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Liban - Messe de la Saint-Maron

Matar appelle à « sauvegarder » la Constitution du Liban

« Le salut du pays passe par la sauvegarde de son identité et des constantes qui ont dessiné sa physionomie à travers l’histoire », a souligné le prélat.

Le président de la République Michel Aoun recevant l’hostie des mains de Mgr Matar.

La traditionnelle messe de la Saint-Maron (9 février) a été célébrée samedi dernier en l’église Saint-Maron à Gemmayzé par l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, en présence du président de la République Michel Aoun, du Premier ministre Saad Hariri et du président du Parlement Nabih Berry. L’office a été l’occasion pour Mgr Matar de se féliciter de la formation du gouvernement et de mettre en garde contre toute modification de la Constitution dans le pays.

« Le Liban reste le pays de la liberté par excellence : liberté absolue de religion, comme cela est dit dans la Constitution, liberté de parole, de mouvement et d’action politique. Il a réussi, depuis des centaines d’années, à réunir différentes confessions, religions et croyances. Et par leur acceptation mutuelle, celles-ci ont vécu dans le respect de leur foi réciproque, et cela dans une coexistence où tous peuvent jouir de la sécurité et de la paix, a-t-il lancé. Le salut du Liban passe donc par la sauvegarde de son identité et des constantes qui ont dessiné sa physionomie à travers l’histoire », a-t-il ajouté. L’Église maronite avait averti dernièrement à plusieurs reprises sur la nécessité du respect de l’accord de Taëf et de la Constitution pour garantir la diversité dans le pays.

L’office a été suivi par plusieurs figures politiques, dont le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, la ministre de l’Intérieur Raya el-Hassan, ou encore l’ancien Premier ministre Fouad Siniora. Le nonce apostolique, Mgr Joseph Spiteri, ainsi que le cardinal Odilo Scherer, archevêque de Sao Paulo au Brésil, ont également assisté à la messe.

« Cela ne signifie pas que le Liban n’est pas capable d’évoluer (…). Dans le passé, il nous est déjà arrivé de travailler sur notre Constitution, qui était pourtant déjà en avance sur celles des pays voisins, dont certains cherchent encore des Constitutions nouvelles plus conformes aux temps actuels. Ainsi, la Constitution du Liban doit rester, même avec ses nouveaux apports, le reflet de son identité et de ses constantes sous peine de devenir une Constitution étrangère à elle-même, a indiqué le prélat. En tout cas, cette Constitution, dans son texte même, ouvre la voie aux amendements, tout en veillant à sauvegarder les principes que les Libanais ont adoptés de plein gré. Ils ont d’ailleurs introduit après les accords de Taëf un principe nouveau dans sa formulation et ancien dans son sens, en disant : « Il n’est aucune légitimité pour toute loi qui contredit le vivre-ensemble dans ce pays. ».

Mgr Matar a par ailleurs reconnu « que les circonstances actuelles ne sont pas favorables pour entamer ce genre de débat ». « Il faut attendre le retour à la vie normale du pays et concentrer plutôt notre énergie à sauver la société de ses crises économiques et sociales écrasantes et adopter pour cela les réformes nécessaires. Par la suite nous reviendrons à la charge, quand la santé du pays sera suffisamment rétablie », a-t-il dit.

L’évêque de Beyrouth s’est par ailleurs félicité de la formation du gouvernement, après 9 mois de négociations et d’atermoiements. « Nous avons remarqué une quasi-unanimité dans l’accueil favorable à ce gouvernement, parce qu’il a su réunir dans ses rangs la plupart des partis et des opinions. Ce cabinet est ainsi appelé à travailler dans un élan commun pour rendre aux Libanais la confiance en leur patrie. Et l’on sait que lorsqu’on cherche à former un gouvernement d’unité nationale, ce choix se produit quand un pays est en danger et qu’il a besoin de rassembler toutes ses forces vives pour triompher d’une agression extérieure ou pour affronter des difficultés intérieures, dans l’espoir de les vaincre », a souligné Mgr Matar.

« À l’international, il y a eu aussi cette avalanche de prises de positions favorables que le Liban a reçues de toutes parts, concernant le nouveau gouvernement. Cette multiplicité de témoignages a prouvé que, par-delà toute polémique, le Liban reste un pays porteur d’un message spécial, celui que le saint pape Jean-Paul II a évoqué quand il avait dit que “le Liban est plus qu’un pays, il est un message” consistant dans la convivialité, où tous les citoyens mènent leur vie dans la liberté et l’égalité », a-t-il encore dit.

« Ensemble, nous devons nous mobiliser pour servir le Liban, viser à la sauvegarde de son identité, de sa Constitution et de son mode de gouvernement, ayant pour but devant nous le succès et le succès seul, pour que nous puissions un jour oublier que nous avons traversé ce genre d’épreuves, ou que nous les évoquions sans craindre de les voir resurgir », a conclu le prélat.

La traditionnelle messe de la Saint-Maron (9 février) a été célébrée samedi dernier en l’église Saint-Maron à Gemmayzé par l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, en présence du président de la République Michel Aoun, du Premier ministre Saad Hariri et du président du Parlement Nabih Berry. L’office a été l’occasion pour Mgr Matar de se féliciter de la formation...

commentaires (5)

Un peu d'humour : Matar rime bien avec Tayyar .. Bonne fête à nos chers compatriotes maronites.

Sarkis Serge Tateossian

13 h 00, le 12 février 2019

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Commentaires (5)

  • Un peu d'humour : Matar rime bien avec Tayyar .. Bonne fête à nos chers compatriotes maronites.

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 00, le 12 février 2019

  • En éspèrant que l'interêt du Liban, seulement du Liban, et des libanais l'habitera avec l'hostie.

    Christine KHALIL

    11 h 33, le 12 février 2019

  • En éspèrant que l'interêt du Liban, seulement du Liban, et des libanais l'habitera avec le corps du Christ, Amen.

    Christine KHALIL

    11 h 24, le 12 février 2019

  • Notable, la position des sièges: le siège du président avait, protocolairement, toujours quelques centimètres de décalage, en avant, dénotant par là, la primauté ' symbolique' de son poste. Ces centimètres ont bien disparus, et pas par inadvertence. On comprend aisément pourquoi...

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 51, le 12 février 2019

  • POUR SAUVEGARDER LA CONSTITUTION IL FAUT L,APPLIQUER ! RESPONSABILITE DU CHEF D,ETAT AUTO PROCLAME FORT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 16, le 12 février 2019

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