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À La Une - Argentine

Le dernier adieu dans la douleur au footballeur Emiliano Sala

"Il représentait beaucoup pour nous, c'était un garçon impeccable. Ici, on adore le foot et c'était le seul à avoir pu devenir un joueur professionnel. Et en Europe! Alors il faisait l'admiration de tous", raconte le maire de Progreso, Julio Muller.

La tante du footballeur argentin Emiiano Sala décédé dans un accident d'avion, arrive au service funèbre organisé le 16 février 2019 à Progreso en Argentine. Photo AFP / JUAN MABROMATA

Parents, amis, émissaires de Nantes et Bordeaux, habitants de Progreso, le village qui a vu grandir Emiliano Sala, sont venus samedi s'incliner, pleurer, poser une main sur le cercueil du footballeur fauché en pleine ascension, alors qu'il s'apprêtait à réaliser son rêve de jouer en Premier League.

Dans le gymnase du club de San Martin, son premier club où il a joué dix ans, une chapelle a été improvisée. Le cercueil est recouvert de fleurs et d'un drapeau rouge et noir, les couleurs de San Martin.

Derrière le cercueil, un grand poster du joueur avec le maillot du FC Nantes, un autre promet "Ton héritage sera éternel". Les clubs de la région et la Fédération argentine de football (AFA) ont envoyé des couronnes de fleurs.

Ses proches tombent dans les bras les uns des autres, les yeux rougis par les larmes.

Depuis que le petit avion privé qui transportait le joueur, âgé de 28 ans, entre Nantes et Cardiff a disparu le 21 janvier, le village de 3.000 habitants retient sa respiration, ses habitants s'excusent parfois de rire.

Extirpé de l'épave, avant d'être identifié, le corps de Sala a été rapatrié en Argentine vendredi. La dépouille du pilote n'a toujours pas été retrouvée.


(Pour mémoire : La famille d'Emiliano Sala "commence" son deuil, pluie d'hommages pour le joueur)


"Tu ne marcheras jamais seul"
"C'est dur de voir son cercueil", lâche, ému, le maire de Progreso, Julio Muller. "Il représentait beaucoup pour nous, c'était un garçon impeccable. Ici, on adore le foot et c'était le seul à avoir pu devenir un joueur professionnel. Et en Europe! Alors il faisait l'admiration de tous."

Devant le siège du club San Martin, une banderole dit: "Emi, tu ne marcheras jamais seul", reprenant le mot d'ordre du club de Liverpool.

A 84 ans, Nilda Perret a bravé la chaleur de l'été austral pour s'incliner sur le cercueil. "Depuis tout petit, il m'appelait +Lela+, il jouait avec mes petits enfants aux cow-boy. Dernièrement on communiquait par Facebook. Ca fait 25 jours que nous vivons avec cette douleur. Et 25 jours que je pleure, il était tellement vivant".

Miguel Angel Pereira a fait le déplacement avec un voisin depuis Santa Fe, la capitale provinciale, à 70 km de Progreso. "Je voulais être là. Moi aussi j'ai porté le maillot de San Martin, dans les années 1960", confie cet homme de 68 ans, au sourire édenté, qui a vécu à Cululu, le village natal du footballeur.

Alcides Ribero, un producteur laitier de 73 ans, ressort du gymnase en épongeant son crâne chauve. "C'était important de venir lui dire adieu, c'est un coup très dur pour le village, il avait tout fait pour se faire aimer. J'ai posé une main sur le cercueil...", dit-il, interrompu par l'émotion.

A Progreso, on se souvient d'Emi à bicyclette, de ses footings, de ses buts. Quand il marquait dans le championnat de France, le défi permanent était de dénicher une vidéo de l'action de but.

"Sa carrière n'a pas été facile", rappelle le maire. "Il est parti de chez lui à 15 ans, il a dû surmonter de nombreux obstacles et il y est arrivé. C'était notre idole."

Parti vers la France avant d'avoir joué un match de championnat d'Argentine, il confiait à ses amis qu'il rêvait de jouer pour un club argentin, pour sentir, depuis le terrain, la passion qui règne dans les stades.




"C'était mon joueur"
Nicolas Silva, joueur du club de Banfield, regrette de ne pas pouvoir se rendre à Progreso: "Pendant deux saisons, 2008 et 2009, nous avons été prêtés ensemble au club de Juventud Guadalupe par Proyecto Crecer (l'académie des Girondins de Bordeaux en Argentine, NDLR). Nous habitions dans la même maison, avec d'autres jeunes footballeurs. C'était un crack. Il était au-dessus du lot".

"Quand on terminait l'entraînement, on restait, je centrais et il travaillait son efficacité devant le but. Il disait toujours: +si tu as du mal, entraîne-toi deux fois plus+", se souvient-il.

A des milliers de kilomètres de Progreso, le FC Nantes joue samedi à Monaco: les joueurs ont prévu deux séquences d'hommage, avant le match puis à la 9e minute, en souvenir du numéro qu'il portait sur le terrain. Sans son défenseur central Nicolas Pallois, proche de Sala, présent aux obsèques.

L'entraîneur de Cardiff Neil Warnock a fait le voyage pour présenter ses condoléances à la famille. Même s'il n'a jamais joué pour Cardiff, "c'était mon joueur, souligne-t-il, je l'avais fait signer. Nous avons eu deux ou trois conversations, et il m'avait dit qu'il marquerait les buts qui nous maintiendraient en Premier League".

L'hommage devait se terminer par une messe, puis le corps sera incinéré.



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