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15e manifestation de "gilets jaunes", pour tenter d'enrayer l'essoufflement

"A bout de souffle", titre samedi le quotidien Le Parisien, sur une photo d'un "gilet jaune" esseulé mais malgré tout toujours posté sur un rond-point en signe de protestation.

Des "gilets jaunes" rassemblés le 23 février 2019 sur l'avenue des Champs-Elysées. Photo AFP / Zakaria ABDELKAFI

Sur les pelouses du château de Chambord ou les Champs-Elysées parisiens, des milliers de "gilets jaunes" ont à nouveau manifesté samedi en France, pour la quinzième fois, en dépit du déclin de cette fronde populaire contre la politique d'Emmanuel Macron.

"Non, le mouvement ne s'essouffle pas, et je pense que ça peut durer", assurait Jérémy Desbois, ouvrier de 22 ans, dans le cortège parisien parti des Champs-Elysées et qui regroupait 4.000 personnes dans l'après-midi, selon les autorités, contre 3.000 à la même heure il y a une semaine.

A travers la France, 11.600 "gilets jaunes" manifestaient samedi en France à 14H00 (13h00 GMT), selon le ministère de l'Intérieur, soit une légère hausse par rapport à la semaine précédente à la même heure, où 10.200 manifestants avaient été recensés.

Les "gilets" étaient 282.000 à manifester le 17 novembre quand ils ont lancé cette fronde populaire, qui porte sur la politique fiscale et sociale du président Emmanuel Macron. Mais ils n'étaient plus que 41.000 à manifester il y a une semaine, selon des chiffres officiels contestés par les "gilets". 

"A bout de souffle", en concluait ce samedi matin le quotidien Le Parisien, sur une photo d'un "gilet jaune" esseulé mais toujours posté sur un rond-point en signe de protestation. C'est que, en plus de trois mois de mouvement, les autorités ont repris la main, concédant des mesures pour le pouvoir d'achat se chiffrant à plus de dix milliards d'euros, puis lançant le "grand débat national" : à travers la France, il est destiné à permettre aux mécontents d'évoquer les raisons de leur colère. Mais il reste à définir comment ces doléances seront prises en compte.

"Il y a peut-être moins de monde dans la rue mais les gens continueront à sortir si rien n'évolue à la fin du grand débat", a averti Lucia Ferrera, une "gilet jaune" infirmière de 33 ans.


(Pour mémoire : Les "gilets jaunes" manifestent pour marquer trois mois de contestation sociale)



Baraques à frites au château 
Pour relancer le mouvement, les "gilets" s'essaient à de nouvelles formes de protestation: entre baraques à frites et camion à pizzas, un millier d'entre eux ont pique-niqué dans une ambiance festive et sous un soleil printanier sur la pelouse du château de Chambord (centre), haut lieu touristique. 

D'autres manifestations ont eu lieu à travers la France, notamment à Toulouse (sud-ouest) où une centaine de personnes, dont des "gilets jaunes", ont bloqué la plateforme Amazon.
Des échauffourées sporadiques ont éclaté, notamment à Paris, Rennes (nord-ouest), Lyon (centre-est) et à Clermont-Ferrand (centre) où environ 2.500 manifestants ont défilé dans une ville barricadée par crainte d'une répétition des violences qui ont émaillé presque toutes les manifestations des "gilets". 

Les vidéos des récents heurts et des pillages ont fait le tour du monde, écornant l'image de la France, première destination touristique de la planète.

Si les onze morts depuis le début du mouvement sont la plupart dues à des accidents en marge de points de blocage installés par les "gilets", près de 2.000 personnes ont été blessées lors de rassemblements, les manifestants pointant du doigt la "violence policière". 

Les heurts qui éclatent à presque chaque manifestation, et l'incapacité du mouvement à se fédérer autour d'une cause et d'une figure communes ont favorisé une baisse de la mobilisation, ainsi qu'un recul de la popularité des "gilets" dans l'opinion publique: alors que les Français soutenaient largement le mouvement, jusqu'à peu encore, ils étaient 52% (+15 points) à estimer qu'il devait cesser, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (JDD) publié le 17 février.

Les accusations d'antisémitisme, notamment après des insultes proférées contre l'intellectuel Alain Finkielkraut lors d'une manifestation de "gilets jaunes", ont également pu ternir le mouvement. Mais, dans les cortèges, certains participants tenaient à arborer des slogans démentant toute haine antijuive. "Ni raciste, ni antisémites, ni homophobes, anticapitalistes", pouvait-on lire sur un carton épinglé dans le dos de deux manifestants retraités à Marseille (sud-est).



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