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À La Une - Egypte

L'écrivain Alaa el-Aswany poursuivi en justice pour "insultes" contre le pouvoir égyptien

L'écrivain égyptien Alaa el-Aswany. Photo d'archives AFP.

L'écrivain égyptien Alaa el-Aswany, figure particulièrement critique du régime, fait l'objet de nouvelles poursuites en Egypte, où il est accusé par le parquet général militaire d'"insultes envers le président, les forces armées et les institutions judiciaires égyptiens." L'annonce de ces poursuites contre l'auteur de "L'immeuble Yacoubian" a été confirmée par l'auteur sur ses comptes Twitter et Facebook, et dans un communiqué publié par sa maison d'édition en France, Actes Sud.

"Oui, je suis accusé dans une affaire militaire", a écrit M. el-Aswani mardi dans un article publié en arabe sur DW. "Il y a deux jours, j'ai appris que j'avais été déféré devant un tribunal militaire pour insulte contre le chef de l'Etat et incitation contre le régime à cause de mon dernier roman et des articles que j'écris ici (sur DW)", a-t-il poursuivi. "Mon seul crime est d'être un écrivain, que j'exprime mon opinion et critique tous ceux qui le méritent même s'il s'agit de M. Sissi lui-même", a-t-il ajouté.

M. Aswany est notamment poursuivi pour ses textes publiés en arabe dans Deutsche Welle, une plateforme médiatique allemande, et spécifiquement pour un article intitulé "pourquoi ne comprenons-nous pas ce que le monde entier comprend", dans lequel il critique la nomination de militaires à des postes civils. Les accusations portent également sur son nouveau roman, "J'ai couru vers le Nil", sorti en 2018, dans lequel il revient sur la révolution de 2011 (qui a mené au renversement du président Hosni Moubarak) et les exactions commises alors par le régime et l'armée. 


(Lire aussi : Alaa el-Aswany à « L’OLJ » : La révolution a fait ressortir ce qu’il y a de meilleur chez les Égyptiens)


Les autorités égyptiennes n'ont pas annoncé publiquement le déclenchement de poursuites contre l'écrivain. Mais, selon des sources judiciaires et une ONG de défense de la liberté d'expression, des plaintes ont été déposées devant la justice.

Né en 1957, Alaa el-Aswany est l'un des écrivains les plus célèbres du monde arabe. Son premier roman "L'immeuble Yacoubian", publié en 2006, est devenu un véritable phénomène éditorial international. Romancier, nouvelliste, essayiste, il est traduit en une trentaine de langues et a reçu une quinzaine de prix littéraires.

Chroniqueur engagé, il est l'un des membres fondateurs du mouvement d'opposition "Kifaya" (Ça suffit). En 2011, il a pris une part active au Printemps arabe et participé au mouvement de la place Tahrir. Cette expérience lui a inspiré son roman "J'ai couru vers le Nil", vendu à près de 30.000 exemplaires mais interdit, selon l'écrivain, dans tous les pays arabes sauf la Tunisie, le Maroc et le Liban.

L'écrivain égyptien, qui vit aux Etats-Unis où il enseigne la littérature, n'en est pas à ses premiers déboires avec la justice et le régime égyptiens. En 2014, il lui a été interdit de publier son éditorial hebdomadaire dans un quotidien égyptien et d'apparaître dans les médias officiels. En 2015, la sécurité de l'Etat égyptienne lui a interdit d'organiser un séminaire.

L'annonce des poursuites lancées contre l'auteur de "L'immeuble Yacoubian" a provoqué une vague de solidarité sur les réseaux sociaux. 


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