Malgré l’exacerbation des tensions entre le Premier ministre, Saad Hariri, et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, il semble que le point de non-retour n’ait pas été atteint. Preuve de l’entente retrouvée entre les deux hommes, le Conseil des ministres doit se tenir demain jeudi avec 52 points prévus à l’ordre du jour, parmi lesquels des points litigieux en passe d’être résolus.
L’une des principales décisions attendues porte sur les nominations des membres du conseil militaire de l’armée. Ce point, qui avait déjà été prévu à l’ordre du jour, avant qu’il en soit retiré pour cause de litige, a été réintroduit tel quel. Le ministre de la Défense, Élias Bou Saab, a tenu à préciser dans un entretien télévisé qu’aucun veto n’a été mis sur les noms proposés, ce qui aurait justifié le report de l’examen de ce point à l’ordre du jour. Il répondait à des informations de presse sur le fait que les nominations butaient sur un veto du chef de l’État d’une part, et celui du Premier ministre de l’autre, ces deux veto finissant par s’annuler l’un l’autre. Le report des nominations était donc motivé, selon la description de M. Bou Saab, par « la nécessité de répondre à certaines demandes de clarification autour de trois noms ». Après que les réponses ont été données, ce point a été remis à l’ordre du jour sans modification dans les noms, a-t-il dit.
Il reste à voir si l’entente sur les nominations militaires peut déteindre sur le reste des nominations administratives, plus précisément si l’entente consolidée entre le courant du Futur et le Courant patriotique libre pourrait faciliter les nominations au sein de la fonction publique. Pour rappel, Saad Hariri s’est farouchement opposé à ce que le CPL revendique la majeure partie des quotes-parts qui reviennent aux chrétiens, et marginalise ainsi toutes les autres formations de la même communauté, alliées au Premier ministre.
(Pour mémoire : Hariri et Bassil à fleurets mouchetés autour des nominations)
Financement de voyages...
Par ailleurs, l’insertion en annexe à l’ordre du jour du plan sur l’électricité proposé par le ministère de l’Énergie a été tranchée hier à l’issue de la rencontre au Grand Sérail entre le président du Conseil et la ministre de l’Énergie, Nada Boustani. Il s’agit du plan élaboré par le ministère en 2010 et revu par la ministre en coopération avec la Banque mondiale. Alors que la relance de la location des navires-centrales souhaitée par M. Bassil avait contribué à empoisonner ses relations avec le Premier ministre, le plan soumis hier ne prévoit pas cette option. Il consiste en revanche à augmenter la capacité de production et à en diminuer le coût en substituant le gaz naturel au fioul et à revoir à la hausse les prix de l’électricité. Ce plan inclut à moyen terme la mise sur pied de centrales temporaires pour une durée de trois à cinq ans à compter de 2020, en attendant la construction de nouvelles centrales a Selaata, Hreiché et Zahrani, et la réhabilitation des centrales de Zouk et de Jiyé.
D’autres points à l’ordre du jour ne sont pas sans susciter des réactions d’étonnement sur les réseaux sociaux ou dans les médias, à savoir le fait que, sur les 52 points, rien moins que dix-sept portent sur le financement des voyages de délégations à l’étranger...
Notons enfin que dix-neuf points de l’ordre du jour consistent à accepter des donations, parmi lesquelles des dons d’équipements à l’armée.
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commentaires (3)
Le problème douteux des bateaux turcs a fait son temps et ses profiteurs, il ne concerne plus le ministre des Affaires étrangères anciennement ministre de l'Energie. Il ne concerne désormais que la nouvelle ministre de l'Energie et le chef du gouvernement exclusivement. Quant aux voyages, le temps du tourisme familiale est terminé, dorénavant l'Etat ne doit financer que les déplacements indispensables et utiles. A titre d'exemple la pêche de la morue en Islande n'a rien à voir avec la pêche du Sultan-Ibrahim au large de Jounieh.
Un Libanais
17 h 33, le 20 mars 2019