation initiale le 19 novembre dernier pour des malversations financières présumées.
L’ancien grand patron est désormais à l’air libre mais soumis à de strictes conditions : "assignation à résidence, interdiction de quitter le Japon et autres conditions visant à empêcher destruction de preuves et fuite", a précisé le tribunal. Surtout, il n’a le droit de voir son épouse "que si le tribunal approuve une requête" en ce sens, a expliqué son avocat, Me Junichiro Hironaka, à la presse. "Restreindre les communications et le contact entre ma femme et moi est cruel et inutile", a réagi M. Ghosn à sa sortie de prison, dans un communiqué en anglais diffusé par ses avocats.
Le dirigeant franco-libano-brésilien est sous le coup de quatre inculpations au Japon : deux pour des dissimulations de revenus dans des documents boursiers et deux cas différents d’abus de confiance aggravé. La dernière affaire, qui apparaît la plus sérieuse aux yeux des experts, porte sur des détournements présumés de fonds de Nissan, pour un montant de 5 millions de dollars, selon le bureau des procureurs.
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commentaires (2)
Ton nom, sans particule, et même sans branche Carlos, mon ami, t’as scié toi-même la ‘’’’branche’’’’ Sur laquelle tu étais confortablement assis, pendant Le conseil d’admin de Nissan te savonne la planche. ‘’’’Quand on est pauvre c’est pour toujours’’’’, dit le chansonnier Au Brésil avec une valise, vendeur à la criée, et saisonnier Fier de tes origines, modestes, voulant grimper les sommets Quand subitement surgissent des accusations difficiles à nier Kitchissime cérémonie, d’un autre âge, après fiançailles Fête de mariage dans ce modeste château de Versailles Et à la clé une mauvaise réputation, procès retentissant Quand l’avenir s’annonce très sombre, vaille que vaille C. F.
L'ARCHIPEL LIBANAIS
01 h 08, le 10 mai 2019