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À La Une - Yémen

Peu d'espoir de paix à Hodeida malgré les progrès de l'ONU

 "Les combats n'ont jamais cessé", dit un chauffeur de bus de la ville.



Un convoi de l'ONU à Hodeida, au Yémen, le 26 février 2019. REUTERS/Abduljabbar Zeyad

Les habitants de Hodeida, grande ville portuaire de l'ouest du Yémen, ont peu d'espoir de paix même si l'ONU a pris le contrôle cette semaine d'entrepôts d'aide alimentaire cruciaux pour une population épuisée par quatre années de guerre.

En raison de combats entre forces progouvernementales et rebelles houthis, les Nations unies n'étaient pas en mesure depuis septembre d'atteindre les Red Sea Mills, des entrepôts de blé sur une ligne de front susceptibles de nourrir 3,7 millions de personnes pendant un mois.

Une équipe du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu avoir accès mardi au site où sont stockées 51.000 tonnes de blé, a indiqué l'organisation. Cela fait suite à un accord conclu le 17 février sous l'égide de l'ONU et en vertu duquel les parties en conflit ont convenu de redéployer leurs combattants en dehors de trois ports, dont celui de Hodeida, et loin de zones vitales pour l'aide humanitaire.

La côte occidentale du Yémen est devenue en 2018 le principal front de guerre entre des forces progouvernementales appuyées par l'Arabie saoudite et des rebelles houthis soutenus par l'Iran. Une accalmie avait été observée en décembre après des pourparlers inter-yéménites en Suède.

Mercredi, cependant, les rues de Hodeida étaient vides au milieu d'une tension croissante, alors que des coups de feu ont été entendus pendant la nuit en provenance du sud, ont dit des habitants à l'AFP. "Il n'y a pas d'espoir tant que nous pouvons entendre le bruit des tirs", déclare Eman, 26 ans, un résident de Hodeida.

Les rebelles houthis, qui ont pris le contrôle du port de Hodeida fin 2014, ont arrêté des piétons, ainsi que des automobilistes, et fouillé leurs véhicules, dit un autre résident.

Depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 18 décembre, il y a eu des affrontements sporadiques entre rebelles et combattants progouvernementaux.

Les deux parties ne cessent de s'accuser mutuellement de violer la trêve.


(Lire aussi : L'ONU réclame plus de 4 milliards USD pour l'aide humanitaire au Yémen en 2019)


Charançons

Hani, un chauffeur de bus de la ville, dit qu'il ne s'attend pas à ce que la situation change de sitôt.

"Je m'attends à ce que la situation humanitaire change un peu et à ce que l'aide parvienne à certains citoyens, mais je ne pense pas qu'il y aura de changement majeur dans la situation actuelle", déclare l'homme de 40 ans. "Les combats n'ont jamais cessé", souligne-t-il.

Depuis 2015, le conflit au Yémen a provoqué ce que l'ONU décrit comme la pire crise humanitaire du monde, l'immense majorité de la population dépendant de l'aide internationale.

Le PAM a déclaré mercredi que l'accès aux Red Sea Mills était "une première étape importante", ajoutant que des échantillons de blé prélevés sur le site avaient été envoyés à des laboratoires pour tester la qualité. "Le blé est infesté de charançons, ce que nous avions prévu. Nous devons procéder à de la fumigation", a déclaré Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM.

Les parties en conflit sont accusées de ne pas avoir protégé les civils dans le conflit.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, quelque 10.000 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées et plus de 60.000 blessées dans les combats depuis 2015.

Des ONG estiment que le nombre de morts est largement supérieur, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.


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