La naissance d’une association de promotion du tourisme religieux, la « Lebanese Faith Energy » (LFE), a été annoncée à l’Université du Saint-Esprit Kaslik (USEK), au cours d’une conférence de presse qui a réuni, le 27 février dernier, son président, l’avocat Laurent Aoun, son inspirateur, le ministre des AE, Gebran Bassil, le recteur de l’USEK, le P. Georges Hobeika, le supérieur général de l’ordre libanais maronite (OLM), Nehmetallah Hachem, et l’ambassadeur de Hongrie, Géza Mihalyi. La présence de ce dernier s’explique par l’existence d’un grand projet de restauration d’une trentaine d’églises à caractère historique grâce à un don de la Hongrie. Les détails de ce projet seront divulgués au mois de mai, à l’occasion de la visite au Liban d’une délégation hongroise.
Le président de la LFE, Laurent Aoun, a précisé que l’association, qui a signé un protocole de coopération avec l’USEK, ne se contentera pas de restaurer les édifices religieux choisis, mais également l’infrastructure de leur environnement immédiat, dans l’esprit d’un développement durable favorisant le tourisme religieux. Elle le fera en coopération avec les associations sœurs, en particulier dans la Vallée sainte, et le ministère du Tourisme. Un « chemin de saint Charbel » est envisagé en particulier, reliant le village natal du saint moine au couvent de Annaya.Sur le plan culturel et en étroite coopération avec l’USEK, la LFE va organiser diverses manifestations destinées à promouvoir la culture du vivre-ensemble et à confirmer et consolider la vocation historique du Liban.
En gros, le président de la LFE et le ministre des AE s’attendent, dans les années à venir, à un boom du tourisme religieux, un secteur qui engage annuellement, dans le monde, quelque 300 à 350 millions de visiteurs. Le Vatican a placé à nouveau le Liban sur la liste de ses circuits touristiques religieux, ont-ils en outre rappelé, et le Liban devrait commencer à en cueillir les fruits. M. Bassil a insisté sur la promesse que représente, pour le tourisme religieux et patrimonial, l’immense réserve de la diaspora libanaise.
À la liste des hauts lieux du tourisme religieux, Gebran Bassil devait inscrire les villes témoins de la présence directe de Jésus, Tyr, Sidon et Sarafand (l’antique Sarepta), les sites de Cana et de Mantara, le mont Hermon et Marjeyoun, sans oublier la crique de Tabarja, d’où une tradition veut que saint Paul se soit embarqué pour l’un de ses voyages missionnaires. Il a rappelé aussi qu’une « autoroute de la sainteté » est en projet, qui reliera le couvent de Annaya, où se trouve la tombe de saint Charbel, à celui de Kfifane, en passant par Lehfed, Mayfouk et Jrebta.
(Pour mémoire : Une campagne de promotion du tourisme religieux lancée en mars)
Tourisme religieux musulman
Mais le tourisme religieux, dans l’idée du ministre, ne doit pas se limiter aux visiteurs et pèlerins chrétiens. Pour lui, le Liban a énormément d’atouts pour les pèlerins et visiteurs religieux musulmans, puisque, depuis l’arrivée de l’islam au Liban, sous les califes Omar et Osman, des centaines de grandes et moins grandes mosquées, lieux de culte, « haouzas » et « zawiyas » sont apparus dans tous les grands centres urbains, en particulier à Tripoli. Des 350 édifices religieux musulmans qui existaient à Tripoli, au XVIIIe siècle, une cinquantaine demeurent, qui sont de véritables joyaux architecturaux, a précisé M. Bassil. À ces lieux de culte, il ajoute les centres d’attraction spéciaux que sont Baalbeck et Nabatiyeh, pour les chiites, ainsi que les mausolées des prophètes et saints de l’Ancien Testament, comme Nabi Ayoub (Job) et Nabi Nouh (Noé).
M. Bassil n’a pas oublié non plus de signaler qu’il existe trois synagogues au Liban, à Beyrouth, Tripoli et Deir el-Qamar.
Venir voir un peuple qui vit de cette cohabitation de fois religieuses diverses au point d’en avoir fait un art de vivre fait aussi partie du pouvoir d’attraction touristique du Liban, a ajouté M. Bassil, insistant sur l’innovation absolue que représente l’instauration d’une fête nationale commune islamo-chrétienne, le 25 mars, à l’occasion de l’Annonciation.
Le père Hobeika, recteur de l’USEK, a relevé, citant Julia Kristeva, « cet incroyable besoin de croire » qui relègue aux oubliettes des théories dépassées d’Auguste Comte, qui prévoyait le déclin du sentiment religieux avec l’avènement de la déesse Raison. « Jeunes du Liban, ne laissez pas les prophètes de malheur s’infiltrer dans vos rêves et vos attentes. Marchez vers la cité de la rencontre. Le plus beau reste à venir », a-t-il lancé en guise de conclusion.
Lire aussi
Le Vatican remet le Liban sur la liste des pays de pèlerinage
Une immense statue de saint Charbel érigée sur les hauteurs de Hammana
L’église Saint-Élisée de Amchit, un joyau discret à ne pas manquer
Le Liban, pays de pèlerinage rêvé des chrétiens du Moyen-Orient
Des Israéliens viennent régulièrement au Liban faire du tourisme religieux, selon le Haaretz
commentaires (4)
DU MENU ! SEUL LE TOURISME ECONOMIQUE DES PAYS ARABES PEUT SAUVER CE SECTEUR PERTURBE PAR LES IRRESPONSABILITES DE CERTAINS A L,ALLEGEANCE NON LIBANAISE...
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 16, le 06 mars 2019