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Spécial Orientation professionnelle / Édition 4

Les jeunes diplômés sont-ils bien préparés à affronter leur premier emploi ?

Le monde du travail n’est plus ce qu’il était il y a encore quelques années. Face à la concurrence, à un marché en éternelle évolution et des entreprises de plus en plus exigeantes, les jeunes se trouvent parachutés dans un monde auquel ils n’étaient pas vraiment préparés au préalable.

Photo Bigstock

La plupart des chefs d’entreprise ou les directeurs des ressources humaines déplorent « l’ignorance dans laquelle se trouvent ces jeunes concernant la réalité du monde du travail ». « Les étudiants arrivent sur le marché avec un bagage théorique très solide mais sans avoir été sensibilisés en amont à la réalité du terrain, affirme Shérif Aoun, architecte et directeur général de MAC Contracting.Même constat à Total Liban où « le côté pratique et l’expérience sur le terrain » sont les plus grosses lacunes que reproche aux jeunes diplômés la directrice des ressources humaines (DRH) de la société, Katia Dahdah. « Il leur faut davantage de stages en entreprise au cours de leurs études universitaires, car c’est cela qui les confronte au monde réel du travail en leur apprenant le respect de la hiérarchie, le travail en équipe et la rigueur des horaires », souligne-t-elle.

Pour Marc Moretti, directeur général adjoint de Caporal & Moretti SAL, c’est « le côté relationnel et la capacité de ces jeunes à travailler en groupe » qui font défaut. « Théoriquement, ces étudiants ont une formation très solide, indique-t-il. Mais sur le plan relationnel, il y a encore un très gros travail à faire ! Il ne faut pas oublier que la réussite d’une société, de nos jours, dépend beaucoup plus du succès de toute l’équipe que de la gestion d’une seule personne. Et c’est ce côté-là que ces jeunes ignorent lorsqu’ils arrivent sur le terrain.. »

Davantage de stages

Que suggèrent alors les responsables des entreprises à cet égard ? « Beaucoup plus de stages, obligatoires et sérieux, au cours des études universitaires suivies par les étudiants, et cela depuis leur première année, répond sans hésiter la DRH de Total Liban. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils pourront s’adapter à n’importe quel domaine, qu’ils pourront être conscients de la rigidité des horaires de travail, des exigences de leurs chefs, du stress qui les accompagne et surtout du travail en équipe à accomplir. »

Qu’attendent les jeunes ?

Dans un tel contexte, de nombreux jeunes universitaires réclament d’être mieux informés de la situation du marché du travail afin d’être davantage sensibilisés aux réalités qui les attendent sur le terrain. Concrètement, comment serait-il possible d’atteindre cet objectif ? « En diminuant à l’université la part des cours théoriques qui s’avèrent souvent inutiles une fois arrivé sur le terrain », et en « exposant aux étudiants davantage de témoignages exprimés par des personnes ayant déjà une expérience dans un domaine précis, le but étant d’avoir une meilleure idée de ce qui les attend », souligne Réa el-Hayek, licenciée en physique et biochimie.

Pour Jean Azar, financier, c’est « une meilleure orientation sur les différentes filières proposées à l’université » qu’il aurait voulu connaître au cours de ses études. « Côté notions théoriques, l’université nous forme très bien. Mais côté pratique, j’aurais aimé entreprendre plus de stages dans des entreprises lors de mes années universitaires. J’aurais su au moins à quoi m’attendre. J’ai entamé mes études en finances sans vraiment savoir si j’aimerais travailler plus tard dans les chiffres. Aujourd’hui, c’est trop tard », déplore-t-il.

Si ces jeunes admettent qu’ils ont reçu « une bonne formation théorique » de la part de professeurs qui les ont bien armés pour « faire face aux besoins des clients souvent intransigeants », ils déplorent dans le même temps le fait que c’est « la vraie réalité du travail sur le terrain qui leur fait défaut », comme le constate Kim Torbey, une graphic designer qui travaille en free-lance. Lynn Méouchi, détentrice d’un master en finance et travaillant depuis un an et demi dans une banque d’investissements, avoue que « sa première expérience de travail a été très pénible ». « Personne ne m’avait dit que ce domaine était dominé par la gent masculine, dit-elle. Je pense que si l’université avait attiré notre attention sur le milieu dans lequel nous risquions de travailler, à travers des séminaires et la propre expérience des gens du métier, j’aurais été prête moralement à affronter ma première expérience sans avoir autant à batailler pour me faire accepter. »


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