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Liban - Commémoration

Samir Frangié, plus fort que la mort

Photo Youssef Frangié

Depuis la disparition il y a deux ans de l’ancien député Samir Frangié, figure de proue de l’intifada de l’Indépendance et porte-étendard du vivre-ensemble, les rencontres ponctuelles de ceux qui ont été les amis ou les compagnons de combat de cet acteur de paix sont empreintes d’une certaine sérénité. La messe célébrée samedi par l’évêque émérite d’Antélias Youssef Béchara en l’église Saint-Maron d’Achrafieh pour la commémoration de son décès, en présence d’une pléthore d’anciens compagnons de route et amis du défunt, n’a pas dérogé à cette règle.

Caractéristique de sa pensée, qui fut celle d’une incessante déconstruction de la violence, cette sérénité provient aussi, sans doute, de la certitude de puiser dans les idées de Samir Frangié les réponses essentielles aux questions complexes sur le Liban : les identités qui le composent, l’équilibre entre citoyenneté et communautés, la portée salvatrice de l’ouverture à l’autre, par opposition à la tentation facile du repli, la culture du lien et sa transposition en politique…Homme d’optimisme, il fut aussi homme d’action. Avant 2005, il a pu réfléchir et forger la résistance pacifique contre l’occupant, jusqu’à l’intifada de l’Indépendance. Après cette date, c’est à l’intifada de la paix qu’il n’a cessé d’appeler, avec la certitude qu’elle est inéluctablement vouée à s’incarner, comme la dynamique pour l’indépendance.C’est cette perspective, désormais associée à Samir Frangié, qui accompagne sa mémoire – celle de l’acteur politique, mais aussi celle de l’homme, cette corrélation que le père Richard Abi Saleh a tenté de cerner dans son homélie.

« Samir Frangié avait foi en l’homme, en Dieu, mais aussi en ses capacités propres, en ses dons dont il était conscient. Et c’est porté par cette foi que Samir faisait de la politique, c’est-à-dire en donnant un sens à ses choix : il créait un projet, sur base d’un objectif, donnait des noms à des initiatives ou des événements politiques… », a relaté le père Abi Saleh, qui a accompagné Samir Frangié dans son combat pour la paix. « Son grand combat avait pour finalité l’homme, au-delà de l’action politique. Celle-ci a d’ailleurs engendré de nouvelles valeurs, qui résument en outre sa propre raison d’être. L’autre versant du Liban, celui du vivre-ensemble, se résumait en Samir », a-t-il dit. La scène du pape François et du grand imam d’al-Azhar, le cheikh Ahmad al-Tayyeb, signant à Abou Dhabi le document sur la Fraternité humaine en février dernier pourrait passer pour « un clin d’œil » en sa direction, a-t-il ajouté.

« La vie est donc plus forte que la mort » et le signe le plus simple en est l’eucharistie à la mémoire de Samir Frangié réunissant ses proches et amis en grand nombre, presque comme avant…

S.N.

Depuis la disparition il y a deux ans de l’ancien député Samir Frangié, figure de proue de l’intifada de l’Indépendance et porte-étendard du vivre-ensemble, les rencontres ponctuelles de ceux qui ont été les amis ou les compagnons de combat de cet acteur de paix sont empreintes d’une certaine sérénité. La messe célébrée samedi par l’évêque émérite...

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