Rechercher
Rechercher

Liban - Diaspora

Le Colossus, une innovation franco-libanaise au secours de Notre-Dame de Paris

Le robot qui a contribué à éteindre et refroidir la nef de Notre-Dame de Paris a été fabriqué par une entreprise fondée par un Franco-Libanais, Cyril Kabbara, et son associé franco-arménien dont la famille est originaire de Beyrouth, Jean-Jacques Topalian.

Cyril Kabbara, cofondateur de Shark Robotics, posant près de l’un des robots produits par la société. Photo fournie par la société Shark Robotics

Parmi le flot d’images ayant frappé les esprits le 15 avril, lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris, il y a celle de ce robot compact et rouge remplaçant, un temps, les pompiers à l’intérieur de la cathédrale. Programmé pour seconder les soldats du feu quand les conditions de la lutte contre les flammes deviennent trop extrêmes, Colossus, à l’instar de bien d’autres modèles de robots, est fabriqué par l’entreprise Shark Robotics, fondée il y a trois ans à peine par le jeune entrepreneur Cyril Kabbara, 34 ans, et son associé Jean-Jacques Topalian, ingénieur en robotique et concepteur de robots. Une success-story qui mêle innovation technologique et entrepreneuriat. « Je suis né d’un père libanais, Fayçal Kabbara, originaire de Mina, à Tripoli, et d’une mère française, raconte Cyril Kabbara à L’Orient-Le Jour. J’ai vu le jour à Saint-Cyr-l’École, c’est peut-être ce qui m’a prédestiné à une carrière militaire. » Le jeune homme a effectivement passé neuf ans dans les renseignements de l’armée française, avant de se reconvertir en suivant un master en intelligence économique à Paris. Il a été formé à aider les entreprises à se développer en tenant compte de la concurrence et de la réalité du marché.

Le hasard a voulu que Cyril Kabbara rencontre Jean-Jacques Topalian, lui-même d’origine arménienne et dont les parents ont leurs racines à Beyrouth. M. Topalian est un ingénieur en robotique renommé en France, et il développait déjà ses propres prototypes. Les deux hommes décident d’unir leurs forces et de fonder Shark Robotics, une entreprise qui fabrique et commercialise les robots conçus par l’ingénieur, avec les contacts de l’ancien militaire.


(Lire aussi : La restauration de Notre-Dame : quand, combien, comment ?)


« Notre idée est de proposer des robots pour éloigner l’homme du risque, explique Cyril Kabbara. Ce sont des robots conçus pour intervenir dans les situations difficiles, là où il y a une menace ou un travail pénible, dans certaines industries par exemple. »

Si Colossus a attiré l’attention en participant à l’extinction du feu dans la cathédrale Notre-Dame, il n’est cependant pas le seul modèle proposé par la compagnie. Outre le fait d’éteindre les feux à distance, ces robots peuvent porter des objets lourds, évacuer des blessés, effectuer des missions de déminage, intervenir sur des plates-formes de forage de pétrole ou dans les centrales nucléaires… « Leur particularité est qu’ils sont modulables, un rapide changement d’équipements et ils peuvent passer à une nouvelle mission », explique Cyril Kabbara. La création de Shark Robotics, selon son cofondateur, obéit à des valeurs définies. « Nous avons à cœur de garder l’homme au centre de la gestion de risque et de ne pas remplacer les emplois humains par des robots, souligne-t-il. Nos robots, entièrement électriques, sont manœuvrés par les hommes. En outre, nous nous dirigeons vers un marché haut de gamme, étant spécialisés dans les domaines du risque, et non pas dans la logistique par exemple. Et nous avons fait le choix de maîtriser toute la chaîne de production, puisque tout est produit et testé dans nos locaux mêmes. »


(Lire aussi : Fidèle au passé ou novatrice, la flèche de Notre-Dame échauffe les esprits)


