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Liban - Partis

Geagea : C’est d’une résistance politique, et non économique, dont le pays a besoin

« Nombre de personnalités au pouvoir sont soit incompétentes, soit corrompues, soit encore les deux à la fois », a tonné le leader des Forces libanaises.

Samir Geagea. Photo ANI

Ce n’est pas d’une résistance économique mais d’une résistance politique dont le pays a besoin. Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a tenu hier des propos en ce sens en réponse à l’appel lancé récemment par le président de la République Michel Aoun aux Libanais, les invitant à « la résistance pour améliorer l’économie » nationale. C’était lors d’une cérémonie organisée à Baabda à l’occasion du lancement de la « campagne nationale pour la relance de l’économie libanaise ». Le président Aoun a également parlé de « résistance économique » dans une récente déclaration.

Dans un entretien avec Radio Liban libre, M. Geagea a affirmé que « le concept de résistance économique n’est pas opportun dans le contexte libanais parce que cette résistance s’effectue lorsqu’une partie extérieure lance une guerre dans des endroits comme par exemple la bande de Gaza et la Cisjordanie qu’Israël veut soumettre par des mesures économiques ». « Au Liban, la situation est différente puisque nous ne sommes pas en guerre avec des étrangers et que nos problèmes économiques ont des causes internes liées au fait qu’un grand nombre de gens au pouvoir sont soit incompétents, soit corrompus, soit encore les deux à la fois », a-t-il estimé, soulignant que « le résultat est une conjoncture économique et financière déplorable ». « Nous avons besoin de résistance politique dans le sens où les gens doivent retirer leur confiance à ceux en qui ils avaient cru pour gérer leurs affaires et qui ont échoué ou se sont corrompus lors de la gestion des affaires publiques », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le dossier de l’électricité, M. Geagea a rejeté les accusations selon lesquelles il torpille le nouveau plan proposé il y a une semaine par la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustany. « Pour saboter le plan il faut encore pouvoir en avoir les moyens », s’est-il exclamé, relevant que son parti « ne compte pas dix ministres au sein du gouvernement, lesquels se contentent de donner leur opinion en Conseil des ministres et demandent à la ministre de l’Énergie et de l’Eau de rectifier le tir ». « Ce que nous essayons de faire, c’est corriger la situation de l’électricité en pointant du doigt les sources du gaspillage et les failles qui permettent la corruption », a-t-il enchaîné, estimant que « ces deux éléments maintiennent le statu quo du dossier de l’électricité depuis dix ans ». « Comment ce qui n’a pas été corrigé en dix ans peut-il l’être aujourd’hui ? » s’est demandé le chef des FL, estimant que « l’approche adoptée jusqu’à présent est erronée parce que le dossier n’est pas envisagé de manière globale et se concentre plutôt sur les navires-centrales ». « Si vraiment on avait veillé à l’intérêt des gens, on aurait obtenu le résultat souhaité depuis longtemps », a-t-il noté à ce sujet.

M. Geagea a par ailleurs appuyé « à 100 % » les propos du président du Parlement, Nabih Berry, qui avait appelé à la nécessité de réduire le déficit budgétaire, faute de quoi on se trouverait devant un gros problème. « Nous ne pouvons commencer les réformes qu’en comblant les lacunes », a-t-il déclaré, estimant que « la première étape à franchir est l’adoption du budget ». « Je ne comprends pas pourquoi le budget n’a pas encore été adopté, alors qu’il aurait dû l’être depuis le début de l’année. Je salue dans ce cadre la décision du ministre des Finances Ali Hassan Khalil qui a décidé de suspendre tout contrat de dépense », a ajouté le leader des FL.


(Lire aussi : Et rebelote pour une nouvelle querelle « électrique » CPL-FL)


Un seul espoir pour le retour : la Russie

M. Geagea a par ailleurs évoqué la solution qu’a acceptée le chef de l’État concernant le dossier des déplacés syriens débattu mardi à Moscou entre ce dernier et son homologue russe Vladimir Poutine. Le président Aoun a admis lors de sa visite en Russie que le rapatriement soit lié à l’établissement de « conditions propices » préalables, notamment sociales et économiques. « Le communiqué conjoint des deux hommes d’État indique qu’il faut attendre que soient complétées les conditions de retour, notamment la reconstruction en Syrie. Mais, pour ma part, je considère que la condition la plus importante est l’intention de Bachar al-Assad. Or tous les signes indiquent pour le moment qu’il ne souhaite pas le retour des déplacés, ces déplacés à qui il impose un ensemble de mesures telles que la conscription militaire, empêchant leur retour », a tonné M. Geagea. « Le Liban ne peut plus supporter la présence des Syriens déplacés, et le seul espoir pour résoudre la crise est que la Russie exerce une pression suffisante sur Bachar al-Assad afin de lui faire accepter leur retour », a-t-il martelé, jugeant que « même si la reconstruction n’a pas lieu, le réfugié syrien qui vit dans une tente au Liban préférerait vivre dans une tente en Syrie à proximité de son domicile en ruines, avec la même aide qu’il reçoit au Liban des organisations internationales ».


