Rechercher
Rechercher

Liban - Réception

Les ambassadeurs du Royaume-Uni et du Canada célèbrent la Journée mondiale de la liberté de la presse

Une vue de la réception, dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur britannique. A.-M.H.

La Journée mondiale de la liberté de la presse 2019 célébrée hier au Liban et dans le monde était l’occasion pour les ambassadeurs du Royaume-Uni, Chris Rampling, et du Canada, Emmanuelle Lamoureux, d’organiser une réception en l’honneur des journalistes libanais et de militants pour la liberté d’expression. La cérémonie, qui s’est déroulée, jeudi, en la résidence de l’ambassadeur britannique à Yarzé, a vu la présence notamment de l’ancienne journaliste May Chidiac, ministre d’État pour le Développement administratif. Elle a permis aux deux ambassadeurs d’annoncer le lancement conjoint par leurs gouvernements respectifs d’une campagne internationale pour défendre la presse libre dans le monde, et d’une conférence à Londres en juillet prochain. Une conférence qui verra la participation d’Amal Clooney, en tant qu’envoyée spéciale pour la liberté de la presse.

Devant les convives réunis dans les jardins de la résidence, Chris Rampling a insisté sur l’importance d’une presse libre pour la prospérité des démocraties, mais regretté le harcèlement, l’emprisonnement et parfois la mort qui ont touché de nombreux journalistes dans le monde au cours de l’année 2018. « 2018 était l’année la plus fatale pour les journalistes, avec 99 tués, 348 détenus et 60 pris en otage par des groupes non officiels, a-t-il déploré. Et le Liban a eu ses problèmes aussi. » L’ambassadeur britannique a ainsi rappelé la « tentative de réduire au silence May Chidiac (victime d’un attentat à l’explosif en septembre 2005) ». « La maison où vous vous trouvez est aussi un rappel. Elle a appartenu à Sélim el-Laouzi, qui a été assassiné pour ses opinions », a-t-il ajouté, invitant à « ne pas faire preuve de complaisance dans la défense et la protection de ces libertés au Liban, où elles sont souvent prises pour un acquis ». C’est dans ce cadre qu’il a fait part de la volonté de l’ambassade du Royaume-Uni de continuer à travailler avec les journalistes au Liban. « Dans un monde de faits déformés et de fausses informations, le journalisme d’investigation libre et crédible permet de demander des comptes à la sphère publique et privée, et aide à soutenir un monde plus sûr, plus prospère et en développement », a-t-il conclu.



(Pour mémoire: Solidarité massive avec quatre journalistes libanais ayant défié la censure)



« Sans une presse libre et indépendante, nous sommes tous perdants », a observé à son tour l’ambassadrice du Canada, Emmanuelle Lamoureux, remerciant les journalistes pour leur travail. Selon l’organisation Freedom House, environ 13 % de la population mondiale bénéficie d’une presse libre, a-t-elle rapporté, regrettant « l’effondrement de la liberté de la presse dans le monde ». « La liberté d’expression est à risque », a mis en garde l’ambassadrice canadienne, dénonçant les crimes, la censure, les poursuites criminelles, les menaces et les intimidations dont sont victimes les journalistes. Et Mme Lamoureux de regretter que « le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord continuent d’être l’une des régions du monde les plus difficiles et les plus dangereuses pour les journalistes », alors qu’« aucune partie du monde n’est épargnée ». L’ambassadrice a toutefois reconnu que le respect du Liban pour la liberté d’expression et de la presse a été un modèle dans la région. « C’est la raison pour laquelle de nombreux médias internationaux opèrent depuis la Liban. » « Le paysage médiatique tend à changer, toutefois, avec l’usage en hausse des technologies numériques et des réseaux sociaux », a-t-elle noté, dénonçant « la prolifération de la désinformation et la grande vulnérabilité du public face à la manipulation ». D’où la nécessité « de protéger à la fois la liberté de la presse et les droits du public à accéder à une information de qualité ».




Lire aussi
La liste noire s’allonge : un cheikh et deux journalistes devant la justice

Le Liban perd des places en matière de liberté d’expression, d’indépendance judiciaire et de lutte contre les discriminations

Liberté d'expression, torture, discriminations : Amnesty épingle le Liban

La Journée mondiale de la liberté de la presse 2019 célébrée hier au Liban et dans le monde était l’occasion pour les ambassadeurs du Royaume-Uni, Chris Rampling, et du Canada, Emmanuelle Lamoureux, d’organiser une réception en l’honneur des journalistes libanais et de militants pour la liberté d’expression. La cérémonie, qui s’est déroulée, jeudi, en la résidence de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut