Elle s’appelait Zulifa Hassima Tadissou. Elle était de nationalité éthiopienne. Elle travaillait comme employée de maison à Tripoli, auprès d’une famille qui habite la région de Dam Wal Farz, rue Achir el-Dayeh, à proximité de la mosquée al-Rahman. Hier, aux alentours de midi, la jeune femme s’est jetée ou est accidentellement tombée du 8e étage d’un immeuble résidentiel de standing moyen. Transportée par la Croix-Rouge libanaise à l’hôpital New Mazloum de Tripoli à un stade de coma avancé, elle est décédée cinq minutes après sa prise en charge par le service des urgences.
Ce décès permettra-t-il de faire évoluer les choses ?
Confirmé par des sources des Forces de sécurité intérieure, la CRL et l’hôpital New Mazloum, le drame a d’abord été relayé par l’association This is Lebanon basée au Canada, sous forme de vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Une vidéo filmée par une compatriote de la malheureuse, qui a assisté à la scène et dont les pleurs se font entendre, tandis qu’un agent d’Ogero lui disait en anglais de ne pas pleurer. Cette ONG est un lanceur d’alerte sur les abus et les mauvais traitements commis à l’égard de la main-d’œuvre domestique migrante au Liban.
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La malheureuse s’est-elle suicidée par désespoir, pour fuir des conditions infernales de vie et de travail, comme l’ont fait avant elle de nombreuses employées de maison étrangères enfermées à clé, interdites de sortie, maltraitées ? A-t-elle glissé en nettoyant les vitres de l’appartement de ses employeurs, opération parfois périlleuse ? A-t-elle été poussée lors d’une dispute avec ses employeurs ? Nous n’en savons rien pour l’instant. Pas plus que nous ne connaissons son âge ou son histoire. Tout ce que nous savons, c’est qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame, comme l’affirme à L’Orient-Le Jour une source informée des FSI. « L’enquête officielle vient à peine de commencer », précise cette source, avant d’ajouter, laconique : « Mais on dit qu’elle est tombée en travaillant. » Par contre, du côté des employeurs, dont L’OLJ a réussi à joindre un proche, on penche plutôt pour la thèse du « suicide ». « La scène s’est déroulée alors qu’étaient présentes à la maison ma mère et ma sœur », se contente de dire un avocat qui assure que la jeune femme « n’était pas enfermée ».
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À l’hôpital New Mazloum, également contacté par L’OLJ, le Dr Fadwa el-Kanj, médecin urgentiste qui a reçu Zulifa Tadissou, révèle que « la jeune femme est arrivée à l’hôpital en vie, mais dans le coma ». « Son corps présentait de multiples fractures et de nombreux déplacements. Il était déformé. De même, ses poumons et son thorax présentaient d’importantes déformations », constate-t-elle. « Les soins médicaux ont rapidement été administrés à la ressortissante éthiopienne, ajoute le Dr Kanj. Nous l’avons intubée et lui avons administré de l’adrénaline. Mais sa tension a chuté et elle a été victime d’un arrêt cardiaque. Elle est décédée cinq minutes après avoir été accueillie aux urgences. » Si l’urgentiste affirme ne pas être en mesure de se prononcer sur les causes de la chute, qui seront déterminées par « le médecin légiste et les enquêteurs », elle espère « que la mort de la jeune femme permettra de faire évoluer les choses », dans le sens du respect des droits des employées de maison.
Suicide, perte d’équilibre ou autre
La mort de Zulifa fait une fois de plus la lumière sur le sort fatal réservé à nombre d’employées de maison migrantes au Liban. Alors qu’elles quittent leur pays pour assurer à leurs familles des conditions de vie meilleures, elles se heurtent à une absence de législation liée au travail domestique, et à l’application du système du garant qui les place sous la tutelle de leur employeur et à la merci de patrons abusifs. Si les estimations font état d’un décès par semaine d’employées de maison étrangères au Liban, aucun chiffre officiel n’était disponible hier sur la question. Lorsqu’elles ne meurent pas d’une chute, en nettoyant les vitres ou sous les coups de leurs employeurs, ces femmes mettent fin à leurs jours, en tentant de fuir des employeurs qui les maltraitent ou en se jetant carrément dans le vide, car la mort leur semble plus douce que l’esclavage. Et comble de l’injustice, ces décès sont souvent classés sans suite, après une enquête hâtive.
« C’est inacceptable ! Cela ne se passera pas de la sorte ! » martèle le ministre du Travail, Camille Abousleiman, interpellé par L’OLJ, qui insiste sur « la nécessité qu’une enquête sérieuse soit menée sur les circonstances du décès de la jeune Éthiopienne ». « J’y veillerai personnellement », affirme-t-il, faisant part de son intention de « porter plainte ». « Il est nécessaire de déterminer si l’employée de maison a été victime de maltraitance », ajoute M. Abousleiman. « Car nous avons un devoir envers ces personnes étrangères qui quittent les leurs pour venir travailler chez nous. Leur sécurité relève de notre responsabilité. »
Pour mémoire
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commentaires (10)
Le ministre du Travail, Camille Abousleiman, insiste sur la nécessité de déterminer si l’employée de maison a été victime de maltraitance NON MR LE MINISTRE VOTRE DEVOIR AVANT TOUT EST DE CHANGER CETTE LOI QUI REND ESCLAVE LES DOMESTIQUES ETRANGERS ET DESHONNEUR NOTRE PAYS ELLE A PROBABLEMENT ETE MALTRAITEE MAIS MEME SI CE N'EST PAS LE CAS ET ELLE A " GLISSE " DU HAUT DE 8EM ETAGE VOTRE DEVOIR OUI JE LE REPETE C'EST VOTRE DEVOIR D'AMENDER CETTE LOI QUI REND ESCLAVE DE LEURS EMPLOYEURS CES PAUVRES GENS QUI VIENNENT TRAVAILLER AU LIBAN POUR RENVOYER UN PEU D'ARGENT A LEUR FAMILLE AUGMENTER LE MINIMUM DE SALAIRE A AU MOINS 400 DOLLARS ET NON PAS JE CROIS 150 DOLLARS PAR MOIS QUI EST UNE HONTE POUR LE LIBAN JE CROIS SAVOIR AUSSI QU'A CHYPRE LE SALAIRE MINIMUM EST DE 400 EUROS PAR MOIS PLUS UNE TAXE AU GOUVERNEMENT DE 90 EUROS PAR MOIS PAYE PAR L'EMPLOYEUR PLUS UN JOUR DE CONGE PAR SEMAINE OBLIGATOIRE PLUS CONGE POUR CHAQUE FETE OFFICIEL PLUS 8 HEURES PAR JOUR MAXIMUM DE TRAVAIL CHYPRE SERAIT DONC A VOS YEUX PLUS RICHE QUE LES LIBANAIS QUI EMPLOIENT DES DOMESTIQUES? AGISSEZ MR LE MINISTRE ET AUJOURD'UI AVANT DEMAIN. LE SANG DE LA FUTURE VICTIME SERA SUR VOTRE CONCIENCE A VOUS . VOUS DEVEZ LE SAVOIR DES AUJOURDH'UI
LA VERITE
16 h 07, le 10 avril 2019