Seul dans la nef
Interrogé sur le rôle de Colossus dans la lutte contre l’incendie de Notre-Dame, Cyril Kabbara se dit « fier, malgré l’immense peine que nous éprouvions tous à voir un tel monument ravagé par les flammes, de voir notre robot contribuer à éteindre le feu ». Un seul robot a été utilisé au cours de cet incendie. Il a été introduit dans la nef ravagée par la chute de la flèche en vue de la refroidir et d’éteindre les brasiers naissants. La décision a été prise d’utiliser le robot pour sortir les hommes de l’intérieur de la cathédrale, qui menaçait de s’effondrer. Et le robot de 500 kilos, qui a notamment été raccordé à une lance à incendie, a mené une mission durant plus de douze heures. Aujourd’hui, les deux associés ont de grandes ambitions pour leur entreprise. « Nous employons actuellement 20 personnes et avons un chiffre d’affaires de trois millions d’euros, explique Cyril Kabbara. Notre ambition est de devenir le leader des plates-formes robotiques en Europe et de nous développer pour employer de 50 à 60 personnes d’ici à cinq ans. »

L’entreprise, selon lui, est intéressée par les marchés à l’étranger, entre autres au Moyen-Orient. Si le Liban et ses institutions ne sont pas encore sur la liste de ses potentiels clients, le jeune homme, bientôt père d’une petite fille, n’en éprouve pas moins un attachement très particulier pour la terre de ses ancêtres. « J’y ai toujours de la famille, j’essaie de m’y rendre une fois par an, dit-il. C’est un pays que j’affectionne tout particulièrement. »


Lire aussi
Notre-Dame de Paris : émotion, solidarité, mécènes et polémiques

Perdus, endommagés, préservés : les trésors de Notre-Dame après l'incendie

Notre-Dame de Paris, un édifice emblématique de la France

La mémoire de la pierrel'éditorial de Issa Goraieb

Notre-Dame de Paris : les images du sinistre et du "miracle" du lendemain

Parmi le flot d’images ayant frappé les esprits le 15 avril, lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris, il y a celle de ce robot compact et rouge remplaçant, un temps, les pompiers à l’intérieur de la cathédrale. Programmé pour seconder les soldats du feu quand les conditions de la lutte contre les flammes deviennent trop extrêmes, Colossus, à l’instar de bien d’autres modèles...

commentaires (5)

Et que faisons-nous a elire les imbeciles-voleurs qui nous gouvernent?

sancrainte

21 h 54, le 30 avril 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Et que faisons-nous a elire les imbeciles-voleurs qui nous gouvernent?

    sancrainte

    21 h 54, le 30 avril 2019

  • EL MINA EST À L'HONNEUR EN CE MOMENT. ON ARRÊTE PAS D'EN PARLER. LE CADÉ GROUPPY À CÔTÉ DE L'EGLISE MARONITE ET L'ÉCOLE "ANTOUNIÉ" C'ÉTAIT LE CAFÉ LE PLUS BRANCHÉ AVANT LA GUERRE. LA FAMILLE KABBARA ÉTAIENT LES PROPRIÉTAIRES. NADIM KABBARA QUI LE DIRIGEAIT. LE COUSIN FAYCAL ÉTAIT LÀ. MOUAOUIYA PARTI EN ITALY. ON EN TROUVE RÉGULIÈREMENT LES COPINS, L'ARCHITECTE SPIRO ROUHANA, L'ACTEUR GEORGES CHALHOUB ET L'ARTISTE PEINTRE DE RENOMMÉ INTERNATIONALE JEAN TANNOUS "TANNOUSART.COM"........

    Gebran Eid

    21 h 33, le 30 avril 2019

  • Vive la brillante jeunesse creative armenienne et libanaise! Bravo tous nos souhaits de succes!

    Bibette

    13 h 03, le 30 avril 2019

  • Très belle histoire et un destin commun de deux hommes ingenieux. Voilà un autre exemple du génie des libanais et des peuples de la région. L'union est le meilleur fruit. Vive le Liban, vive l'Arménie et la beauté de l'union. Beaucoup d'affection à Notre Dame de Paris.

    Sarkis Serge Tateossian

    09 h 05, le 30 avril 2019

  • Ca fait vraiment plaisir! Cette jeunesse libanaise capable de tant!!!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 51, le 30 avril 2019

Retour en haut