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À La Une - France

Les "gilets jaunes" manifestent pour marquer trois mois de contestation sociale

A 14 heures, le ministère de l'Intérieur dénombrait 10.200 manifestants dans le pays dont 3.000 à Paris, des chiffres en recul par rapport à la semaine précédente.

Manifestation de "gilets jaunes" à Pontivy, le 16 février 2019. AFP / Damien MEYER

Des milliers de "gilets jaunes" ont une nouvelle fois manifesté samedi à Paris et dans plusieurs villes de France, trois mois après le début de ce mouvement de contestation qui persiste malgré un début de lassitude dans l'opinion publique.

A Paris, une foule compacte de plusieurs milliers de personnes est partie de la place de l'Etoile pour rallier l'esplanade des Invalides, qui a été évacuée en fin d'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le ministère de l'Intérieur a dénombré 41.500 manifestants en France dont 5.000 à Paris, des chiffres en recul par rapport à la semaine précédente mais régulièrement contestés par les "gilets jaunes".

Après de brefs face-à-face avec les forces de l'ordre, les "gilets jaunes" se sont ébroués dans les rues alentours, certains rejoignant les Champs-Elysées en début de soirée aux cris, devenus traditionnels, de "Macron démission".

La mobilisation parisienne a connu un bref moment de tension quand le cortège a croisé la route du philosophe Alain Finkielkraut, insulté par des manifestants aux cris de "sioniste de merde". "Un déferlement de haine à l'état pur", a dénoncé dans un tweet le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Ce mouvement inédit, lancé le 17 novembre et né sur les réseaux sociaux de la contestation de la hausse de la fiscalité sur les carburants, a essaimé dans toute la France et poussé le gouvernement à des mesures sociales et au lancement d'un grand débat national. Les "gilets jaunes" contestent la politique fiscale et sociale du gouvernement, réclament plus de pouvoir d'achat et appellent, pour certains, à la démission d'Emmanuel Macron.


(Lire aussi : Macron tenté par un référendum : un pari à quitte ou double)


D'autres villes ont connu des tensions plus marquées en fin de manifestation, notamment Bordeaux (sud-ouest), autre bastion de ce mouvement.

Le cortège de plusieurs milliers de personnes a emprunté les rues des quartiers cossus où des tags proclamaient notamment "mort aux riches". Au bout de l'itinéraire, des violences ont éclaté : la police a répondu à coup de canons à eau et de gaz lacrymogène à des jets de projectiles, selon des journalistes de l'AFP. La mobilisation a réuni 5.000 personnes dans la ville, selon une source policière.

Au moins 2.000 manifestants s'étaient rassemblés à Pontivy (ouest), point de ralliement de la région Bretagne. Plusieurs milliers de "gilets jaunes" manifestaient à Toulouse (sud-ouest), autre bastion du mouvement. Des échauffourées ont éclaté dans l'après-midi.

A Nantes (ouest), la manifestation qui a rassemblé 1.600 personnes, selon une source policière, a été émaillée d'incidents.

A Lyon, où s'étaient rassemblés plusieurs milliers de manifestants, des "gilets jaunes" tentaient de bloquer le trafic sur l'autoroute A7 à la sortie sud de la ville, provoquant des difficultés de circulation.


(Pour mémoire : Plus de 50.000 "gilets jaunes" ont manifesté samedi en France)


"Fracture"
Pour les trois mois de leur mouvement, les "gilets jaunes" ont également réinvesti les ronds-points - là où avaient commencé les mobilisations mi-novembre - dans le département de Meurthe-et-Moselle (est).

D'autres manifestations rassemblant d'une centaine à un millier de personnes se sont tenues notamment à Lille (nord), Caen (nord-ouest), Grenoble (est), Strasbourg (nord-est) ou Rennes (ouest).

Cette contestation voit le large soutien populaire dont elle bénéficiait s'effriter : pour la première fois, une majorité de Français (56%) souhaitent que la mobilisation s'arrête, selon un sondage Elabe diffusé mercredi.

Entre le gouvernement occupé à faire la promotion de son "grand débat national", pour tenter de sortir de la crise, et les manifestants qui dénoncent une consultation de façade, le dialogue de sourds se poursuit.

Cette crise met en lumière "une fracture sociale, territoriale, démocratique, institutionnelle et européenne qui vient de loin", a estimé samedi l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, dans un entretien au journal Le Monde.

Selon lui, la défiance populaire à l'égard des politiques vient "du fait qu'on a refusé de voir le gigantesque transfert de compétences vers des instances non élues et qui n'ont de comptes à rendre à personne", comme la Commission européenne.


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