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À La Une - Turquie

Recomptage à Ankara et Istanbul, Erdogan se plaint d'ingérence

"L'Amérique et l'Europe, qui interviennent dans nos affaires intérieures, devraient rester à leur place", s'emporte le président turc. 

Des partisans d'Ekrem Imamoglu, candidat à la mairie d'Istanbul du principal parti d'opposition turc, le CHP, le 2 avril 2019 à Ankara. Photo REUTERS/Umit Bektas

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi l'Europe et les Etats-Unis d'"intervenir" dans les affaires de la Turquie, après leurs commentaires sur les élections municipales de dimanche, qui mettent son parti en danger de perdre Istanbul et Ankara.

"L'Amérique et l'Europe, qui interviennent dans nos affaires intérieures, devraient rester à leur place", s'est emporté M. Erdogan, qui s'exprimait publiquement pour la première fois depuis dimanche soir.

Si le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan est arrivé en tête de ce scrutin à l'échelle nationale, il a, selon des résultats provisoires, perdu Ankara et Istanbul, les deux villes les plus importantes du pays, contrôlées par les islamistes depuis 25 ans. L'AKP a déposé des recours auprès des autorités électorales dans plusieurs villes, dénonçant des "irrégularités flagrantes" et estimant que de nombreuses voix ont été indûment comptabilisées comme nulles, pénalisant selon lui ses candidats.

"La décision finale sera prise par le Haut comité électoral", a insisté M. Erdogan, soulignant que les recours sont un droit et qu'il en existe aussi en Europe et aux Etats-Unis.


(Lire aussi : « Erdogan a été victime de sa propre stratégie »)

Interrogé au sujet des recours déposés mardi par l'AKP, le porte-parole du département d'Etat américain Robert Palladino a souligné qu'"accepter les résultats d'élections légitimes est essentiel".
Côté européen, une mission d'observation du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe a déclaré lundi ne pas être "pleinement convaincue que la Turquie dispose actuellement de l'environnement électoral libre et équitable nécessaire à la tenue d'élections véritablement démocratiques".
Et Maja Kocijancic, porte-parole de la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini, a déclaré lundi attendre "que les représentants locaux élus (dimanche) soient capable d'exercer librement leur mandat".

La course est surtout disputée à Istanbul, dont M. Erdogan a lui-même été maire dans les années 1990 et où le candidat de l'opposition, Ekrem Imamoglu, dit avoir encore près de 19.000 voix d'avance sur son concurrent de l'AKP, Binali Yildirim. Une goutte d'eau à l'échelle d'une ville de 15 millions d'habitants. Le recomptage "devait être terminé d'ici la fin du weekend", a déclaré vendredi matin M. Imamoglu lors d'une interview sur la chaîne Fox Haber, assurant qu'il maintiendrait une avance de 18.000 à 20.000 voix une fois le recomptage des voix terminé.


(Lire aussi : Municipales en Turquie : revers d'Erdogan à Ankara et Istanbul)


Alors que les branches locales du Haut comité électoral (YSK) avaient jusqu'à jeudi pour procéder à un premier recomptage des voix, à Istanbul, les votes comptabilisés comme nuls ont été recomptés dans 15 des 39 disctricts, et toutes les voix ont été recomptées dans 3 autres.

A Ankara, où l'avance de l'opposition est bien plus importante qu'à Istanbul, toutes les voix ont été recomptées dans 11 districts sur les 25 que compte la capitale. Mais la procédure de recours se poursuivait vendredi, auprès cette fois-ci des branches provinciales du YSK. Des appels sont possibles jusqu'au 10 avril.

L'AKP avait annoncé dès jeudi après-midi qu'il irait au bout des recours possibles à Ankara et, selon l'agence étatique Anadolu, des bulletins ont commencé à être recomptés dans plusieurs districts d'Istanbul dès jeudi soir.

Sans attendre les résultats définitifs, M. Imamoglu se présente d'ores et déjà comme le "maire d'Istanbul" et multiplie les interventions médiatiques.

M. Erdogan a lui affirmé vendredi que son parti avait remporté 24 des 39 districts de la mégapole.


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