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Liban - Conférence

L’ambassade du Canada réunit à Beyrouth des femmes parlementaires arabes

FemParl ou femmes parlementaires entend créer un réseau régional de femmes qui partageraient leurs succès et leurs échecs en politique.


L’ambassade du Canada a lancé hier et pour deux jours les travaux de sa conférence FemParl (femmes parlementaires) à Beyrouth. Crédit photo : ambassade du Canada au Liban

Comment promouvoir efficacement les femmes dans la sphère politique au Liban et dans les pays arabes ? En réunissant des femmes députées, des figures féminines leaders dans la région, des membres de la société civile et des diplomates, afin qu’elles partagent leurs expériences et leurs défis, leurs succès et leurs échecs. Avec pour objectifs, non seulement de travailler sur l’émancipation des femmes et leur autonomisation économique, mais aussi d’identifier les obstacles à l’égalité des genres, voire à plus long terme, de se pencher sur le thème de la femme, la paix et la sécurité.

C’est dans cette optique que l’ambassade du Canada a lancé hier et pour deux jours les travaux de sa conférence FemParl (femmes parlementaires) au Radisson Blu Martinez Hotel. L’événement a vu la participation de l’ambassadrice du Canada Emmanuelle Lamoureux, des députées libanaises Bahia Hariri, Dima Jamali et Roula Tabch notamment, de représentantes et élues du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, d’Égypte, de Jordanie, du Maroc, du Koweït, de Tunisie, du Yémen, d’Algérie et de Libye, alors que la représentante des territoires palestiniens était empêchée d’entrer dans le pays.


Au Caire et à Beyrouth

Au cœur des interventions, échanges et groupes de réflexion, le renforcement des compétences et de l’expertise des femmes dans les domaines de leur participation politique, du leadership féminin, de l’élaboration de politiques fondées sur des données factuelles, de la communication stratégique, du plaidoyer dans les médias sociaux. « Les problèmes se posent de manière différente dans chaque pays, explique pour l’occasion l’ambassadrice du Canada à L’Orient-Le Jour. D’où l’importance du partage des expériences. »

« Après avoir débuté en Asie du Sud il y a 4 ans, #FemParl se tient pour la première fois au Moyen-Orient pour cinq jours consécutifs, explique Emmanuelle Lamoureux. Elle a débuté au Caire, siège de la Ligue arabe, le 3 février, et se poursuit à Beyrouth, une capitale connue pour le dynamisme de sa société civile et le nombre élevé d’agences onusiennes qui y sont installées. » La conférence part de l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeantes dynamiques qui jouent un rôle de plus en plus important dans la vie politique. « Nous avons donc intégré des éléments novateurs à cette édition et invité des jeunes Libanaises à rencontrer des femmes dirigeantes pour s’en inspirer », observe Mme Lamoureux. « Nous cherchons par ce faire à encourager la création de liens solides entre les femmes de la région, afin qu’elles travaillent ensemble et apprennent les unes des autres, précise-t-elle. Il est essentiel de disposer d’un réseau régional de femmes pour accroître le partage des connaissances et le renforcement des capacités. »

Identifier « la multitude d’obstacles » qui empêchent une meilleure représentation féminine des femmes au Parlement ou dans d’autres domaines politiques ou administratifs est également l’un des objectifs de #FemParl. « Même au Canada, la représentation féminine au Parlement n’excède pas 26 % », déplore la diplomate, faisant remarquer que le sujet est complexe quant au pourquoi. « Il faut juste que les femmes se présentent », insiste-t-elle.


Dima Jamali engagée pour les Libanaises

Dima Jamali représente les femmes parlementaires libanaises à la conférence. Cette députée de Tripoli du courant du Futur est de ces parlementaires engagées pour la cause féminine. Elle relève l’enjeu de l’événement qui permet aux participantes de partager leurs succès et leurs échecs en politique. « C’est pour nous une belle opportunité, cela nous donne des idées sur la manière de développer les compétences des femmes dans la vie politique et d’aborder par exemple le système des quotas féminins ou d’autres législations », dit-elle à L’Orient-Le Jour. Elle rappelle à ce propos que les femmes du Yémen, de Bahreïn, de Tunisie et du Maroc bénéficient d’un quota de 30 % au Parlement. Et que l’Égypte compte plus de 90 femmes parlementaires, alors qu’au sein d’un Parlement de 128 députés, ne siègent que six femmes parlementaires. Et d’ajouter : « Les expériences positives relatées par les participantes donnent de l’espoir. » « Car les pressions envers les femmes qui font de la politique ne manquent pas », révèle-t-elle. Dima Jamali ne se laisse pas intimider pour autant. En réponse à tous ceux qui affirment que la Libanaise doit arriver par elle-même en politique, elle planche avec détermination « sur une proposition de loi qui accorderait à la femme un quota de participation de 30 % » au Parlement et dans la fonction publique notamment. Elle œuvre par la même occasion à amender les lois discriminatoires envers les femmes, en commençant par « le droit de la Libanaise à transmettre sa nationalité à ses enfants », et par sa volonté de « relever l’âge du mariage des filles ». « L’important est de maintenir la pression de manière continue », conclut-elle.


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