Le syndicat des bureaux de placement des travailleuses domestiques a tenu hier son assemblée générale annuelle durant laquelle il a notamment demandé la réglementation du travail des employées de maison, par le biais de mémorandums d’entente entre le Liban et les ambassades concernées.
Contacté par L’Orient-Le Jour, Hicham Borgi, ancien président du syndicat, insiste sur la nécessité pour le ministère du Travail de signer les mémorandums d’entente « sans plus tarder ». Ces accords permettraient de fixer dans une certaine mesure les conditions de travail des employées de maison (congés, horaires, obtention de papiers légaux, etc.) ainsi qu’un salaire minimum basé sur l’expérience.
« L’Éthiopie, Madagascar, les Philippines et le Népal demandent la signature de mémorandums d’entente avec le Liban. Mais le plus urgent est de régler le cas des employées éthiopiennes. Elles sont quatre-vingt mille à quatre-vingt-dix mille à travailler actuellement au Liban comme employées de maison et constituent 80 % de la main-d’œuvre de ce secteur », indique M. Borgi. « L’Éthiopie pourrait interdire à ces jeunes femmes de venir ici si nous ne signons pas, ce qui pourrait mettre à mal de nombreux ménages qui les emploient et qui sont incapables de payer plus cher pour une employée de maison philippine, par exemple », ajoute-t-il.
Considérées par les bureaux de placement comme plus compétentes que les Éthiopiennes, les employées domestiques philippines, qui maîtrisent pour la plupart l’anglais, sont en général payées 300 à 400 dollars par mois. Les travailleuses domestiques éthiopiennes sont quant à elles souvent considérées par ces bureaux comme peu ou pas compétentes et sont donc moins rémunérées. Un autre argument avancé par les recruteurs est celui du fait que les Éthiopiennes ne maîtrisent pas de langues étrangères. Elles touchent donc 150 dollars par mois si elles sont considérées comme inexpérimentées, et 200 dollars si elles ont déjà de l’expérience.
« L’ambassade d’Éthiopie demande que les employées inexpérimentées touchent désormais 200 dollars par mois, contre 300 pour celles qui ont déjà une expérience dans le domaine », souligne M. Borgi. Il dénonce par ailleurs certains bureaux de placement « immoraux qui privent certaines employées de maison de plusieurs mois de salaire afin de payer leurs recruteurs dans leurs pays d’origine ».
Le syndicat a en outre appelé dans un communiqué à une réglementation plus stricte de ces bureaux. « Nous insistons sur la nécessité d’enquêter sur les personnes qui planifient d’ouvrir des bureaux de placement. Nous recommandons toutefois qu’il n’y ait pas d’autorisations délivrées pour de nouveaux bureaux. Ceux déjà existants constituent un surplus qui se répercute négativement sur le secteur », conclut le communiqué.
Pour mémoire
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commentaires (3)
C,EST AVEC LES MINISTERES DU TRAVAIL DE CHAQUE PAYS CONCERNE QUE NOTRE MINISTERE DU TRAVAIL DEVRAIT SIGNER DES ACCORDS SUR L,EMPLOIE DE LA MAIN D,OEUVRE ETRANGERE DANS NOTRE PAYS !
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 29, le 16 octobre 2018