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Moyen Orient et Monde - Israël

En froid avec Varsovie, Netanyahu cherche à sauver les apparences diplomatiques

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban saluant chaleureusement son homologue israélien Benjamin Netanyahu, hier à Jérusalem. Ariel Schalit /Pool via Reuters

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenté hier de sauver les apparences après l’annulation retentissante d’un sommet avec quatre homologues d’Europe centrale en raison d’une querelle avec la Pologne sur son rôle dans la Shoah et sur l’antisémitisme.

M. Netanyahu a reçu à Jérusalem les Premiers ministres hongrois, slovaque et tchèque, mais leur collègue polonais – quatrième membre du « groupe de Visegrad » – se signalait par son absence, lui qui devait initialement participer à cette première réunion du « V4 » hors d’Europe.

Aux côtés de ses homologues présents, M. Netanyahu n’a rien laissé percevoir des remous des derniers jours et a exalté l’excellence des relations et la communauté d’intérêts face aux menaces stratégiques et à l’Iran, à l’immigration ou dans le domaine de la technologie automobile.

Malgré le statut disputé de Jérusalem, Viktor Orban a informé M. Netanyahu de la décision du gouvernement hongrois d’y créer une représentation commerciale dotée d’un statut diplomatique. La Slovaquie va y ouvrir un centre pour la culture et l’innovation. Les Tchèques avaient pour leur part inauguré en novembre une représentation dénuée de statut diplomatique, mais dans laquelle leur président Milos Zeman voit volontiers une étape de plus, après la réouverture de leur consulat honoraire, vers le transfert à Jérusalem de l’ambassade tchèque.

M. Orban a exprimé l’espoir que le sommet du V4 aurait bien lieu à Jérusalem dans le futur, selon la traduction de ses propos par les services de M. Netanyahu.

Au même moment pourtant, Varsovie a fait savoir qu’elle attendait toujours des excuses du gouvernement israélien après des accusations d’antisémitisme proférées publiquement et en haut lieu.

Le sommet, qui devait constituer pour Israël une réussite diplomatique, a progressivement tourné au sac de nœuds, jusqu’à ce que Varsovie annule avec fracas sa participation. Ce désistement a soulevé des questions à la fois sur le timing de la controverse, ses éventuelles motivations électoralistes avant des législatives en Israël et en Pologne, et, au-delà, sur la stratégie israélienne vis-à-vis de l’Union européenne (UE).


(Lire aussi : Furieuse suite aux accusations d’antisémitisme, la Pologne se retire d’un sommet en Israël)


Déclarations « racistes et inacceptables »
Prolongement de crispations antérieures, la dispute entre Israël et la Pologne a commencé jeudi dernier en marge d’un sommet international sur le Moyen-Orient à Varsovie, avec des propos de M. Netanyahu rapportés par la presse, mais jamais corroborés officiellement, sur l’implication de Polonais dans l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Varsovie a haussé le ton, et les services de M. Netanyahu ont publié un communiqué selon lequel ses paroles avaient été déformées par les journalistes car il avait « parlé de Polonais, et non pas du peuple polonais ou de la Pologne ».

Varsovie a alors décidé d’envoyer au sommet à Jérusalem son ministre des Affaires étrangères au lieu de son Premier ministre Mateusz Morawiecki. L’affaire semblait pouvoir en rester là, jusqu’à la sortie tonitruante, dimanche, du ministre des Affaires étrangères israélien, nommé le jour même.

De nombreux Polonais ont « collaboré avec les nazis et, comme l’a dit (l’ancien Premier ministre israélien) Yitzhak Shamir, “les Polonais tètent l’antisémitisme avec le lait de leur mère” », a déclaré Israël Katz à la chaîne i24News.

Déclarations « racistes et inacceptables », a réagi le Premier ministre polonais. À la demande polonaise, le sommet du V4 a été « repoussé » jusqu’à la seconde moitié de l’année, a dit la Slovaquie qui préside actuellement le groupe.

M. Netanyahu fait une cour assidue à des gouvernements d’Europe centrale ouvertement critiques des politiques de l’UE dont leur pays est pourtant membre. Objectif : saper l’unité d’une UE critique de l’occupation et de la colonisation par Israël des territoires palestiniens, disent des analystes.


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