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Économie - Grande-Bretagne

Londres réclame un report de trois mois de la date du Brexit

À neuf jours de la sortie du Royaume-Uni du club européen, la Première ministre britannique a demandé une extension de la date prévue « jusqu’au 30 juin ».

La Première ministre britannique, Theresa May, s’adressant aux députés, hier, à Londres. Mark Duffy/AFP

L’Union européenne est prête à accorder au Royaume-Uni un court report du Brexit à condition que les députés votent l’accord de divorce négocié avec Theresa May, a annoncé hier le président du Conseil européen, Donald Tusk. « Je crois qu’une courte extension sera possible mais elle sera conditionnée à un vote positif sur le traité de retrait à la Chambre des communes », a dit M. Tusk, dans une courte déclaration devant la presse, réagissant à la requête de la dirigeante britannique.

À neuf jours de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni du club européen et alors qu’elle a échoué à faire adopter par la Chambre des communes le traité de retrait conclu fin novembre avec Bruxelles, Mme May a écrit à M. Tusk pour lui demander une extension « jusqu’au 30 juin » de l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui régit la sortie d’un pays de l’UE. Son objectif est d’éviter à son pays une sortie brutale, sans accord et sans transition, de l’UE, 46 ans après l’adhésion du Royaume-Uni dans ce qui était alors la Communauté économique européenne. Mais sa demande doit être acceptée à l’unanimité des 27 autres États membres de l’UE, réunis en sommet à Bruxelles aujourd’hui et demain, et validée par les deux Chambres du Parlement britannique avant le 29 mars, date théorique de la sortie. La France a déjà averti qu’elle s’opposerait à ce report s’il n’était pas justifié par une stratégie « crédible ». Le risque demeure donc d’un divorce brutal entre Londres et l’UE, un scénario aux conséquences économiques redoutées d’un côté comme de l’autre.

« Frêle » espoir

« Même si l’espoir d’un succès final peut paraître frêle, voire illusoire, et bien qu’une fatigue du Brexit soit de plus en plus visible et justifiée, nous ne pouvons renoncer à rechercher jusqu’au tout dernier moment une solution positive », a déclaré M. Tusk.

Le traité de retrait de l’UE, péniblement conclu à l’issue d’un an et demi de négociations, a été massivement rejeté à deux reprises par les députés britanniques. Malgré ces cuisantes défaites, Theresa May souhaite « présenter une nouvelle fois à la Chambre » ce texte et ce « aussi vite que possible ». Pour être soumis au vote des députés, l’accord devra cependant être « substantiellement » différent, a prévenu le président de la Chambre des communes, John Bercow, qui a écarté que les députés se prononcent une nouvelle fois sur un texte identique.

En obtenant ensuite un report du Brexit au 30 juin, Theresa May compte éviter au Royaume-Uni de participer aux élections européennes fin mai, une perspective qu’elle considère « inacceptable », près de trois ans après le référendum de juin 2016. « En tant que Première ministre, je ne suis pas disposée à repousser le Brexit au-delà du 30 juin », a-t-elle déclaré, laissant planer l’hypothèse de sa démission.

Pour quelle durée ?

Mais cette date est jugée trop tardive par plusieurs États membres et fait peser de « graves risques politiques et juridiques » pour l’UE, selon la Commission européenne.

« La question reste ouverte quant à la durée » du report, a souligné Donald Tusk. Si les dirigeants des 27 « approuvent mes recommandations et qu’il y a un vote positif à la Chambre des communes la semaine prochaine, nous pouvons finaliser et formaliser la décision sur l’extension dans une procédure écrite » ultérieurement, a dit M. Tusk, qui n’a toutefois pas exclu la nécessité d’un nouveau sommet « la semaine prochaine ». Plus tôt dans la journée, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait estimé qu’il n’y aurait « pas de décision cette semaine lors du Conseil européen ».

Le délai réclamé par Mme May a fait bondir dans les rangs de la majorité comme de l’opposition. Le leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, partisan d’un report plus long, a fustigé « l’incompétence, les échecs et l’intransigeance de la Première ministre et de son gouvernement ». Le député conservateur Peter Bone, opposé au report, y a vu une « trahison du peuple britannique » et a appelé la cheffe du gouvernement à revenir sur sa décision.

Source : AFP


L’Union européenne est prête à accorder au Royaume-Uni un court report du Brexit à condition que les députés votent l’accord de divorce négocié avec Theresa May, a annoncé hier le président du Conseil européen, Donald Tusk. « Je crois qu’une courte extension sera possible mais elle sera conditionnée à un vote positif sur le traité de retrait à la Chambre des...

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