(Pour mémoire : Geagea à L’OLJ : Il n’y a pas de come-back de l’influence syrienne au Liban)


Folklore

Sur la proposition de la Douma (Parlement russe) d’organiser une conférence parlementaire à Beyrouth réunissant des représentants des Parlements libanais, russe, européen, turc, iranien et syrien afin d’étudier le retour des déplacés dans leurs foyers, M. Geagea a estimé qu’elle « s’inscrit dans le cadre du folklore et constitue une perte de temps ». « Le problème est que Bachar al-Assad ne veut pas le retour des personnes déplacées, et lorsque sa décision changera, la crise sera résolue à 70 % », a-t-il insisté.

Interrogé enfin sur les propos du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait affirmé à la suite de la visite vendredi du secrétaire d’État Mike Pompeo à Beyrouth avoir perçu chez ce dernier une volonté de pousser les Libanais à affronter le parti chiite, M. Geagea a affirmé que « les composantes politiques libanaises sont attachées à la stabilité interne, ayant toutes pris ces dernières années des décisions définitives en ce sens ». « Les positions internes sont connues et sont les mêmes avant, pendant, et après la visite de M. Pompeo », a-t-il indiqué.


Pour mémoire

Réfugiés syriens : le feu couve sous la cendre

Ce n’est pas d’une résistance économique mais d’une résistance politique dont le pays a besoin. Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a tenu hier des propos en ce sens en réponse à l’appel lancé récemment par le président de la République Michel Aoun aux Libanais, les invitant à « la résistance pour améliorer l’économie » nationale....

commentaires (6)

Au fond notre pays a besoin que des résistants en tout. Le seul endroit ou la résistance est à son summum, presque infini... c'est dans les câbles électriques je suis obligé de faire l'humour à défaut de pleurer!

Sarkis Serge Tateossian

22 h 42, le 28 mars 2019

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Commentaires (6)

  • Au fond notre pays a besoin que des résistants en tout. Le seul endroit ou la résistance est à son summum, presque infini... c'est dans les câbles électriques je suis obligé de faire l'humour à défaut de pleurer!

    Sarkis Serge Tateossian

    22 h 42, le 28 mars 2019

  • M. Geagea, Votre tête était plus sympa sans barbe. Vous faisiez plus jeune. La barbe vous fait vieillir. Elle vous donne un air de vieux. Un vieux de plus dans un pays de vieux politiciens où abondent de plus en plus les barbus. On voit de plus en plus des barbus dans les rues de nos villes et villages, à la télé, partout, dans tous les coins du pays, les jeunes, les vieux. sans distinction religieuse, politique ou sociale. Je me demande, et je ne parle pas de vous, M. Geagea, est-ce pour montrer une force de caractère? Est-ce pour montrer une certaines virilité, une force musculaire? La testostérone est-elle pour quelque chose? Est-ce pour compenser une certaine calvitie? Ou bien est-ce pour montrer une sagesse, la sagesse du barbu, qu’un visage rasé ne saurait réfléchir? Je n’ai pas de réponse.

    Hippolyte

    13 h 10, le 28 mars 2019

  • POURQUOI SAMI GEMAYEL ET NADIM ET TOUS CES GENS QUI DÉCLARENT PATRIOTES NE VIENNENT PAS FUSIONNER AVEC GEAGEA ? POURQUOI ? CHACUN POUR SOI ?? C'EST ÇA LA FAMILLE D'ABORD....À L'ÉPOQUE DU GRAND PÈRE PIERRE, L'EMBLÈME C'ÉTAIT: ALLAH, ALWATAN, AL AILAH. AUJOURD'HUI C'EST DEVENU: AL AILAH, AL AILAH, AL AILAH....

    Gebran Eid

    12 h 45, le 28 mars 2019

  • CLAIR NET ET PRECIS!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 12, le 28 mars 2019

  • LE PAYS A BESOIN D,UN NETTOYAGE POLITIQUE RADICAL ET DES REFORMES ECONOMIQUES ET FINANCIERES ULTRA URGENTES POUR ESSAYER DE LE SAUVER EXISTENTIELLEMENT. ET NOS ABRUTIS... CORROMPUS, IGNORANTS, INCOMPETENTS, M,ENFOUTISTES... CONTINUENT A TERGIVERSER ET A PERDRE DU TEMPS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 29, le 28 mars 2019

  • Parole digne d’un chef d’Etat !!!

    Bery tus

    05 h 12, le 28 mars 2019

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