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Spécial Orientation professionnelle / Édition 4

La pratique de la psychologie soumise désormais à des conditions strictes

être sensible à la souffrance d’autrui. Photo Bigstock

Du nouveau depuis un an dans le domaine de la psychologie au Liban : l’exercice de ce métier est soumis désormais à des conditions très strictes, en ce sens qu’une simple licence ne permet plus de pratiquer le métier de psychologue. L’obtention d’un master constitue en outre une condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut en effet avoir réussi à un examen obligatoire, le colloquium, qui permet de valider officiellement les acquis obtenus tout le long du parcours universitaire. Il s’agit d’un examen organisé par le ministère de l’Éducation, qu’il faut présenter à la fin du master. Sans la réussite à cet examen obligatoire, il est impossible pour les étudiants en psychologie d’espérer pratiquer le métier.

De nouvelles spécialisations

Comme dans le cas de nombreuses autres carrières, les bouleversements que connaît la vie moderne se traduisent par l’émergence de nouvelles spécialisations de plus en plus pointues, ce qui ouvre autant de perspectives nouvelles au niveau du marché de l’emploi. Les spécialisations émergentes les plus en vogue actuellement et qui font l’objet de cursus spécifiques dans les universités au Liban ou à l’étranger portent sur les domaines suivants : psychologie de la santé ; neuropsychologie ; psychologie gérontologique (pour suivre les personnes âgées) ; psychologie du développement ; psychologie cognitive ; psychologie du travail ; psychologie sociale – gestion des menaces sociales et environnementales ; économie et psychologie. À cela s’ajoutent évidemment les filières traditionnelles, telles que la psychologie clinique et psychopathologique ; la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, etc.

Trois orientations au niveau de la licence

Mais avant d’arriver à ces spécialisations, quelles sont les filières possibles au niveau de la licence ? La chef du département de psychologie à l’Université Saint-Joseph, Myrna Gannagé, indique dans ce cadre qu’au niveau du premier cycle, les étudiants doivent suivre un tronc commun lors de la première année, puis ils doivent choisir une filière plus orientée au cours de la deuxième année d’études. Au sein du département de psychologie de l’USJ, cette orientation s’opère autour de trois domaines : la psychologie clinique et pathologique, la psychologie de l’éducation et de la formation, ainsi que la psychologie du travail et de l’entreprise.

La première de ces spécialisations sert à former des psychologues cliniciens pouvant être amenés à travailler dans leur propre clinique ou bien au sein d’institutions publiques et privées, comme le service de psychiatrie et de médecine générale des hôpitaux, ou bien encore dans les secteurs associatifs. « La psychologie clinique se place avant tout au service de l’autre, avec la confrontation face à des gens en souffrance », précise Myrna Gannagé.

La psychologie de l’éducation concerne les professionnels amenés à travailler au sein des établissements scolaires. « Le psychologue peut pratiquer aussi bien auprès des enfants en difficulté qu’auprès de leurs enseignants et des parents, souligne Mme Gannagé. Il est avant tout question de développer le bien-être de tous ces acteurs liés au secteur de l’éducation. »

La dernière filière se rapporte aux métiers liés au monde du travail et de l’entreprise. Il est question ici de former de futurs psychologues en charge du recrutement et de la sélection au sein de cabinets spécialisés dans ce domaine, mais aussi d’inculquer les savoirs liés à l’orientation professionnelle. « Le programme de la filière “psychologie du travail et de l’entreprise” a été réorganisé et remodelé afin de mettre spécifiquement l’accent sur la pratique, sans toutefois négliger la théorie », précise le site du département de psychologie.

Un nombre d’étudiants en hausse

Signe des temps et reflet sans doute de l’accroissement des problèmes sociaux dans le monde moderne, la carrière de psychologue connaît un regain d’intérêt, ce qui se traduit par un accroissement du nombre d’étudiants. Cela est perceptible, entre autres, au département de psychologie de l’USJ, où l’inscription en première année est ouverte à tout étudiant ayant obtenu le baccalauréat, littéraire ou scientifique, et maîtrisant la langue française. Aucune sélection n’est donc prévue à ce niveau.

Ce département accueille actuellement en licence une soixantaine d’étudiants, un chiffre en nette hausse depuis « cinq à six ans », précise Myrna Gannagé. « Il s’agit d’un métier jeune et moderne, ce qui explique peut-être le fait que nous recensons un surcroît de demandes aujourd’hui », souligne-t-elle.

Au terme de la première année, environ deux tiers des étudiants passent au niveau d’étude supérieur, mais le principe consiste à valider 180 crédits à la fin des trois années d’études. « L’étudiant peut échouer à une matière de première année mais peut, en revanche, passer en deuxième année à partir du moment où les crédits invalidés sont rattrapés », précise Mme Gannagé.

Face à une demande en hausse, le département de psychologie envisage de mettre en place une sélection au niveau du master, faute de places suffisantes. Une telle sélection s’opère déjà en doctorat pour poursuivre des travaux de recherche. Les masters au sein de ce département reprennent les mêmes orientations que les études de licence. À cela s’ajoute une branche reliée à la psychologie clinique et pathologique développant l’approche comportementale et cognitive.

Le profil nécessaire

Quel profil devrait avoir un jeune bachelier pour envisager de se lancer dans ce domaine ? Mme Gannagé souligne à ce propos qu’un étudiant qui souhaite opter pour une carrière de psychologue devrait sur un plan personnel « être sensible à la souffrance et à la douleur d’autrui afin de pouvoir être en empathie avec les autres, ce qui n’est pas toujours facile ». La gestion du stress fait aussi partie intégrante du métier, vu la nécessité de gérer le stress des patients eux-mêmes.

Un centre universitaire de soins psychologiques unique au Liban

Le département de psychologie de l’USJ a développé depuis 2015 le premier centre universitaire de soins psychologiques au Liban. « C’est une étape importante pour notre établissement », souligne Myrna Gannagé. Les étudiants en master sont ainsi en mesure de pratiquer auprès de vrais patients avant même d’être diplômés. « Avant l’obtention de leur diplôme, les étudiants sont ainsi livrés en quelque sorte à eux-mêmes face à des patients, mais toujours sous l’œil d’un superviseur via un enregistrement vidéo », précise la responsable.

Il s’agit d’un stage en condition réelle, permettant au corps enseignant de s’assurer de l’acquisition définitive par l’étudiant des enseignements inculqués tout au long de sa formation. Ainsi, les étudiants de master sont confrontés aux conditions réelles du métier sous réserve de l’accord du patient, tout en fournissant une aide psychologique gratuite. Soit une réelle mission de service public assurée par le département de l’USJ.


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Du nouveau depuis un an dans le domaine de la psychologie au Liban : l’exercice de ce métier est soumis désormais à des conditions très strictes, en ce sens qu’une simple licence ne permet plus de pratiquer le métier de psychologue. L’obtention d’un master constitue en outre une condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut en effet avoir réussi à un examen...

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